Chapitre 36

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Lorsque mon réveil sonne en ce vendredi matin, mes yeux sont déjà grands ouverts depuis longtemps, fixant avec attention le plafond de ma chambre sans vraiment le voir. La sonnerie m'agressant les oreilles, je pousse un long soupir et tends le bras pour l'éteindre. Je n'ai pas envie d'aller au lycée aujourd'hui. Vraiment pas envie. Je sais qu'en arrivant je serai confrontée à Tristan, et je l'appréhende. Notre dispute d'hier soir n'a pas vraiment eu de point final, et cela m'inquiète.

Je finis par me lever et me change pour enfiler un jean et un chemisier rouge. En voyant son sweat posé sur ma chaise de bureau, j'ai un instant d'hésitation, mais l'attrape tout de même et le passe au-dessus de ma tête. Attachant mes longs cheveux blonds en un chignon désordonné, je m'observe quelques secondes dans le miroir avant de quitter ma chambre. Je dévale rapidement les escaliers pour descendre petit-déjeuner. Comme tous les matins, mes parents et mes frère et sœur sont déjà là.

La boule au ventre, je n'avale presque rien, jouant nerveusement avec ma cuillère dans mon bol. Je relève la tête en entendant Camille, qui était remontée pour s'habiller, descendre les escaliers.

« Ta jupe est trop courte. » lâche ma mère assez sèchement.

Elle a souvent tendance à être sèche ou agressive, en particulier le matin. Surtout en ce moment avec Camille, elles s'entendent de moins en moins bien. Ma petite sœur l'ignore superbement et enfile ses bottines en daim.

« Camille! Je ne veux pas que tu sortes comme ça! »

Je jauge rapidement sa jupe du regard. Effectivement, elle est un petit peu courte, mais rien d'indécent. Ma mère se lève en la foudroyant du regard, et la blonde lève les yeux au ciel.

« Ok, je vais me changer. » elle lâche en remontant l'escalier à pas lourds.

J'échange un regard avec Théophile, qui hausse les épaules en secouant la tête.

Nous finissons par descendre pour prendre la voiture, et nous installons dans le véhicule en attendant Camille. Je m'installe à l'avant, et m'éclaircis la gorge en me tournant vers ma mère.

« Ça va avec Camille en ce moment? »

Ma mère lâche un soupire et passe sa main sur son visage.

« Ta sœur est compliquée ces derniers temps, c'est l'âge j'imagine. »

Je hoche doucement la tête.

« Soit indulgente quand même avec elle. »

Elle n'a pas le temps de relever que la concernée ouvre la porte du chalet à la volée et s'engouffre sur la banquette arrière à côté de Théophile, ses écouteurs enfoncés dans des oreilles. Il faudrait que je discute avec elle un de ces jours. Après l'avoir observée dans le rétroviseur pendant quelques secondes, soucieuse, je détourne les yeux.

Le trajet en voiture dure une dizaine de minutes, et lorsque nous arrivons sur le parking, je n'ai même pas le temps de détacher ma ceinture que Camille est déjà sortie. Ma petite sœur s'éloigne d'un pas vif vers le lycée, sans se retourner. Je salue ma mère et échange un regard avec mon frère en sortant du véhicule, surprise. Cependant, nous n'essayons pas de la rattraper, préférant la laisser se calmer.

J'embrasse donc Théophile sur le front et me dirige à la suite de ma sœur. En posant les pieds dans le couloir, mon regard se pose sur quatre personnes qui, comme tous les matins, attendent près des casiers. Je m'approche d'eux, hésitante, et fais la bise à mes trois amis. Me retrouvant devant Tristan, je me dresse sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa joue.

SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant