S'il suffisait

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Jadae

2 août 2018

Seul le bruit de la machine à café se fait entendre dans l'appartement. J'ai clairement la tête dans le cul. Une fois mon café prêt, je le récupère et part me poser sur la terrasse.

J'allume une clope et commence à traîner sur mon portable. J'ai aucune idée de ce que je vais faire aujourd'hui. Je repars à Genève dans deux jours.

Hier et avant hier, j'ai passé mes journées avec Ken, on a bossé tous les deux sur sa pochette, on commence doucement à avoir ce qu'il veut. On est loin d'avoir fini, mais on avance, c'est déjà ça.

Ca sonne à la porte, je me lève pour aller ouvrir, surprise que quelqu'un vienne ici aussi tôt. J'ouvre la porte et me retrouve face à Doums. Je le regarde, intriguée.

-Cache ta joie, il lâche.

-Tu branles quoi ici? Je demande de ma voix fatiguée.

-J'venais pour te faire sortir, il dit en souriant.

J'ouvre la porte plus grand pour qu'il rentre, ce qu'il fait rapidement.

-Tu veux un café ? Je demande en allant dans la cuisine.

-Ouais, il dit en s'affalant sur le canapé du petit salon.

-Donc tu veux me faire sortir? Je demande à nouveau.

-Bah ouais, je t'avais proposé à Paléo, j'sais que tu pars dans pas longtemps, c'est l'occasion. En plus, il fait beau de ouf, il dit de sa grosse voix.

-Ouais, j'me souviens, bon, on boit ça et j'irais me préparer, je dis en lui tendant sa tasse avant de retourner sur la terrasse.

Il me suit et s'installe en face de moi.

-T'es bien comme ça Hien, il dit en me regardant.

Je baisse le regard sur ma tenue, un gros pull qui m'arrive au milieu de la cuisse. Bah oui, évidemment, je suis bien comme ça.

-Regarde ailleurs, je lâche en souriant.

-Je ne vais pas me priver d'apprécier la vue, il dis en levant ses sourcils.

Nan, mais écouter le lui là, il se pointe chez moi et il me sort des trucs comme ça. N'importe quoi.

-Tu cherches les problèmes toi, je dis en finissant mon café.

-Non, du tout, il dit toujours son sourire con sur le visage.

-Bah, bien sûr, je lâche. Bon jvais me changer, ose détourner ton regard et je te démonte la gueule, je rajoute en partant.

Je me dépêche d'aller me changer pour ne pas le faire attendre trop longtemps. Une fois prête, je retourne sur la terrasse ou monsieur fume un joint. Évidemment.

-Bon Bob Marley, tu bouges ton cul où on reste là toute la journée ? Je lance, les mains sur les hanches.

-J'aime quand tu me regardes comme ça avec ton air autoritaire, il lâche en se levant.

-Calme toi Dom Juan, je dis en le poussant à l'intérieur, pour fermer la porte-fenêtre.

-C'était mieux le pull, il dit en regardant ma tenue.

-Je t'emmerde, maintenant arrête de fantasmer et on y va, je lance en prenant mes clés.

Il pouffe comme un con en sortant. Pourquoi toutes les personnes avec qui je traîne sont insupportable? Pas un pour rattraper l'autre.