Quand je suis arrivée devant la salle où avait lieu notre premier cours de la journée, j'ai aperçu Naomie discuter avec Maya.
- Salut les filles ! ai-je dit une fois arrivée près d'elles.
- Coucou ! a répondu Maya en souriant.
- Je vois que vous avez fait connaissance. Vous parliez de quoi ? me suis-je enquise.
- Figure-toi que Maya a déjà un coup de cœur, et sur un terminale en plus ! Mais...
- Et c'est qui ? me suis-je empressée de demander.
- ...elle ne veut pas me dire qui c'est.
- Allez, dis-nous !
Maya a secoué la tête en riant.
- Non, c'est rien de sérieux de toute façon.
- Mais comment t'as pu rencontrer un gars en si peu de temps ?
- En fait, c'est un ami de mon frère.
Sa bouche s'est légèrement déformée en une grimace discrète. Naomie m'a jeté un rapide coup d'œil.
- Il vient souvent à la maison mais les garçons restent ensemble. Et moi... j'ai toujours été « la petite sœur ennuyeuse » alors on a jamais vraiment parlé tous les deux.
En disant ces mots, elle avait le regard perdu dans le vague et un air triste déformait légèrement son joli visage. Cette histoire semblait l'affecter plus qu'elle ne voulait le laisser paraître.
- Ça va bientôt sonner, a-t-elle dit en se ressaisissant et en souriant à nouveau.
Je regardais pensivement les élèves regroupés devant la salle quand soudain, mon regard s'est posé sur Adam, un peu à l'écart. Il entretenait une discussion téléphonique animée. J'ai essayé de faire abstraction du brouhaha qui régnait dans le couloir pour me concentrer sur sa voix.
- Mec, écoute-moi. Je te dis que ça va le faire. Antoine va régler ça au plus vite et ils nous foutront la paix.
Mais de qui parlait-il ? Qui était cet Antoine et qu'allait-il régler ? Malgré l'incompréhension, j'ai continué d'écouter la voix d'Adam, tout en faisant semblant de consulter mes messages.
- Qui ? Mais qu'est-ce que t'en as à foutre d'elle ? Sérieux, tu la connais pas. Tu vas pas tout faire foirer maintenant, hein ?
Une fille, à présent ? Bon sang, mais que se passait-il ? Je voulais découvrir ce qui rendait la vie de ce garçon si difficile, quels étaient ses problèmes et avec qui. Il m'intriguait vraiment. En regardant son visage crispé de colère, j'avais l'impression que c'était une autre personne qui, ce matin, rigolait avec moi et tapait du pied sur du AC/DC. Je devais le découvrir.
- Tu diras rien, OK ? Bientôt tout sera arrangé et tu pourras faire ce que tu veux avec qui tu veux.
Il a prononcé ces derniers mots avec une grimace de dégoût.
- La prof est là, a dit Naomie en me donnant un coup de coude.
- J'arrive.
Adam a raccroché et glissé son téléphone dans sa poche. En croisant mon regard, il a baissé les yeux. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ? Il y a dix minutes encore il me parlait et me souriait comme si on était les meilleurs amis du monde. J'ai soupiré en rentrant dans la classe.
Alors que nous n'étions même pas encore installés, un surveillant a frappé à la porte.
- Adam Costa ?
- C'est moi, répondit l'intéressé en levant la main depuis le fond de la salle.
Cloé a poussé un soupir un peu trop bruyant.
- C'est à se demander si certains ne font pas exprès de chercher la merde pour louper des cours.
Paul, assis à côté d'elle, a souri avant de regarder Adam d'un air supérieur qu'il n'avait aucune raison de se permettre d'avoir, étant donné que le seul atout qu'il possédait susceptible de rattraper son QI proche de celui du bulot et son égo surdimensionné, étaient ses muscles beaucoup trop imposants pour être naturels.
- C'est clair, darling.
- Oh, chéri, est intervenue Naomie, t'as réfléchi longtemps pour dire ça ? T'as vraiment rien trouvé de mieux ? En tout cas, toi qui ne loupes aucun cours, tu auras un beau métier de fils à papa et, avec tout l'argent que tu gagneras, tu pourras peut-être t'acheter de la répartie.
Quelques rires fusèrent dans la classe et le bellâtre se renfrogna.
- Ça suffit ! s'est écriée Madame Morel.
- Veuillez me suivre, Monsieur Costa, a dit le surveillant.
En passant à côté de nous, Adam a chuchoté à Naomie :
- Merci, c'est gentil mais je peux me défendre tout seul de ces gamins.
Il nous a fait un clin d'œil avant de s'éloigner en fermant la porte derrière lui.
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𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒
RomanceÀ la rentrée de mon année de seconde, mon objectif était de profiter sans me prendre la tête. Je m'étais cependant fixée une seule et unique contrainte que je m'étais jurée de garder en tête tout au long de l'année : ne plus jamais aimer. La raison...