99] Souvenirs

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Un dernier regard, et Oxelle est partie.
Elle s'engage dans l'allée de terre par laquelle elle est arrivée la première fois avec Line... Félicité.

-Je crois que c'est là... Oui c'est ça vas-y tourne à droite.
-T'es sûre que c'est ici? Ce n'est même pas une route.
-Oui oui je suis sure.

Oh oui qu'elle était sure. Parfaitement certaine de ce qu'elle faisait. Et les arbres de l'allée refermaient peu à peu leurs griffes sur la jeune femme qui n'avait alors encore aucune idée de ce qu'il l'attendait.

-Il ne se passe rien de grave tout va bien. Je suis partie à la mer avec une amie pour me changer les idées, ça va me faire du bien.

Le dernier sms qu'elle a envoyé à sa sœur, alors qu'il était encore temps de lui dire précisément où elle se trouvait, avec qui, pour combien de temps. Et Maxence... Maxence qui l'avait suppliée de l'appeler, de lui répondre, de lui donner des nouvelles. Mais Oxelle a décidé d'écouter cette fille qu'elle pensait son amie alors qu'elle ne la connaissait en réalité que depuis quelques mois plutôt que de penser à sa propre famille, sa sœur qui l'aime plus que n'importe qui, son copain avec qui elle est depuis si longtemps et qui fait tout pour sauver leur couple depuis des semaines.
Oxelle hait ce que ces gens lui ont fait, elle les hait, elle hait leur souvenir, mais par dessus tout Oxelle se déteste elle même. Parce qu'elle est venue de sa propre volonté jusqu'ici, parce qu'elle a fait ses choix, n'en a fait qu'à sa tête.

Et tous ces indices. Toutes ces choses qui auraient dû interpeller Oxelle plus tôt. Elle aurait dû fuir pendant qu'il en était encore temps. Partir loin, très loin, appeler la police et n'avoir personne à tuer...

Légitime défense.

Oui bien sûr. Mais il n'empêche qu'elle n'en a pas moins étranglé, poignardé, défiguré...

Tuer des monstres vous transforme-t-il vous même en ce même monstre?

Oxelle frémit.
Elle veut simplement retrouver sa sœur, retrouvée Maxence et c'est tout.
Alors pourquoi ces pensées ne la quittent-elles pas?

La jeune femme passe devant la voiture encore embourbée dans la boue, au pare-brise explosé dont le verre recouvert de sang jonche le sol et les sièges.
Oxelle ferme les yeux. Se remémore. Sursaute.
Non... non bien sûr elle ne pourra jamais oublier.

Alors sans pouvoir contrôler son angoisse et ses élans de panique elle se met à courir. Courir loin de cette voiture, loin de cette maison, loin de ses souvenirs et de cette partie de son âme qu'elle a laissé là-bas...

OxelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant