- Justine, ma chérie, ouvre-moi.
J'avais reconnu la voix de Maya. Après avoir vérifié qu'elle était seule, j'ai déverrouillé la porte.
- Je le déteste, putain, ai-je dit avant d'éclater en sanglots. Je le comprends pas. Pourquoi il a passé la soirée avec elle ? Pourquoi il la laisse le manipuler comme ça ?
Naomie m'a prise dans ses bras et m'a caressé le dos pour me réconforter.
- Il doit y avoir une raison, a-t-elle tenté de me raisonner. Elle doit savoir quelque chose qui lui permet de faire ce qu'elle veut d'Adam. En tout cas, il y a forcément une explication.
J'essuie mes joues humides du revers de ma manche.
- Mais laquelle ? ai-je demandé en la regardant droit dans les yeux. Quelle information peut-elle avoir pour le menacer et lui faire du chantage ? Je veux dire, qu'est-ce qu'Adam a de si important à chach...
Je me suis interrompue, voyant le regard de Naomie s'illuminer.
- Le trafic, a-t-elle chuchoté en plongeant ses yeux dans les miens.
- Mais, je... Comment est-ce possible ?
Soudain, la porte s'est ouverte avec fracas. Adam s'est approché lentement vers moi.
- Justine, t'es là...
Mes yeux étaient emplis de larmes et je luttais pour ne pas craquer une nouvelle fois. Naomie, à côté de moi, n'osait esquisser un mouvement. Je suppose que c'était mieux ainsi. Adam a tendu une main pour toucher mon visage mais je l'ai violemment repoussée.
- Voilà ce que je craignais, ai-je dit d'une voix faible. Putain.
- De... de quoi tu parles ? s'est enquis Adam, le regard plein d'inquiétude.
- Tu m'as utilisée. Et maintenant que t'as eu ce que tu voulais, tu te jettes dans les bras de ta prochaine conquête.
- Non, Justine, écoute-moi . C'est pas ce que tu crois...
- Je t'ai fait confiance, putain ! J'ai baissé ma garde pour toi, comme je ne l'avais jamais fait. Et tu me plantes un couteau dans le dos maintenant. T'es pathétique.
- Laisse-moi t'expliquer, s'il te...
- Je veux pas te parler, ai-je lâché en tendant le bras pour attraper la poignée de la porte.
Adam m'a alors fermement prise par les épaules et m'a retournée face à lui.
- C'est pas ce que tu crois, a-t-il répété en faisant des pauses entre chaque mot pour être sûr que je comprenne bien le message.
- Alors parle-moi, ai-je déclaré en me mordant la lèvre.
- Si tu me laisse en placer une.
A présent, on ne criait plus. Les larmes avaient coulé sur mes joues sans même que je ne m'en rende compte. Ma voix était faible, presque comme un murmure. La sienne était rauque et posée. Sa poitrine se soulevait à un rythme effréné alors que je sentais son souffle chaud s'échouer sur mes lèvres. Il a ouvert la bouche, s'apprêtant à parler, quand la porte s'est ouverte à nouveau. L'image qui s'offrait à moi a instantanément fait remonter en moi la colère que j'étais parvenue à atténuer.
- Cloé, qu'est-ce que tu fous là, a craché Adam.
- Putain, je t'ai cherché partout, a-t-elle rétorqué comme unique réponse.
- Laisse-nous.
- Pardon ? T'es sûr de vouloir me virer comme ça ? a-t-elle dit avec le même regard que pendant le jeu, quelques minutes plus tôt.
- Ton petit jeu ne fonctionne plus. Tu peux dire ce que tu veux à qui tu veux, je refuse de faire souffrir ma copine une minute de plus.
- Ta... excuse-moi ? s'est indignée Cloé.
- T'as très bien entendu.
- Maintenant, dégage de là.
La pimbêche s'est exécutée sans un mot de plus, mais la lueur que j'ai lue dans ses yeux ne m'indiquait rien de bon. Après m'avoir lancé un regard d'encouragement et de compassion, Naomie l'a suivie, puis a refermé la porte derrière elle. Adam s'est appuyé contre le lavabo et a posé ses mains sur la vasque, la tête baissée.
- Elle me fait chanter, a-t-il commencé, les yeux toujours rivés sur les carreaux blancs au sol. Je ne sais pas quand ni comment, mais elle a découvert mon implication dans un trafic de drogue.
Putain de merde. Naomie avait raison.
- Quoi ? Mais comment c'est possible ?
- Je sais juste qu'elle est liée de près ou de loin à Craig. (Il a levé les yeux vers moi puis, voyant l'incompréhension sur mon visage, a poursuivi :) Le gars à qui je livre la drogue.
Et merde. Je me suis passée une main sur le visage, bouillonnant intérieurement.
- Le père de Cloé est flic, elle m'a menacé de tout balancer si je...
- Si tu quoi ?
Son visage s'est crispé.
- Si je ne couchais pas avec elle.
Mes yeux se sont écarquillés. J'étais le choc. Quelle pute. Comment un être humain peut être aussi cruel, bordel ?! Je me suis alors empressée de lui poser la question qui me brûlait les lèvres :
- Vous... Vous l'avez fait ?
Adam a secoué la tête.
- Elle voulait le faire ce soir, après la fête.
A cet instant, j'étais hors de moi. Je me retenais de casser quelque chose.
- Depuis quand dure ce petit jeu ?
- Elle me l'a appris lundi.
- Cinq jours ?! Cinq jours qu'elle se sert de toi !
- Je ne pouvais rien faire... Et elle m'avait interdit de t'en parler. Elle va me dénoncer à la police, je suis foutu, Justine.

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𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒
RomanceÀ la rentrée de mon année de seconde, mon objectif était de profiter sans me prendre la tête. Je m'étais cependant fixée une seule et unique contrainte que je m'étais jurée de garder en tête tout au long de l'année : ne plus jamais aimer. La raison...