- D'accord, stop ! ordonna Denki, au bord de l'explosion. On arrête. Il y en a un qui n'est pas avec nous.
Tous les regards convergèrent vers moi d'un unique mouvement. Je me contentai de les observer à mon tour en haussant les épaules. La remarque s'adressait à moi, toutefois, je préférai sortir la carte de l'indifférence.
- Quoi ?
- Comment ça, « Quoi ? » s'indigna le blond, tu es avec nous, là ?
- Non.
Cela ne servait de se voiler la face, je jouais comme un pied depuis plusieurs jours, ils s'en apercevaient tous, moi le premier. Pourtant, je ne pouvais rien contre ça, ma concentration au plus bas en résultat. Quelqu'un s'amusait à traverser mes pensées de façon un peu trop insistante pour me laisser me focaliser sur autre chose.
Denki Kaminari soupira.
- OK, je sors, j'ai besoin d'air, dix minutes de pause, décréta-t-il.
Le leader en tête, tous suivirent, à l'exception de mon meilleur ami qui se redressa dès la fermeture de la porte.
- Ne sois pas en colère contre lui, me pria-t-il, il est à bout de nerfs, entre les représentations qui s'enchaîne, et les cours.
- Ce n'est pas ma faute, si tu le baises mal, répliquai-je en me levant.
L'unique spectateur de cette piteuse répétition se rapprocha de la scène pour s'asseoir sur les marches à mes côtés.
- Notre vie sexuelle va très bien, m'assura-t-il en riant, merci de t'en soucier ! Pourquoi toujours tout ramené à ça, avec toi ?
- Parce que je préserve mon image, mon cher Eijiro, rétorquai-je.
- Tu parles de celui qui baise à tout-va ? Ce n'est pas toi, ça.
Il disait vrai, heureusement pour moi, il était le seul à le savoir. « Qui je suis » était une question compliquée, à plusieurs réponses. Dépendant de la personne interrogée, les adjectifs retenus pour me qualifier variaient entre : « bourreau », « tortionnaire » et mon petit favori, « enculé ». Personne ne se risquait à briser ma carapace et je cassais volontiers quelques dents à celui qui grattait trop.
Eijiro faisait office d'exception. On se connaissait depuis le collège, l'unique témoin du pire comme du meilleur de moi. Le seul à m'apaiser quand je partais dans mes colères, à freiner mes excès. C'était à lui que je devais mon intégration dans ce groupe, la place de batteur vacante jusqu'à mon arrivée. Je m'énervais beaucoup moins depuis... mais je niquais beaucoup plus, pour compenser.
Posséder une certaine réputation avait ses avantages : j'étais le je-m'en-foutiste de service, le baiseur, le fou furieux. Qui aurait pu imaginer que derrière ces masques se cachait le patron du Ground Zero ? Une affaire montée à la sueur de mon front, au prix d'énorme sacrifice, mais condamnée comme tant d'autres avant elle à se casser la gueule par un fatal manque d'intérêt, cette procrastination dont j'étais coutumier.
Les rêves d'avenir ne m'emmenaient guère loin, je ne me destinais pas non plus à une carrière de musicien. Rester focaliser sur un présent brûlé à la vitesse d'une flamme dévorant le papier formait ma seule volonté. Mourir était le lot de tous, je n'avais aucun problème avec la guillotine de ma vie au-dessus de ma tête. Je voulais surtout vivre sans regret ; si j'avançais ma rencontre avec Dame Faucheuse à cause de ce credo, c'était tout bénef' pour moi. Quitte à choisir, trépasser jeune et beau me seyait davantage que vieux et incontinent.
Cependant, depuis un soir, la manière dont je percevais cet endroit avait un peu changé.
En voyant ce visage, cette tignasse d'un vert d'été, quelque chose avait grondé en moi, tellement fort que mes baguettes se disloquèrent en deux, à la fin de la représentation. La façon qu'il avait eu de me rendre mon regard sans sourciller ; ce surnom ridicule adressé juste pour moi... il m'appelait et j'hésitai à répondre. Bien sûr, je mourrais d'envie de m'amuser avec lui ; je ne rechignai jamais à m'adonner à mon sport préféré, l'invitation on ne peut plus claire, cela dit, mon intuition hurlait de garder mes distances. Je comptais rester fidèle à moi-même en toute circonstance. Au mieux, je coucherai une seule fois avec lui, au pire, j'en ferai un plan cul régulier, ce qu'il n'apprécierait pas, la nature humaine désirait toujours plus. L'amour y mettrait tôt au tard son grain de sel, je me refusai catégoriquement à cette forme d'attachement, aussi cauchemardesque que la monogamie. L'un ou l'autre, l'envie n'existait pas, rien ni personne ne me fera changer d'avis.
![](https://img.wattpad.com/cover/215624085-288-k952773.jpg)
VOUS LISEZ
Under
Fanfiction[Univers alternatif My Hero Acadamia] !CONTENU RÉSERVÉ A PUBLIC AVERTI, LISEZ l'AVANT-PROPOS DU PROPOS! Quand deux âmes s'entrechoquent alors qu'elles n'étaient pas censées se rencontrer... Etudiant en troisième année de médecine, Izuku Midoriya...