27 : Direction l'hôpital

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Après la dispute entre Maya et Antoine, l'ambiance était devenue encore plus pesante qu'elle ne l'était déjà. J'ai pris quelques secondes pour prévenir ma mère que je serais de retour plus tard que prévu. Après un moment, Maya s'est décidée à prendre la parole.

- Il a raison, a-t-elle dit en relevant la tête vers Adam. Je suis vraiment désolée pour ce qui arrive à ton père et j'aimerais moi aussi pouvoir l'aider. Mais je reste convaincue que vendre de la drogue n'est pas la solution, surtout que le fait que ce soit vous qui en soyez chargés augmente les chances que mon père se fasse prendre.

- Tu insinues que nous ne sommes pas assez vigilants et dignes de confiance ? est intervenu Adam.

- Non... Je dis simplement que trois personnes de plus baignent maintenant dans son trafic et ça ne va pas l'avantager. Je suis désolée, mais c'est malgré tout mon père et je ne supporterais pas de le voir derrière les barreaux. J'aimerais tellement qu'il y ait une autre solution pour ton père.

Adam a hoché la tête lentement.

- J'ai été dure avec mon frère, a repris Maya. Tout ce qu'il souhaitait, c'était m'offrir un bel anniversaire pour regagner mon estime. Il ne méritait pas que je m'adresse à lui de la sorte. Mais j'étais tellement inquiète pour Elias, mes émotions étaient décuplées et...

Elle a été interrompue par la main de Naomie sur son épaule.

- Je crois que ce n'est pas à nous que tu devrais dire ça, a-t-elle dit d'un ton calme.

- Tu as raison, a opiné Maya, je vais le rejoindre.

Et elle a quitté la pièce d'un pas rapide. Gabriel, qui n'avait pas décroché un mot depuis plusieurs minutes a pris la main de Naomie.

- Je te raccompagne, ma belle ?

Naomie a hoché la tête en se blottissant dans ses bras. Voici une histoire qui roule. Après leur départ, il ne restait donc plus qu'Adam et moi dans la pièce. En suivant son regard, j'ai découvert que ses yeux étaient rivés sur les taches de sang au sol. La culpabilité lui rongeait le visage.

- Il va s'en sortir, ai-je murmuré en passant mon bras dans son dos.

- Comment tu peux en être aussi sûre ? a-t-il répondu en s'imprégnant de l'odeur de mes cheveux. Je ne me le pardonnerais jamais. Il était bourré, il n'a pas pu se défendre. C'était facile pour moi. Quel lâche je suis.

- Ne dis pas ça. Elias est fort, il va se battre et s'en sortir. Allez viens, ai-je poursuivi en l'entraînant dehors, quittons cette baraque.

Arrivés devant sa voiture, il m'a dit :

- Je te ramène chez toi puis je file à l'hôpital.

- Non. Je veux venir. Vous vous êtes battus à cause de moi, je me dois d'être là.

- A cause de toi, à cause de toi... a-t-il marmonné. N'exagérons rien.

Bien. Il refusait de l'admettre. Peu importe. Je lui ai tout de même lancé un regard de travers.

- Bref, je viens. Ma mère est prévenue.

Il m'a ouvert la portière passager non sans un grognement frustré.

- T'es toujours aussi têtue, Juju Fitcats ? m'a-t-il demandé une fois dans l'habitacle.

- Disons que je finis toujours par arriver à mes fins, ai-je répondu avec un sourire en coin qui, à en voir ses sourcils froncés, ne lui a pas échappé.


𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant