J'éternue en posant ma valise dans le coffre, avant de pousser un juron. Je n'arrête pas de me moucher depuis qu'Axel m'a balancée dans la Seine il y a trois jours, je crois bien que j'ai pris froid. Il a finit par s'en vouloir en me voyant cracher mes poumons d'ailleurs. Il est venu nous dire au revoir aujourd'hui, car nous quittons Paris. Debout aux côtés de ma cousine, il m'observe dire au revoir à mon oncle et ma tante. J'enlace Sarah longuement, avant de me tourner vers lui. Le jeune homme sourit et me prend dans ses bras. Il m'embrasse le haut du crâne avant d'approcher sa bouche de mon oreille.« T'as intérêt à suivre mes conseils, toi. Je t'ai pas laissée filer entre mes doigts pour rien ok? »
Il pose ses mains sur mes épaules et m'écarte de lui pour mieux me voir. La bienveillance qui émane de ses iris vertes me secoue de l'intérieur. Ce gars mérite le meilleur que le monde puisse lui offrir.
Je hoche la tête en déglutissant difficilement. J'ai tout arrêté entre nous et je sais que nous ne demeurerons qu'amis, mais je ne peux pas dire que je ne suis pas triste de le quitter. Paradoxalement, c'est en le repoussant que je me suis le plus rapprochée de lui. Il faut croire que nous ne sommes pas faits pour plus que de l'amitié.
« Bien. il sourit. Tu me tiendras au courant?
- Oui. Merci Axel, vraiment merci. »
Je lui claque un baiser sur la joue, avant de m'engouffrer dans la voiture à la suite de mon frère. J'ouvre ma fenêtre alors que mon père démarre, et passe ma main dans l'ouverture pour l'agiter dans leur direction tandis que nous nous éloignons.
Ils vont tous me manquer, et je suis heureuse d'avoir passé une semaine ici. J'ai pu me détendre, retrouver des gens que j'apprécie, et surtout réfléchir. Mais je suis surtout impatiente de rentrer à Bourg, car je sais que la personne qui me manque le plus, qui n'a, malgré tout, pas quitté ma tête en une semaine, m'y attends.
*
Dès que nous arrivons, en fin d'après-midi, j'envoie un message à Cath pour la prévenir. Elle me répond qu'ils sont tous au skatepark, et qu'ils vont dîner au fast-food ensuite. Ainsi, après avoir aidé mes parents à décharger la voiture, je monte dans ma chambre pour me préparer à sortir. Je troque mon bas de jogging et mon sweat, que j'avais choisis pour leur confort, pour un jean taille haute noir, et un large pull bordeaux. Je m'observe quelques instants dans le miroir, indécise. Pourquoi t'as besoin d'être belle de toutes manières? Tu vas juste au skatepark imbécile! Une part de moi est exaspérée, mais l'autre, au fond d'elle, sait très bien pourquoi je m'apprête. Pour qui. Dans tous les cas, je devrai me contenter de cela. Je descends les marches à la volée et une fois en bas, enfile une paire de baskets blanches.
Il fait plutôt doux pour la saison, on se croirait presque au printemps. Je prends donc seulement ma grosse écharpe crème, avant de crier à ma mère que je sors et claque la porte derrière moi, mon skate à la main. Je roule jusqu'au parc, le cœur battant. Des dizaines d'émotions contradictoires s'entrechoquent dans la tête. Je suis à la fois impatiente d'arriver, et plongée dans l'appréhension. A la fois anxieuse, et confiante.
Quand je les aperçois au loin, et que je le vois, lui, je ralentis inconsciemment. C'était une chose de décider que je devais agir lorsque j'étais à Paris, loin de lui, et c'en est une toute autre d'agir là, maintenant, tout de suite, alors que je sens déjà ses yeux ambrés me brûler du regard. Assis là, un bras posé sur le dossier du banc, il semble décontracté. Tout le contraire de moi. Je le détaille rapidement du regard. Il était aussi beau que ça avant que je parte? Son jean noir et son sweat bleu pâle lui vont merveilleusement bien, et ses cheveux chocolats sont décoiffés, comme d'habitude. Mon cœur flanche et je détourne les yeux, commençant à paniquer. Heureusement pour moi, une petite cycliste aux longs cheveux auburn me fonce dessus avec son vélo, me distrayant quelques instants. Elle saute de sa bicyclette et me rejoint en trois bonds en hurlant. Je ris légèrement lorsqu'elle me percute sans aucune délicatesse, manquant de me faire tomber en arrière dans l'herbe. Cath me serre contre elle avec force, et je lui rends son étreinte. Quand elle me lâche enfin, je m'avance vers le banc où sont assis Ben, et Tristan. Le blond se lève en souriant et m'enlace. Lorsqu'il me lâche, mon cœur plonge alors que je me retrouve face à Tris', qui s'est levé.
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Snow
Genç Kurgu|EN COURS| A dix-sept ans, Alice est passionnée de ski depuis toujours. Elle rêve de faire de ce sport son métier, et il occupe d'ores et déjà une place importante dans sa vie. Sa voie lui semble déjà toute tracée: s'entraîner dur pour concourir aux...