Snow

Chapitre 32

Tristan me fait tourner sur moi-même une dernière fois, avant de s'arrêter, me plaquant un baiser sur le front.

« Je vais nous chercher à boire.»

Je hoche la tête et le regarde s'éloigner en se frayant un passage entre les corps dansants. M'écartant de la piste de danse, je jette un œil à mon poignet par réflexe pour y regarder l'heure, avant de me rappeler que je n'ai pas mis ma montre. Levant les yeux au ciel, je tourne les talons et sors du salon bondé. Je monte à l'étage, en direction de la chambre de Ben, où j'ai laissé mon manteau, et par conséquent, mon portable. Le fait que je me sois éloignée du foyer de la soirée n'empêche pas la musique de résonner jusque dans mes tempes. J'ai l'impression que, si je posais ma main sur le mur du couloir, je pourrais sentir le battement de la mélodie pulser à l'intérieur . Je me colle d'ailleurs à celui-ci pour laisser passer deux filles éméchées sortir de la salle de bain. Quant à moi, je n'ai pas encore trop bu, à peine deux ou trois verres. En effet, je n'ai pas vraiment eu le temps de me poser, Tristan m'ayant fait danser sans arrêt depuis presque deux heures, et je ne sens même plus mes pieds. Heureusement, d'ailleurs, parce que vu mes chaussures, je sens que je vais être couverte d'ampoules.

J'arrive au fond du couloir et pose ma main sur la poignée de la porte de la chambre de Benoît, avant de l'abaisser pour l'ouvrir. J'ai à peine mis un pied dans la pièce, que je sais déjà que quelque chose ne va pas. Baissant les yeux vers mes pieds, je découvre une chemise jetée par terre. Je déglutis avec difficulté. Oh oh.

Levant les yeux d'un coup, mon regard se braque sur deux personnes, dans le lit de Ben, qui, dans le feu de l'action, n'ont même pas remarqué ma présence. M'apprêtant ressortir en refermant la porte d'un coup sec, tout mon corps se bloque cependant. Même dans la pénombre, je reconnaîtrais ces deux personnes entre mille. Je pousse malgré moi un cri strident en les reconnaissant et les deux sursautent.

Comme prise sur le fait, la brune en sous-vêtements repousse violemment le métisse torse nu, qui en tombe du lit.

« Aïe! » il grogne, étendu par terre.

Mes deux amis se tournent vers moi en un seul mouvement, sous mes yeux ronds comme des soucoupes. Qu'est-ce que je viens de voir, là?

« Hum...euh... »

Sous leurs yeux écarquillés, je sens le rouge me monter aux joues, et finis par sortir de la chambre en claquant la porte derrière moi. Je reste quelques secondes immobile, la main sur la poignée, en état de choc. Alors ça. Alors ça. Je ne l'avais pas vu venir. Michael et Cath'. Ensemble, à moitié nus, dans un lit. Malgré la surprise, un sourire amusé prend peu à peu forme sur mes lèvres. J'aurai besoin d'explications sur ce coup là.

Cependant, je finis par quitter le couloir, ne souhaitant pas que Tristan se retrouve à me chercher partout. Je redescend au salon, où la fête n'a pas perdu en intensité. En arrivant en bas, j'aperçois mon copain, deux verres à la main, et m'approche de lui. Il est en compagnie d'une fille, et ils semblent plongés dans une discussion. Bon, ça va il n'a pas l'air de trop me chercher, apparement. La jalousie s'immisce peu à peu en moi lorsque je les rejoins, mais Tristan ne semble pas s'en rendre compte alors qu'il se retourne vers moi en souriant.

« Ah, tu es là! »

Je passe immédiatement un bras autour du torse de Tris en jaugeant la jeune fille du regard. Elle porte une petite robe blanche, et ses cheveux couleur caramel sont attachés en une longue tresse reposant sur son épaule. Elle est plutôt jolie. Diane, il me semble. Je me rappelle vaguement d'elle, je crois qu'elle est arrivée ici en classe de troisième, mais je ne la connais pas vraiment.

Elle m'adresse un sourire auquel je réponds par simple politesse.

« Devine quoi, Alice! Je viens d'apprendre que Diane vient des Pyrénées, comme moi! À quelques kilomètres à peine en plus! C'est marrant, non? »