Chapitre 3

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Lorsque nous entrons dans le chalet, des piallements se font aussitôt entendre. Mes petits cousins déboulent dans l'entrée et me sautent dessus alors que je secoue la tête en souriant, à la fois amusée et ravie de les revoir. Il y a une fille et deux garçons: l'aînée, âgée de neuf ans, s'appelle Lucie, et ses deux petits frères, Gabriel et Hugo, respectivement de cinq et deux ans. Je tape ma main puis mon poing contre ceux de la plus grande en riant, soulève le deuxième dans mes bras et caresse le crâne du plus petit avant de l'embrasser sur le front.

Mon oncle, Olivier, et son épouse Béatrice arrivent alors depuis le salon et me saluent en souriant. Je les serre dans mes bras, heureuse de les revoir: en effet, ils vivent à Orsay, pas loin de Paris, donc on ne se voit pas vraiment tous les week-ends.

Je retire mon casque, mes gants, mon anorak, mes chaussures et mon pantalon de ski, et les étends pour qu'ils sèchent. Je porte à présent un sweat, un legging et des chaussettes blanches. En rejoignant le salon, j'y trouve mon père et mes petits frère et sœur en train de jouer au tarot près de la cheminée, dans lequel un feu crépite doucement.

Je m'approche d'eux, m'assois sur l'accoudoir du canapé et jette un coup d'œil par-dessus l'épaule de mon petit-frère Théophile, pour regarder son jeu. C'est à lui de jouer, mais il a l'air hésitant. Je connais ce jeu sur le bout des doigts, j'y joue depuis que je suis toute petite avec ma famille. Me penchant en avant, je passe une main dans les boucles blondes de mon frère.

« Joue-ça. je chuchote à son oreille en lui désignant une carte.

- Alice!» proteste Camille.

Je joue l'innocente tandis que Theo se tourne vers moi en souriant, me murmurant un petit merci avant de suivre mon conseil.

Je me lève et rejoins la cuisine, où ma mère et ma tante font les préparatifs pour une raclette. Je les aide, disposant la charcuterie sur des assiettes, avant de mettre les pommes de terre au four. Puis je mets la table, aidée de Lucie et Gabriel. Une fois cela fait, je décide de prendre une douche rapide et troque mes vêtements de ski pour un jean et un t-shirt à manches longues blanc. Après avoir démêlé mes cheveux et les avoir attachés en une demi-queue, je descend au salon-salle à manger.

Ils sont en train de passer à table, il ne manque plus que moi. Je m'assois entre Hugo et Camille, en face de ma tante.

Tout le monde commence rapidement à parler de tout et de rien, donnant un résultat plutôt chaleureux et joyeux. Alors que je coupe les pommes de terre de mon petit cousin, mon portable vibre dans ma poche. Je jette de discrets regards autour de moi et, comme personne ne me prête attention, je le déverrouille sous la table avant d'y jeter un coup d'oeil.

J'ai reçu deux nouveaux messages: le premier de "Pyrénées", il y a dix minutes:

Salut Alpes, c'est Tris. Tu fais quoi demain?

Je réponds vite fait: Je vais sûrement skier avec ma famille... mais on peut se faire quelques pistes si tu veux...

Le deuxième message est de...Marc? Je l'ouvre rapidement et bouillante de rage, je me retiens de casser quelque chose:

Alice, tu me manques, je suis tellement désolé, je t'aime.

Je réfléchis quelques secondes, perturbée, avant de finalement décider de laisser libre cours à ma colère.

Va te faire voir Marc! Tu m'aimes? Tu n'avais qu'à pas aller voir ailleurs! Je te manques? Tu n'avais qu'à pas me larguer! Tu n'es qu'...

Cependant je me stoppe là et efface tout. Ce n'est pas une bonne idée. Je ne veux pas qu'il pense que je regrette notre couple. Alors j'opte pour une réponse plus courte.

SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant