Oxelle

15] Réveil

Oxelle est violemment réveillée par une gifle retentissante qui propulse sa tête sur le côté. Du sang frais provenant de sa narine droite vient aussitôt se mélanger au sang coaguler de ses lèvres qui ont été fendues par les deux coups de poings assénés par Fidèle à la plage.

Elle ouvre les yeux avec difficulté alors qu'un atroce mal de crâne lui fracasse la tête.

Elle réalise alors qu'elle est fasse aux cinq hommes de la maison: le père et ses fils, qui se tiennent debout face à elle tandis qu'elle est allongée sur un matelas rongé et moisi posé à même le sol. Elle se redresse doucement, le corps tremblant et la bouche sèche, essayant du mieux qu'elle le peut de rester calme.

-L..Line... Où est L...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que Fidèle la gifle de nouveau.
Silvain s'approche à son tour et attrape la seule chaise de la pièce pour s'assoir dessus à l'envers, pouvant ainsi poser ses avant-bras sur le dossier.

-Tu vas être un peu perdue sans tes repères au début c'est normal...

Oxelle ne peut retenir ses larmes, la panique l'empêche de respirer, sa poitrine se soulève frénétiquement à la recherche d'oxygène. Elle regarde autour d'elle et réalise qu'elle se trouve dans une pièce sombre, aux murs suintants et sans fenêtre.
Elle est dans la cave...

-Qu'est ce que... vous me voulez? Je... ne vous en supplie ne me... ne me tuez pas...
-Oh si c'est ça t'inquiète alors je te rassure immédiatement, nous n'avons absolument pas l'intention de nous débarrasser de toi, pour qui nous prends tu? Te tuer ne sera utiliser qu'en dernier recours.
-En... « dernier recours »...?
-Oui. Si tu ne coopère pas. Si tu ne nous laisses pas le choix vois-tu.

La jeune femme essaye de réprimer ses sanglots et de comprendre ce qui est en train de lui arriver et ce qu'ils veulent d'elle.

-Qu'est-ce que... vous voulez... de moi?

Ils échangent tous un regard qui ne rassure en aucun cas Oxelle puis Silvain revient à cette dernière:

-La famille est la chose la plus importante que nous ayons. Il n'y a que ça de réel. Et je me dois en tant que chef de famille de protéger et de faire prospérer les miens. Mes enfants sont la prunelle de mes yeux, et un jour je ne serai plus là.

Il se lève et entour de son bras les épaules de Fidèle de manière virile et paternelle.

-Fidèle est mon aîné, ce sera à lui de prendre le flambeau et de continuer comme je l'ai fait à veiller sur les siens. Mais après lui qui, qui pourra continuer? Il doit avoir une descendance, c'est vital...

Oxelle ne comprend pas, et elle ne veut pas comprendre. Une nouvelle vague de larmes la submerge qu'elle ne peut pas contenir. Ses doigts s'enfoncent dans le vieux matelas.
Elle finit par réussir à articuler:

-Où... est Line?

Cette fois les hommes échangent des petits ricanements et Silvain finit par lâcher:

-Ne t'en fais pas pour elle, on s'occupe d'elle comme il se doit...

Son ton est perdu de et sous-entend des choses que la jeune femme ne peut même pas imaginer. La haine prend alors le dessus sur la peur et la raison et sans la moindre hésitation elle saute à la gorge de l'homme qui tombe alors de sa chaise sur le sol. Elle le frappe et utilise ses ongles pour le griffer mais à peine a-t'elle commencé que des mains viennent saisir ses bras et la relève.
Elle se débat et hurle mais ne touche même plus le sol. C'est Modeste et Fidèle qui la maintiennent tandis que Silvain se relève en grognant.

-Mais c'est qu'elle a peur de rien cette petite... Qu'est ce que tu n'as pas compris au juste dans « coopérer »?!

Et presque aussitôt il balance son poing fermé dans le visage déjà endolori de la jeune femme. Sa tête est projetée en arrière et ce n'est que parce que les deux hommes la tienne qu'elle reste debout et ne s'effondre pas au sol.

-Le respect des hommes et de tes ainés est l'une des règles les plus importantes dans cette maison. Si tu veux rester en vie il va falloir que tu le comprennes rapidement...