34] Déclic

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Cette fille s'est suicidée...
Elle a préféré mourir que leur donner ce qu'ils voulaient.
Et ce qui effraye le plus Oxelle en cet instant ce n'est pas ce récit en lui même, mais le fait qu'elle réalise soudainement que l'idée lui est également passé dans la tête. Qu'elle préférait se tuer plutôt que de vivre captive à se faire violer régulièrement jusqu'à ce qu'elle soit enceinte. Oui, elle y a pensé. En dernier recours. Parce que la mort n'est-elle pas préférable à la vie que mène Nina?

Mais Oxelle ne veut pas en arriver là.
Elle ne veut pas que Fidèle ou qui que ce soit d'autre possède son corps. Elle ne veut pas engendrer le moindre futur petit monstre. Elle ne veut pas de cet avenir. Elle refuse cet avenir!

Un déclic se produit en elle et elle comprend que c'est maintenant ou jamais. Que c'est maintenant qu'elle soit choisir entre la soumission et la liberté.
Alors, avant même qu'elle ne réalise vraiment elle même ce qu'elle est en train de faire elle balance son genoux dans l'entrejambe de Prosper qui est toujours si proche d'elle. Par réflexe il se penche en avant en tenant ses parties intimes et en grognant de douleur et Oxelle profite de cette seconde de faiblesse pour lui balancer de nouveau son genou, mais dans le visage cette fois.
Prosper tombe en arrière et la jeune femme se jette sur les lames de rasoir pour en saisir une entre ses doigts. Mais elle ne sait pas réellement ou trancher pour que ça lui soit fatale à part au niveau de la gorge et se rapprocher trop de lui alors qu'il a encore les capacités de se battre pourrait lui être fatale.
Elle garde donc la lame mais attrape un lourd flacon en verre remplie de boules de cotons, le brandit et lui fracasse en pleine tête.
Le bruit est épouvantable et en a sans doute déjà interpellé certains, elle ne doit pas perdre une seconde.
Prosper n'est pas animé, le visage ensanglanté, mais elle dans la précipitation et la panique elle n'arrive pas à déterminer s'il est encore vivant.
Peu importe.
Elle doit fuir.

Elle enjambe les morceaux de verre pour ne pas couper ses pieds toujours nus et sort de la salle de bain, sa lame de rasoir toujours entre ses doigts.
Elle ouvre la porte de la chambre et est rassurée de voir qu'il n'y a personne qui est en train de courir vers elle. Le corridor est vide. Alors d'un pas plus mesuré et surtout discret elle se met à avancer vers les escaliers. Les marches sont atrocement grinçantes mais c'est alors un atout qu'elle soit pieds nus.

Elle arrive enfin au bas des escaliers et encore une fois il n'y a personne. Personne pour l'arrêter. Et tout au bout du couloir: la porte d'entrée, où plutôt... sa porte de sortie.

OxelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant