Lorsque mon réveil sonne en ce mardi matin, et que mes yeux s'ouvrent sur mon plafond éclairé par la lueur du soleil filtrée par les volets, les derniers événements de la veille me reviennent en tête, et l'appréhension m'envahit.Je me fais des noeuds au cerveau pour rien me direz-vous? Sans doute, mais cela ne m'empêche pas de me faire du souci.
Malgré tout, je me lève à contrecœur et me rends dans la salle de bain pour prendre une douche.
Lorsque je descends, Camille et Théo sont déjà en train de prendre leur petit déjeuner. J'embrasse chacun sur le front et prend place à la table pour manger mon bol de céréales. Une fois cela fini, nous partons en voiture pour l'école. Assise à l'avant, je suis fébrilement des yeux les arbres qui défilent, essuyant mes mains moites sur mon jean.
Lorsque j'arrive au lycée et que je vois mes amis déjà là près des casiers, ma gorge se trouve soudain très sèche, et je déglutis vainement en apercevant Tristan se retourner vers moi. J'inspire à fond. Ok. « Fais comme s'il ne s'était rien passé » m'a dit Cath'. Ça ne devrait pas être si difficile. Cependant, lorsque je m'approche de lui pour lui faire la bise, comme tous les matins, je rougis et toussote légèrement. Cela risque d'être un petit peu plus difficile que ce que je pensais...
Dans notre première heure de cours, Michael et Tristan sont assis côte à côte, et je suis derrière eux avec Benoît et Catherine, celle-ci postée entre nous. J'ai les yeux fixés sur la nuque de Tris', un peu perdue, et Cath' me regarde avec compassion.
« Ça va ? » me demande-t-elle.
Je ramène une mèche de cheveux derrière mon oreille et me mord l'intérieur de la joue nerveusement.
« Oui, je soupire, en soi oui... Je n'ai pas de vraie raison de dire non...
- Mais? insiste-t-elle en haussant un sourcil.
- Mais rien, je suis juste dans le flou. »
Ben se penche en avant pour me voir.
« Qu'est-ce qu'il se passe? »
Catherine se lance dans une explication détaillée de la situation et je serre les dents mais la laisse faire. Cela ne me dérange aucunement qu'il sache, mais je ne sais toujours pas vraiment ce qui le tracasse, et je n'ai pas envie de lui faire du mal. Et en effet, lorsque Cath' achève son récit, il force un sourire, et se retourne vers le professeur, faisant mine de vouloir écouter. Mais, en tant que son amie depuis dix-sept ans, je vois bien qu'il s'est crispé.
Et, malgré sa tendance à vouloir encaisser seul dans son coin les épreuves, lorsque la sonnerie retentit et que Tristan se retourne vers moi, je décide que pour le moment, ma priorité, c'est Benoit. Ainsi, je le suis hors de la salle de classe et, une fois dans le couloir, j'attrape son poignet et le fait pivoter pour qu'il se retrouve, qu'il le veuille ou non, entre mes bras.
Je l'étreins avec force, et inhale à fond son odeur de cannelle, que lui attribue le shampooing qu'il utilise depuis notre plus tendre enfance.Il reste figé, ne se dégage pas mais ne me rend pas mon étreinte non plus, ce qui me blesse légèrement. Néanmoins, je sais comment il est, et ne lui en tiens pas rigueur.
« Ben, s'il te plaît, est-ce qu'on peut parler un peu? » je demande d'une petite voix, en prenant des pincettes.
Il hoche la tête et nous nous rendons dans un endroit plus calme, soit le préau. Je m'assois en tailleur sur une table de ping-pong, et il s'y appuie simplement, fuyant mon regard.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive, Ben? je soupire. Je sais que tu préfères gérer tes problèmes seul, mais s'il te plaît, parle moi, de ce que tu veux, pas forcément de ce qui te tracasse en ce moment si tu n'en as pas envie, mais parle moi simplement, s'il te plaît. »

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Snow
Genç Kurgu|EN COURS| A dix-sept ans, Alice est passionnée de ski depuis toujours. Elle rêve de faire de ce sport son métier, et il occupe d'ores et déjà une place importante dans sa vie. Sa voie lui semble déjà toute tracée: s'entraîner dur pour concourir aux...