Chapitre 28

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« Et là, ma cousine nous a annoncé qu'elle allait se marier! » raconte Benoît alors que nous marchons vers le self.

Le blond a passé le dernier week-end des vacances chez sa grand-mère avec sa mère, ses huit oncles et tantes et ses vingt-deux cousins. La demeure de son aïeule est immense. j'y suis allée deux fois en vacances, et franchement c'est plus un petit manoir qu'une maison.

« Sauf qu'elle ne nous a jamais présenté personne, même pas à ses parents! Tout le monde est tombé des nues, on avait toujours cru qu'elle finirait au carmel! Ma grand-mère a fait une crise, et j'ai terminé la soirée avec mon père et ma cousine à l'hôpital.

- Quoi? s'exclame Michael. Mais, elle va bien au moins?

- Oui oui, elle va bien, il en faut plus pour l'atteindre, mamie! »

Je ris légèrement en secouant la tête. Effectivement, sa grand-mère est une vraie coriace. Le style de vieille dame à crier après les jeunes en les frappant avec sa canne lorsqu'ils ne la laissent pas passer. Michael se tourne ensuite vers Tristan, alors que nous nous installons à une table, ce dernier à côté de moi et les trois autres en face.

« Et toi, Tristan, les Pyrénées ? C'était cool? »

Il hoche la tête, et commence à nous raconter son séjour. Il nous explique qu'il a dormi avec son père chez des cousins qui habitent le même village que lui avant. Apparemment, il a passé toutes ses soirées à sortir avec ses amis de là-bas et à été très content de les retrouver. Je l'observe parler, il a l'air vraiment content de ses vacances. Cependant, les souvenirs du footing avec Axel et les autres à Paris me reviennent en tête lorsqu'il évoque les soirées, et une question bien précise me taraude l'esprit. Une image de lui dansant avec une petite brune pendue à son cou envahit ma tête, et même si je sais que c'est stupide et que je peux lui faire confiance, je n'arrive pas à m'empêcher de lui demander.

« C'était qui, la petite brune avec qui tu dansais? » je demande, la tête baissée vers mon assiette.

Je joue nerveusement avec mes pâtes du bout de ma fourchette, et voyant qu'il ne répond pas, je relève la tête pour voir sa mine surprise et ses sourcils froncés.

« J'ai vu une vidéo où tu étais identifié, je m'explique, avec...

- Ah! me coupe-t-il en éclatant de rire. Estelle? C'est une amie d'enfance! »

En entendant ces deux derniers mots, un profond soulagement m'envahit. J'aurais pu m'en douter, mais j'avais trop peur pour penser d'une manière rationnelle. Tristan se penche vers moi, un sourire espiègle aux lèvres.

« Pourquoi? T'es jalouse? »

Je me rembrunis et baisse à nouveau la tête vers mon assiette avec une mine boudeuse. Il éclate de rire et passe un bras autour de moi, avant de déposer un baiser sur ma tempe.

« T'inquiète pas va, t'as pas de souci à te faire! »

Je souris devant cet élan de tendresse, et relève les yeux, pour me retrouver nez à nez avec trois visages bouche bée. Oh oh... Cath nous étudie du regard, les yeux plissés, et un sourire apparaît progressivement sur le visage de Michael.

« C'était quoi ça? nous interroge le métisse en nous désignant tout à tour du bout de sa fourchette.

- Quoi ça? je demande d'un air innocent.

- On me la fait pas à moi! ricane-t-il. Qu'est-ce qui vient de se passer? »

J'échange un regard avec Tristan, qui me sourit affectueusement. Il attrape ma main sous la table et entrelace nos doigts, avant de poser nos deux mains sur le plateau avec fermeté. Michael secoue la tête en souriant d'un air incrédule, reposant sa fourchette dans son assiette.

SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant