Une semaine, soit cent soixante-huit heures complètes sans voir Deku qui refusait cependant de me quitter. Ce satané nerd me suivait partout ; j'essayais de l'exorciser en me jetant à corps perdu dans le travail, les répétitions du groupe, mes parties de jambes en l'air, sans succès. Cet idiot poussait le vice en jouant le spectateur muet lors de mes ébats et toute ma vigueur ne suffisait pas à le chasser. Il s'invitait aussi dans mes rêves, où je revivais sans cesse cette nuit de pure ivresse que je n'arrivais pas à ressentir avec d'autres. Pas assez bête pour ignorer cette humeur ridicule, je me rendais compte de la pauvreté de mon état. Pire, je désirais l'attacher à mon lit, lui refaire perdre la tête. Et le laisser faire de même avec moi, une fois mon rôle fini.
Le plus pathétique de toute cette histoire ? Cette envie ne se manifestait qu'avec lui, mes bases bien établies, avant de le rencontrer : je dominais, sans négociation possible. Néanmoins, à la suite de ma découverte sensorielle, si une telle situation se reproduisait, la personne dans cette interprétation temporaire serait incarnée par Izuku Midoriya et personne d'autre. Son sortilège tenace, toutes les fibres de mon être l'appelaient dans une litanie désespérée du matin dès l'ouverture de mon regard, au soir à l'intérieur de mes songes. Il m'arrivait très souvent de me réveiller en nage, le liquide blanc caractéristique de la pulsion sexuelle masculine entre mes jambes. Une perte de contrôle insupportable, mais impossible à réfréner, ma colère, proche de la rage, atteignant un pique chaque fois que je m'en apercevais.
Le premier jour, l'idée fixe de le retrouver m'obnubilait, pour disparaître au bout de quelques heures. Katsuki Bakugo ne courait après personne, ou en tout cas, pas quelqu'un incapable d'assumer ses actes. Sa fuite, après la douche ce matin-là, me restait en travers de la gorge, même si une partie comprenait sa peur de brûler à mes côtés. Je ne pouvais pas le rassurer, ma nature d'enculé jamais lointaine. Au cours de mes vingt-ans d'existence, certains de mes agissements oscillaient entre l'innommable et l'horrible. Ils ne se partageaient pas, tant ils exacerbaient mon sentiment de honte ; Deku dans mon entourage et ce qu'il y avait de plus pervers, mauvais en moi referait surface, sans retenue.
Katchan...
Ce que je ne donnerai pas pour l'entendre m'appeler comme ça... lorsque je parvenais à me recentrer, je détestais toujours cette chose destinée à m'assujettir. Malheureusement, cette pensée ne s'inscrivait pas dans la durée, des milliers de tons soufflant cette obsession si puissante que j'avais l'impression de crever.
- Tu sens cette odeur ? C'est celle de l'amour ! ironisa Eijiro, un jour où je m'en ouvris à lui.
Sous la table, je lançai mon pied, qu'il esquiva de justesse.
À la fin d'une répétition, nous buvions un verre ensemble, en terrasse de café, peu fréquenté, malgré la présence du soleil.
- Dis pas de conneries, tu veux... menaçai-je, le regard noir.
Il éclata de rire, son carmin pétillant.
- En tout cas, ce sont mes conclusions après ce que tu m'as raconté ! justifia-t-il, quoi, ce serait si horrible que ça, si ça t'arrivait ?
Ça ne se produirait pas avec moi, surtout. L'amour rendait con et monogame ; je refusais d'être atteint d'une maladie pareille, encore moins par la faute de Deku.
Mon meilleur ami se pencha vers moi :
- Alors, qu'est-ce que ça fait, en dessous ? voulut-il savoir.
Dieu merci, sa voix ne trahissait pas la moquerie, sous peine d'éveiller en moi les pulsions les plus meurtrières.
- Bizarre, mais pas désagréable, admis-je.
![](https://img.wattpad.com/cover/215624085-288-k952773.jpg)
VOUS LISEZ
Under
Fanfiction[Univers alternatif My Hero Acadamia] !CONTENU RÉSERVÉ A PUBLIC AVERTI, LISEZ l'AVANT-PROPOS DU PROPOS! Quand deux âmes s'entrechoquent alors qu'elles n'étaient pas censées se rencontrer... Etudiant en troisième année de médecine, Izuku Midoriya...