Chapitre 25

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ALICE

J'ouvre les yeux brutalement en entendant le réveil agresser mes oreilles. Ramenant mon oreiller sur mon visage pour tenter d'étouffer le bruit strident, je finis par donner un coup de coude à Sarah pour qu'elle éteigne cet appareil infernal. Ma cousine grogne mais se redresse tout de même pour le faire, avant de s'étirer en baillant bruyamment. Bon sang, pourquoi me suis-je laissée embarquer dans cela?

Après la soirée, nous sommes rentrées vers six heures hier matin, avant de passer toute notre journée au lit, avec un puissant mal de tête. Prise de remords, Sarah a décidé hier soir d'organiser un footing pour ce matin, avec ceux qui étaient partants. Et, bien évidemment, j'avais été volontaire. Génial. Ma cousine finit par se lever et commence à chercher des affaires de sport dans son placard. Je me redresse pour m'assoir en grognant, et pose mon regard sur Camille qui dort à poings fermés sur son matelas. Petite veinarde.

Je finis par me lever pour m'agenouiller devant ma valise et en sortir legging, t-shirt, sweat et baskets. Je file dans la salle de bain pour m'habiller, soupirant en voyant mes yeux cernés et gonflés dans le miroir. Je me passe un peu d'eau fraîche sur le visage et brosse mes cheveux dans l'espoir d'avoir l'air un petit peu plus réveillée, avant de rejoindre Sarah dans la cuisine. Elle me lance une pomme que j'attrape à la volée et dans laquelle je croque à pleines dents.

Il n'est même pas encore huit heures, et il fait toujours nuit quand nous sortons de l'immeuble. Le vent froid matinal me fait immédiatement frissonner, et je commence à sautiller sur place pour me réchauffer. Nous commençons à trottiner pour rejoindre les autres sur les quais de Seine à quelques centaines de mètres de là. Dès que nous passons la dernière rangée d'immeubles se trouvant au bord du fleuve, je les repère. Ils sont cinq, et sont déjà en train de s'échauffer. Je ne sais lequel a emmené une enceinte, mais toujours est-il que j'entends la musique d'ici.

Sarah et moi courons à leur rencontre, et nous leur faisons la bise à tous. Maxime et Axel sont là, ainsi que Nathan, Filine et Benjamin. Après quelques échauffements, nous commençons à courir plutôt tranquillement. Les premières lueurs de l'aube illuminent le ciel, et des rayons roses se réfléchissent sur les eaux calmes de la Seine, c'est magnifique.

Après quelques minutes à une allure plus soutenue, nous ralentissons à nouveau, et je sors mon téléphone de ma poche tout en trottinant. Après avoir consulté ma messagerie, j'ouvre un réseau social et, presque immédiatement, je tombe sur le profil de Tristan. Voyant qu'il a été identifié dans une vidéo, j'ouvre celle-ci, et ralentis instantanément, mon cœur se glaçant.

Une soirée bat son plein, beaucoup de gens dansent, mais je ne vois que lui. Lui, au milieu de la piste, ses mains posées sur les hanches d'une petite brune. Je finis par m'arrêter, les autres me dépassant sans vraiment s'en soucier. Ma raison, tentant de me raisonner, me dit que ce n'est rien, qu'il ne fait que danser, que ce n'est sûrement qu'une amie, et que même si ce n'est pas le cas, il ne me doit rien.

Cependant, n'étant pas une personne particulièrement rationnelle, j'écoute malgré moi mon cœur se serrer de désespoir. Alors que, il y a un peu plus de vingt-quatre heures, j'écoutais les conseils d'Axel, et me décidais enfin à tenter quelque chose avec Tristan, ce dernier danse avec d'autres filles. La jalousie me ronge de l'intérieur, même si je sais pertinemment que c'est injustifié.

Axel doit finir par se rendre compte que je suis à la traîne, puisqu'il jette un coup d'œil derrière lui. Je l'entends lancer aux autres de ne pas nous attendre, avant qu'il ne fasse demi-tour pour trottiner vers moi.

« Ça va? T'as besoin de faire une pause? »

Je lui tends mon téléphone, et il regarde la vidéo plusieurs fois, avant de relever les yeux vers moi, confus.

SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant