Une semaine après la discussion dans le local de ménage, Maya a organisé une soirée entre filles chez elle, pour se faire pardonner sa soirée d'anniversaire ratée.
Ce soir-là, j'ai donc opté pour une tenue classique, puisque de toute façon on serait juste entre filles. En montant les marches qui menaient à la porte d'entrée de sa maison, je me maudissais intérieurement d'avoir apporté autant de choses. Pourtant, dans l'énorme sac que je trimballais sur mon épaule se trouvait le strict nécessaire, y compris mon tout nouveau pyjama que j'avais hâte de montrer aux filles.
Quand j'ai sonné à la porte, c'est Antoine qui m'a ouvert.
- Oh, euh, salut, ai-je dit surprise.
- Salut, a-t-il répondu en me faisant entrer.
- Euh, je ne pensais pas que tu serais là, en fait.
- T'inquiète, on restera tranquilles dans ma chambre et vous pourrez causer de nous autant que vous le voudrez, a-t-il dit avec un clin d'œil.
- « On » ? me suis-je étonnée.
De qui parlait-il ? Mais Antoine n'a pas eu le temps de finir sa phrase, puisque Naomie a débarqué et m'a sauté dans les bras.
- Justiiiine !
- Eh ben, j'en connais une à qui j'ai manqué.
- Trop ! Allez, viens dans la chambre de Maya, on s'amuse déjà comme des folles !
- Oh, à ce point-là ? Ok, j'arrive dans...
- Non, maintenant ! m'a-t-elle coupée en me tirant par le bras, morte de rire.
J'ai jeté un dernier regard interloqué à Antoine, avant de m'éloigner dans le couloir.
Quand je suis arrivée dans la chambre de Maya, celle-ci avait les larmes aux yeux.
- Maya ? Tu, tu pleures ?
- De rire, oui ! m'a-t-elle répondu en jetant un regard à Naomie.
- Nao m'a raconté sa dernière, hum, aventure avec Gab.
Et elle repart dans un éclat de rire.
- Eh, je veux savoir moi aussi ! me suis-je empressée de dire en déposant mon sac dans un coin de la pièce avant de m'asseoir sur le lit avec elles.
- Alors, hier soir, on avait prévu de se retrouver chez lui pour bosser sur le projet d'anglais.
Merde ! Le projet d'anglais. On doit le rendre dans moins d'une semaine et je n'ai toujours pas de partenaire. Naomie est donc avec Gabriel et il me semble que Maya a dit qu'elle se mettait avec Samira... Je suis vraiment dans la merde.
- Oui, pour « bosser »... Et on sait tous comment ça se termine quand vous voulez « bosser », a ri Maya.
- On se mettrait pas en pyjama avant ? a demandé Naomie.
- Oh oui ! Vous allez être trop jalouses du mien, les filles !
J'ai alors sorti de mon sac l'ensemble que ma mère m'avait offert quelques semaines auparavant. J'attendais l'occasion idéale pour le porter, et ce jour était enfin arrivé ! J'étais toute excitée quand j'ai brandi devant leurs yeux le débardeur en satin rose pâle décolleté et ouvert dans le dos et le minishort en satin rose aussi, avec de la dentelle sur le bord. Les filles étaient émerveillées et semblaient avoir des cœurs dans les yeux. J'étais contente que mon petit bijou leur fasse autant d'effet.
- Et ça rend encore mieux sur mon corps de rêve, vous allez voir !
C'est vrai que cet ensemble mettait mes formes en valeur. J'étais vraiment contente de ma trouvaille. Une fois toutes en pyjama, Naomie a enfin pu commencer son histoire.
- Alors voilà, pendant qu'on était en train de « bosser », a-t-elle poursuivi en mimant des guillemets avec ses doigts, la porte s'est tout à coup ouverte.
Je pose une main sur ma bouche, impatiente de connaître la suite.
- C'était sa mère qui venait nous apporter un « petit réconfort » pendant qu'on « bossait ».
Trop de guillemets, je sais.
- Alors, on s'est cachés sous les draps et là, devine quoi ? Elle est rentrée comme si de rien n'était et elle a déposé une assiette de gâteaux sur la table de chevet.
- Mais non ?! me suis-je étranglée.
- Et c'est pas le pire ! En entendant nos cris, son père est arrivé. Il a ouvert la porte et il a gueulé « Mon fils c'est le roi du monde ! »
Maya et moi étions pliées de rire.
- Et la cerise sur le gâteau : son petit frère est arrivé à son tour en courant et en nous voyant, il s'est mis à sautiller sur place en tapant dans ses mains et en disant « Gaby il a enfin une copine euh ! Gaby il a enfin une copine euh ! »
Ça y est, on était toutes les trois écroulées de rire et j'ai senti qu'il fallait que j'aille aux toilettes si je ne voulais pas me faire dessus.
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𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒
عاطفيةÀ la rentrée de mon année de seconde, mon objectif était de profiter sans me prendre la tête. Je m'étais cependant fixée une seule et unique contrainte que je m'étais jurée de garder en tête tout au long de l'année : ne plus jamais aimer. La raison...