Quand Naomie et moi sommes arrivées dans le hall d'entrée, j'ai immédiatement reconnu la silhouette d'Elias, même s'il était de dos. Il s'est retourné en entendant nos pas et m'a scrutée avec la plus grande attention. Au bout de quelques secondes, il s'est avancé vers moi et m'a prise dans ses bras, respirant l'odeur de mes cheveux. Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander comment Adam aurait réagi s'il avait été là. Est-ce qu'il lui en voulait toujours ?
- Je suis content de te revoir, Justine, a dit Elias en s'écartant de moi.
- Et moi, je suis contente que tu ailles mieux, ai-je répondu avec un sourire contrit.
Il paraissait même en pleine forme, si on mettait à part son poignet soutenu par une atèle.
- Viens prendre un café avec nous, a enchaîné Antoine.
Et nous nous sommes installés tous les cinq dans la cuisine.
- Comment t'es arrivé ici ? a demandé Maya.
- Mes parents son rentrés hier soir. Ils m'ont amené, comme je ne peux pas encore conduire à nouveau. (Il marque un temps d'arrêt.) Au fait, Adam n'est pas là ?
Je baisse la tête pour boire une gorgée de café, men sentant rougir. J'ignore le regard en coin que me lance Naomie.
- Il est parti hier soir, a dit Antoine. On a eu une petite altercation.
Petite ? Tu l'as engueulé parce qu'il voulait jouer de la guitare au lieu de jouer à la console, espèce de bouffon. Ah, et tu lui as aussi reproché de vouloir être avec une fille et pas avec toi.
- Je devrais peut-être aller le voir, alors.
- Je t'accompagne, ai-je dit aussitôt.
Tous les visages se sont tournés vers moi.
- Je veux dire, ma mère a une voiture, elle pourra t'y emmener.
Il hoche la tête, pensif.
- D'accord.
Quelques minutes plus tard, alors que je venais tout juste de refermer mon énorme sac, j'ai vu la voiture de ma mère se garer devant la villa.
- A demain tout le monde !
Mais quand on est montés dans la voiture, j'ai su rien qu'au regard qu'elle m'a lancé qu'elle n'allait pas respecter la recommandation que je lui avais faite dans mon message. A savoir de ne pas poser de questions sur notre relation, à Elias et moi. Du moins pas en la présence du principal concerné.
- Alors, mon grand, tu te sens mieux ?
« Mon grand », sérieux maman ?
- Euh, oui, merci madame.
- Je vous emmène où, les jeunes ?
« Les jeunes » ??? Putain, mais faites-la taire. J'ai soupiré tant le comportement de ma génitrice me désespérait. Elias l'a remarqué et m'a souri gentiment. C'est alors que je me suis dit qu'il allait falloir mettre les pendules à l'heure. Je ne sais pas ce qu'il s'imaginait à cet instant, mais il était loin de savoir la relation que j'entretenais maintenant avec son meilleur ami. Bien sûr, je ne lui en voulais plus pour l'incident de la soirée mais cela ne l'autorisait pas à me draguer ouvertement. Et devant ma mère, en plus.
Elias a donné l'adresse d'Adam à ma mère et j'ai alors réalisé que je n'étais encore jamais allée chez lui. Ma mère nous a déposés devant une petite maison et est repartie, non sans un clin d'œil qui voulait tout dire. Elle aura droit à quelques explications quand je rentrerai.
Je m'apprêtais à pousser le portail, quand une main s'est posée sur mon avant-bras. J'ai tourné la tête vers Elias et, aussitôt, il a posé ses lèvres sur les miennes. Mais qu'est-ce qu'il fout, putain ? Devant chez Adam en plus ?! C'est de la provocation !
- C'est quoi ce bordel ? a hurlé une voix grave que je connaissais bien.
J'ai posé mes mains sur le torse d'Elias et je l'ai repoussé violemment.
- Mais qu'est-ce qui t'a pris, bordel ?! ai-je hurlé.
- Tu lâches ma copine de suite, a éructé Adam en arrivant près de nous.
- Ta... quoi ? Mais, tu, elle était d'accord.
- Pardon ?! Tu m'as sauté dessus ! me suis-je écriée.
- Dégage, dit Adam en serrant les dents.
- Adam, je...
- Dégage de là, putain de merde !
Elias m'a lancé un dernier regard abattu avant de s'éloigner, la tête baissée. Je n'avais jamais vu Adam si énervé. Ses poings sont tellement serrés que ses jointures sont blanches. Sa respiration est forte et saccadée, son torse se soulève à une vitesse folle et il foudroie Elias du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse.
Je pose mes mains de chaque côté de son visage et l'oblige à me regarder.
- Adam, tout va bien.
- Putain, cette enflure t'a forcée à l'embrasser.
- Non, il pouvait pas savoir pour nous deux. Je t'en supplie, ne lui en veux pas.
- Ne pas lui en vouloir ? Mais merde, quand est-ce qu'il va comprendre que t'es pas à lui et que tu le seras jamais !
- Calme-toi, s'il te plaît.
J'ai senti sa respiration et son pouls ralentir et il m'a prise dans ses bras. Je l'ai serré fort contre moi et lui ai caressé le dos en attendant qu'il soit complètement calmé.
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𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒
RomanceÀ la rentrée de mon année de seconde, mon objectif était de profiter sans me prendre la tête. Je m'étais cependant fixée une seule et unique contrainte que je m'étais jurée de garder en tête tout au long de l'année : ne plus jamais aimer. La raison...