98] Adieux

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-...Il faut que je parte Nina. Sinon je vais devenir folle.

Nina baisse les yeux:

-Oui. Je sais, je comprends. Je n'aurai pas du te retenir aussi longtemps. Il faut que tu retrouves les gens que tu aimes, et que tu te reconstruises. Tu ne pourras pas y arriver ici.
-Mais je promets de revenir. Revenir vous voir, toi et les enfants.

Nina sourit tristement:

-Non Oxelle. Tu ne dois pas. Cela serait te ramener éternellement ici. Et tu ne pourras jamais passer à autre chose. Il faut que tu partes, et que tu ne reviennes jamais. Sinon tout cela ne servirait rien. Et pourtant j'aimerai te dire de revenir, oh oui j'aimerai. Mais je n'en ai pas le droit, je t'en ai déjà trop demandé.

Oxelle aimerait la revoir, et revoir les petits, sincèrement, mais elle sait parfaitement qu'en effet revenir ici ne sera rien d'autre qu'une torture insoutenable.

-Tu reviens?

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-Tu reviens?

Oxelle sourit tristement, accroupis devant Hyppolyte. Elle ne répond rien et le serre une dernière fois dans ses bras.

-Veille bien sur ta petite sœur et ta maman. Je compte sur toi...

Elle se redresse et dépose un baiser sur le front de la petite fille, endormie paisiblement dans les bras de sa mère. Elle relève ensuite les yeux sur cette dernière et après un instant où les deux jeunes femmes se fixent dans les yeux l'une de l'autre elles viennent s'étreindre, un long moment. Lorsqu'elles se séparent enfin les yeux de Nina sont humides tandis que de ceux d'Oxelle coulent des larmes silencieuses.

-Il ne faut pas pleurer. Il faut se quitter en souriant, pour garder ce dernier souvenir de nous...
-Tu as raison...

Oxelle essuie ses joues trempées sur revers de sa manche mais aussitôt de nouvelles larmes viennent y couler:

-Je... je ne suis pas douée pour les adieux je crois. Surtout n'oublie pas de te reposer hein, jusqu'à être totalement remise! Et lorsque tu le pourras il faudra que tu dégages la voiture de l'allée, au cas où, on ne sait jamais si quelqu'un venait à passer.

Nina hoche la tête et elles se regardent encore, souriantes et si émues. Finalement Oxelle se décide et descend les marches du perron, elle se retourne une dernière fois et regarde ces trois rescapés de l'horreur dans l'embrasure de la porte d'entrée, et elle ne peut s'empêcher de penser que contrairement à ses propres parents, eux elle a pu les sauver, et que son existence n'aura pas été totalement inutile. Peut être qu'en voyant ça de là où ils sont, ses parents lui pardonnent, et sont fière d'elle...

Elle fait un dernier signe de la main et s'apprête à partir pour de bon lorsque la voix de Nina l'arrête:

-J'ai décidé de l'appeler Oxelle.

Leurs yeux se posent alors sur la petite qui dort, et Oxelle se met à sourire encore, et pleurer encore...
Et là, sur ces dernières paroles, la jeune femme tourne les talons et part.

Adieu Nina.
Adieu Hyppolyte.
Adieu... Oxelle. Petite Oxelle.

OxelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant