Oxelle

47] Panique

La chaîne serrée autour de son cou, Fidèle sent la vie s'échapper peu à peu de son corps et la détermination qu'il voit brûler dans le regard d'Oxelle lui fait comprendre que cette fois il a perdu.
Il perd finalement connaissance. Mais la jeune femme continue de serrer. Elle ne lâche pas. Ses muscles restent contractés et des doigts crispés. Elle refuse de lui laisser la moindre chance de s'en sortir. Elle le veut mort. Elle n'a pas l'intention de refaire la même erreur que lorsqu'elle a fracassé ce pot en verre sur la tête de Prosper. Si elle survivre elle doit en finir, car eux n'hésiteront pas.

Elle ne sait pas combien de temps elle continue de serrer de toutes ses forces sur la gorge de l'homme, mais lorsqu'elle lâche enfin elle est certaine que c'est désormais un cadavre qui lui fait face.
Elle regarde ses yeux vides une seconde et lorsqu'elle réalise qu'elle vient de tuer un homme elle s'écarte le plus possible de lui, la respiration haletante et le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine.

Elle tire sur le collier qui enserre son cou, elle fait des mouvement inintelligibles de ses jambes comme si cela allait lui permette de s'éloigner encore plus de lui.
Une crise de panique incontrôlable commence à monter en elle. Elle se met à hyper ventiler sans réussir à se calmer. Ses mains tremblent frénétiquement et un mal de crâne et de ventre la saisissent.
Elle tire si fort sur son propre cou que le collier en métal blesse sa peau. Mais elle ne sent pas la douleur. Il n'y a que la terreur, la panique incontrôlable qui l'étouffe. Elle a l'impression d'avoir de nouveau le visage enfoncé dans le matelas tant l'oxygène lui manque.

Les seuls cadavres qu'elle a vu dans sa vie sont ceux de ses parents. Mais eux étaient beaux, maquillés et habillés, allongés paisiblement dans leurs cercueils comme s'ils dormaient.

Fidèle n'est pas paisible. Son visage est rouge et gonflé, ses lèvres d'une pâleur anormale et ses yeux sont atrocement ouverts. Elle a la sensation que peu importe où elle va il continue de la fixer.

Elle aimerait hurler mais elle n'y arrive pas. Elle aimerait fuir mais elle ne le peut pas.

Nina, le nez en sang et le visage endolori, est à genoux sur son matelas essayant d'attirer l'attention d'Oxelle mais le baillon et les entraves ne le lui permettent pas. Alors elle gémit de toutes ses forces, mais Oxelle n'entend rien d'autre que sa peur.
Nina se met à faire du bruit avec sa chaîne qu'elle frappe contre le mur. Mais encore une fois la jeune femme est incapable de revenir dans le monde réel. Elle le voudrait pourtant, mais la panique a enfoncé ses griffes dans sa gorge et a décidé de ne plus la lâcher...