Lorsqu'Oxelle comprend pourquoi on l'a enfermer ici, qu'elle comprend le destin funeste et atroce qu'on veut lui réserver, une durite se met a littéralement sauter dans son cerveau et la panique ainsi que l'instinct de survie prennent le pas sur tout le reste. Elle se lève et se met à hurler en frappant contre les murs et à la porte, courant dans la petite pièce, suppliant et insultant ses geôlier.
La fille attachée se met alors à gesticuler et gémir à son attention. Oxelle met un moment avant de se tourner vers elle. Leurs regards se plongent l'un dans l'autre et alors qu'Oxelle ne voit en elle que le reflet de ce qui risque de lui arriver, cette inconnu y voit un espoir. Finalement Oxelle se rapprochent et se baisse vers elle avant de tendre ses mains après une hésitation:
-A...attendez je vais... je vais vous détacher...
Elle commence à essayer de retirer son baillon mais la cage en metal qui entrave sa mâchoire est un mécanisme complet qui nécessite une clef pour le déverrouiller. Et elle réalise bien vite qu'il en est de même pour les chaînes à ses chevilles. En revanche elle réussit non sans difficulté à retirer les cordes qui lient ses poignets.
-Je... je suis désolée... je ne peux pas... retirer le reste...
La femme fait alors un signe vers la petite table en bois à moitié rongé par mes mites dans l'angle de la pièce. Oxelle se laisse guider et y trouve un cahier et un crayon. Elle le lui apporte. L'inconnu arrache presque les deux objets des mains de la jeune femme, ce qui l'a fait sursauter, et se met à gribouiller sur une page avant de la tourner aux yeux de sa nouvelle compagne de détention.
-Nina. -Oh... je vois. Moi c'est Oxelle...
L'inconnue qui porte désormais un prénom se remet aussitôt à écrire avant de lui laisser lire ses inscriptions.
-Il ne faut pas crier. Sinon ils te bâillonneront. Si tu essayes de t'échapper alors il enchaîneront tes pieds. Si tu les agresses encore, ils lieront tes mains.
Oxelle met un instant avant de comprendre que cela signifie que si Nina est attachée avec autant de précaution, c'est qu'elle a donc déjà fait toutes ces choses, ce qui refroidit totalement Oxelle de suivre le même chemin.
-Depuis... depuis combien de temps es-tu enfermée ici?
Elle fait le signe « 5 » avec sa main.
-Cinq ans?! Mon dieu cinq ans...
Nina ne doit pas avoir plus de vingt-cinq ans. Cela signifie qu'elle est entrée ici à vingt et qu'elle n'a plu vu la lumière du soleil depuis toute ce temps... Une nouvelle vague de panique commence à envahir Oxelle qui essaye d'inspirer lentement pour rester maître d'elle même.
Ses yeux viennent se poser doucement sur le ventre rond de Nina qui pose alors ses mains maternelles dessus comme signe de protection.
-Qui... qui est le...
Elle n'arrive pas à sortir le mot. Mais elle n'en a pas besoin pour se faire comprendre. Nina écrit.
-Modeste. -Mais Modeste est le père d'Hippolyte... Ne me dis pas que... c'est aussi ton enfant?!
Elle hoche la tête.
Cette fois Oxelle ne tient plus. Elle se lève brusquement et se met à vaciller dans la pièce comme si elle avait bu. La tête lui tourne.
-C'est n'est pas possible. Dites moi que c'est un cauchemar. Dites moi que ce n'est pas réel. Que je vais me réveiller! Non. Non! Non!
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