Chapitre 18

69 10 24
                                    


Dès que la cloche sonne, j'attrape mon sac de cours déjà prêt et le balance sur mon épaule avant de sortir en vitesse de la salle de classe. Je fais la bise à mes amis et sors de l'école avant de me diriger en courant vers la rue piétonne. Une fois là bas, je rentre directement dans la boutique de ma mère. Elle est à l'intérieur, en train de parler à une cliente. Elle me sourit et je me rends dans l'arrière boutique où sont mes skis et mon équipement, que j'enfile rapidement.

C'est mon organisation du lundi, je n'ai pas le temps de passer à la maison avant de monter à l'entraînement, alors ma mère a mis en place ce système. Une fois prête, j'attrape mes skis et sors du magasin rapidement sous le regard bienveillant de ma mère. J'arrive au funiculaire, tout juste à l'heure comme d'habitude pour le funiculaire de seize heures vingt.

Avec un soupir, j'appuie ma tête casquée contre la vitre et regarde le paysage montagneux défiler devant mes yeux.

Aujourd'hui, au lycée, j'ai fait de mon mieux pour éviter de croiser Marc, et mes amis m'y ont bien aidée. Malgré tout, je l'ai tout de même aperçu trois fois et cela m'a fait mal. Cependant, les émotions qui me submergent quand je le vois ne sont plus du tout les mêmes que lors de notre première rupture. A ce moment là, j'éprouvais du désespoir, de la haine, mais aussi de l'amour. A présent, il n'y a plus une trace d'affection pour lui. Je ne suis même plus nostalgique de notre histoire, puisqu'à tous les souvenirs joyeux que je possédais avec lui, je ne peux m'empêcher de me répéter qu'il n'était pas sincère et qu'il me cachait son vrai visage. Alors maintenant, quand je le vois, j'éprouve seulement du dégoût à son égard, mais aussi une déception d'avoir perdu mon temps avec lui, et, lorsque je me remémore notre dispute et notre rupture, je sens ma confiance en moi chuter. Cependant, je ne dois pas me laisser abattre. Il n'en vaut pas la peine.

Si je m'écoutais, je continuerais à chérir le lui que je connaissais avant, mais je ne peux pas m'écouter. Je ne peux pas perdre une seconde de plus pour lui. Et pleurer pour une relation qui était fausse du début à la fin, c'est perdre son temps.

Le funiculaire arrive aux Arcs, et j'en descends pour me rendre au point de rendez-vous où Laurent m'attends déjà. Je souris en l'apercevant, arborant fièrement son bonnet à poussin et son anorak du club. Il agite la main dans ma direction et attrape ses skis avant de me rejoindre devant le télésiège. Nous montons dans celui-ci et une fois installés, il se tourne vers moi.

« Tes horaires ont été changés?demande-t-il de but en blanc.

- Pas encore, mais ça ne saurait tarder. Les profs sont en train d'être prévenus, j'arrête le latin, ce qui me fera finir les cours une heure plus tôt le lundi, le mardi et le jeudi. Je suis aussi passée Lv2 en allemand et Lv1 en anglais, mais j'ai moins d'heures en anglais que les autres donc j'ai une heure d'allemand en moins ce qui me libère une autre heure le lundi aprem, donc j'ai tout l'après-midi libre, et une heure le mercredi, donc je finis à quinze heures. »

Il reste silencieux quelques secondes, le temps de tout intégrer, avant de hocher la tête.

« Mieux. approuve-t-il. On maintient le même emploi du temps, simplement avec plus d'heures pour chaque. Le lundi midi, tu viendras à treize heures directement avec ton déjeuner, et on aura cinq heures de ski, c'est très bien. Le mercredi, on maintient l'entraînement de slalom aussi, il sera juste plus long d'une heure. Et le mardi et le jeudi, étirements, course, bref entraînement musculaire à Bourg.»

Je hoche la tête, approuvant naturellement ses propos. Nous nous rendons sur le stade, soit la piste abritant les slaloms. Je m'échauffe rapidement, balance mes jambes d'un côté, de l'autre, fais quelques flexions, et je suis prête.

Laurent me fait faire deux descentes de slalom où tous mes virages doivent être à déclenchement sauté, et il me chronomètre. Je connais cet exercice depuis trois ans déjà, mais il me fait toujours refaire de vieux entraînements pour que je sois meilleure dans chaque détail. J'ai ensuite droit à trois descentes en ski libre, soit sans les bâtons, où je dois garder un écart de skis constant sur toute la longueur du slalom.

SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant