Je m'adossai contre la porte de la chambre de mon appartement, encore incertain de comprendre la totalité de cette soirée surréaliste, la bosse de la poche droite de mon smoking toujours là. Elle aurait dû pourtant disparaître, le contenu de la boîte au doigt de sa destinataire. D'un geste machinal, ma main serra l'objet enfermé à l'intérieur de mon poing. Catalyseur de promesses d'avenir, cette chose m'avait finalement porté malheur, et jamais je ne me remettrai de cette blessure. J'étouffai un sanglot de rage en jetant de toutes mes forces le maudit bijou à travers la pièce.
Le cœur battant à un rythme soutenu, le corps, tel un volcan en éruption, m'allonger devenait urgent. Je titubai jusqu'à mon lit, m'effondrai dessus de tout mon poids, recroquevillé. L'horrible souffrance ne cessait de croître, les crocs venimeux insérés à tous mes organes vitaux. Avec une délectation malsaine, elle torturait le minuscule humain que j'étais, emprisonné entre ses grandes griffes, chargées de la nourrir de ma douleur.
« À présent, je resterai toujours à tes côtés. Nous serons ensemble, à jamais. », susurra-t-elle, le timbre doux.
Je me mis à hurler.
- Eh bien, mon cher Tenya ! s'exclama Monoma Neito, je crois que c'est la première fois que je te vois ranger tes affaires aussi rapidement et surtout, avant tout le monde depuis ton arrivée ici ! Tu as l'air pressé, un rendez-vous avec ta dulcinée imaginaire, peut-être ?
Le ton moqueur devenu une formalité au bout de trois mois de travail à ses côtés, je l'ignorai. Un constat accablant s'imposait, cela dit : plus je le fréquentais, moins j'appréciais cet homme au doux nom de Neito Monoma. Sans cesse pris de haut, il me considérait néanmoins en rival à dépasser, une compétition sans queue ni tête instaurée de son propre chef entre nous.
La moindre opportunité visant à me rabaisser saisie, il pointait mes rares erreurs avec un plaisir non dissimulé, sans omettre, bien sûr, de me ridiculiser au passage. Cet exercice semblait d'ailleurs l'amuser au plus haut point, puisqu'il veillait à ne rater aucune occasion de persifler, de sa voix criarde, montée dans les aiguës. Il m'arrivait très souvent dans ces moments, de contenir (avec la plus grande difficulté, il fallait l'avouer) une sorte de pulsion, qui consistait à décoiffer sa chevelure blonde. Plaquée en arrière, à l'exception d'une mèche rebelle, tombante devant un œil bleu — pour un effet de style, sans doute — cette coupe ajoutait à sa dimension grotesque.
Je fermai mon casier, son horrible grimace étirée face à moi.
- Ça ne te regarde pas, répliquai-je, sec.
Un faux air vexé sur le visage, il minauda, de ce timbre haut.
- Pourquoi réagis-tu comme ça, mon petit Tenya chéri ? Je t'aime, moi !
Cet odieux personnage devait s'être donné pour objectif de transformer mon apprentissage en enfer sur terre. Fort d'une année d'avance dans le domaine médical, il ne cessait de me lancer des piques désagréables, quand il n'essayait pas de connaître tous les détails de ma vie privée. Je me félicitai de ne jamais catégoriser les gens, toutefois, ce stupide individu flirtait dangereusement avec la case « Détestable être humain. »
Je soupirai, dirigé vers la sortie de la salle des vestiaires, quand il m'arrêta :
- Le professeur Aizawa nous attend demain matin, six heures pour une réunion de crise, me rappela-t-il. Évite les folies cette nuit, pour ne pas risquer d'être en retard !
Imbécile.
Son rire résonnait encore, tandis que je m'élançai loin de cet idiot.
Sitôt éloigné de l'hôpital, mon corps se détendit, toute tension relâchée. Mes journées assez compliquées à gérer, je m'efforçai de chasser la nervosité, une fois en dehors de l'enceinte. Si je ne doutais pas de la voie choisie, sa finalité représentait aussi bien un but qu'un défi. Confronté à l'injustice de la vie, j'apprenais à relativiser, chaque existence sauvée savourée, ma chance de pouvoir évoluer dans ce monde réalisée à toutes ces victoires retardant la descente de la guillotine au-dessus de nos têtes.
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Fanfic[Univers alternatif My Hero Acadamia] !CONTENU RÉSERVÉ A PUBLIC AVERTI, LISEZ l'AVANT-PROPOS DU PROPOS! Quand deux âmes s'entrechoquent alors qu'elles n'étaient pas censées se rencontrer... Etudiant en troisième année de médecine, Izuku Midoriya...