- On va trouver un moyen de l'en empêcher, lui ai-je dit.
Il a secoué la tête.
- On fera pas de miracle.
- On trouvera, ai-je dit en passant mes bras autour de son cou.
Il a plongé ses prunelles claires dans les miennes avant de m'attraper les joues pour déposer un léger baiser sur mes lèvres.
- Je crois que cette soirée a été assez riche en émotions. On devrait rentrer, a-t-il déclaré après m'avoir embrassée une dernière fois sur le front.
J'ai opiné, les événements inattendus de ce soir m'ayant grandement déroutée et fatiguée. Nous avons rapidement salué nos amis. Ils ont bien sûr insisté pour qu'on reste plus longtemps, mais ont fini par accepter notre décision. Alors que nous nous apprêtions à ouvrir la porte d'entrée, trois grands coups ont été frappés à la porte.
- Police ! Ouvrez !
J'ai vu le visage d'Adam devenir livide. Cloé avait été rapide.
- Vite, cache-toi ! lui ai-je crié alors que Naomie avait la main sur la poignée, attendant mon feu vert.
- Ouvrez ! a à nouveau hurlé le policier, s'impatientant de plus en plus.
- Le placard à balais, ai-je dit à Adam, lui indiquant une porte juste à côté de la porte d'entrée.
Il m'a lancé un regard effrayé.
- On n'a pas le temps de chercher un autre endroit, bouge-toi !
Il s'est exécuté et Naomie a ouvert la porte. La musique s'était arrêtée et les invités étaient regroupés autour de nous, cherchant à savoir ce qu'il se passait.
- Désolée, Monsieur, on...
- Propriétaire des lieux ?
- C'est moi.
J'ai alors entendu un bruit de fracas, suivi d'un juron.
- Hum, oui, en effet, c'est elle ! ai-je déclaré pour tenter de couvrir le bruit.
- C'était quoi, ça ? s'est enquis un des policiers en s'adressant à son collègue.
L'autre a haussé les épaules avant de pointer du doigt le placard à balais.
- Ça venait de là, chef.
- Y'a quelqu'un ? a demandé le policier en pointant son arme sur la porte.
Merde. Merde, merde, merde. J'ai senti une sueur froide couler dans mon dos.
- Oh, c'est sûrement le chat, a tenté Naomie. Il adore se cacher là.
- Votre chat sait dire des insultes ? a éructé le policier. Sortez de là ! a-t-il hurlé.
Adam s'est exécuté, en se frottant la tête avec une grimace de douleur.
- Excusez-moi, Monsieur l'agent. Je cherchais un balai, j'ai cassé un verre dans la cuisine.
Le policier l'a dévisagé de longues secondes, son arme pointée sur lui, avant de lâcher :
- Peu importe, je ne suis pas là pour ça. On nous a signalé un tapage nocturne. Veuillez baisser la musique, ceci est votre premier avertissement.
Naomie a hoché la tête, puis les deux policiers son repartis, claquant la porte derrière eux. Adam et moi avons simultanément poussé un soupir de soulagement. Je l'ai pris dans mes bras en murmurant :
- J'ai eu si peur.
- Tout est bien qui finit bien, a-t-il murmuré en me caressant les cheveux. Allez, viens, on rentre maintenant.
J'ai acquiescé et nous sommes sortis de l'appartement. En descendant les escaliers, j'ai réalisé que je n'avais pas croisé Elias de toute la soirée. Était-il au moins venu ?
- Au fait, tu as parlé à Elias ?
- Je ne l'ai pas vu. Mais pour être honnête, même si ça avait été le cas, j'avais des choses plus importantes à faire. Comme arrêter de mentir à ma copine, a-t-il répondu avant de m'embrasser sur la joue.
- Tu ne peux pas dire ça. Je ne dois pas passer avant votre amitié. Vous vous connaissez depuis toujours, ce n'est pas un simple baiser qui va tout changer.
Il a haussé les épaules. J'ai bien vu qu'il n'était pas encore prêt à lui pardonner, mais je ne désespérais pas. J'avais espoir que, une fois la déception passée, tout redeviendrait à la normale entre eux deux. Du moins, je l'espérais. Mais pour le moment, je n'avais pas envie de penser à leur relation qui allait mal à cause de moi, ni aux problèmes de santé de Youssef, ni au fait qu'Adam doive vendre de la drogue à une balance pour espérer guérir son père, ni au fait que cette balance connaisse la pire pétasse de l'univers. Non, ce soir, tout ce à quoi je voulais penser, c'était à nous. Adam et moi. Et à la nuit que je m'apprêtais à passer avec lui.
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𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒
RomanceÀ la rentrée de mon année de seconde, mon objectif était de profiter sans me prendre la tête. Je m'étais cependant fixée une seule et unique contrainte que je m'étais jurée de garder en tête tout au long de l'année : ne plus jamais aimer. La raison...