58] Mère

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La chambre d'Hyppolyte donne sur le devant de la maison et Nina, tenant le garçon dans ses bras, voit Félicité et Honoré partir en direction du chemin et disparaître sous les arbres.

-Ils sont en train de nous chercher... Modeste et Prosper doivent être vers l'arrière de la maison.
-Comment on va faire alors pour partir s'ils encerclent la propriété?!

Mais avant que Nina n'ait le temps de répondre quoi que ce soit la porte s'ouvre si violemment qu'elle claque contre le mur dans un vacarme assourdissant.
Modeste est dans l'embrasure, face aux deux jeunes femmes. Oxelle serre de toutes ses forces les couteaux dans ses mains et Nina son fils dans les siennes.

Modeste voit les armes, voit l'enfant. Il lève alors doucement une main pour calmer la tension dans la pièce.

-Nina s'il te plaît, lâche le.

Aussitôt c'est comme s'il avait appuyé sur un interrupteur et elle se met à hurler comme une furie, incapable de se calmer:

-Ne me dis pas ce que je dois faire!!
-Nina écoute...
-Je t'interdis! Je t'interdis de m'appeler par mon prénom, de me donner des ordres ou de me dire de t'écouter!
-Ne lui fais pas de mal... Rien n'est de sa faute...

Modeste garde une voix calme, essayant de la résonner. Sur cette dernière phrase Nina éclate alors d'un rire hystérique.

-Parce que tu crois sérieusement que je vais lui faire du mal?! C'est mon fils! MON fils! Il n'a jamais été le tiens et il ne le sera jamais! Je suis sa seule famille, vous tous n'êtes rien pour lui!
-Allons Nina... Tu sais parfaitement que c'est autant mon fils que le tiens...
-Non! NON!
-Calme toi. Ça ne sert à rien. Si tu te rends maintenant je te promets qu'il ne t'arrivera rien. Tu retourneras en bas et tout redeviendra comme avant. Mais si tu continues dans cette voie tu sais que tu vas mourir. Et ton fils n'aura plus de mère. C'est ça que tu veux pour lui?! C'est ça?! Et celui que tu portes alors? Tu veux le laisser mourir avec toi? Ne lui donner aucune chance?!

Nina pose alors une de ses mains sur son ventre, muette, des larmes silencieuses coulant sur ses joues.
Son fils dans ses bras et son enfant à venir qu'elle sent sous sa peau...
Modeste avance doucement de quelques pas.

-Je t'en prie Nina. Tu sais que j'ai raison...

La jeune femme tourne alors doucement son visage vers Oxelle.

-Je suis désolée Oxelle...
-Nina non!
-Je suis désolée Oxelle, parce que c'est toi qui doit le faire. MAINTENANT!

Il faut une fraction de seconde à Oxelle pour comprendre, mais bien plus à Modeste.
Alors avant qu'il n'ait le temps de réagir elle se jette sur lui, ensemble tombent à la renverse et sans la moindre hésitation lui plante l'un des couteaux dans le ventre.

OxelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant