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Je sors en poussant plusieurs personnes sur mon chemin. Comment peut-on être aussi CON ? Pour qui se prend-il ? Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi narcissique. En sortant dehors je sens mon téléphone sonner. Je réponds sans prendre le temps de regarder qui m'appelle.

— Allô ? dis-je sur les nerfs.

— Salut bébé. Il y a un problème ? Demande Calvin au téléphone.

Il a le don pour appeler toujours au mauvais moment. Putain. Je souffle un bon coup à l'intérieur de moi et me détends. Il n'y est pour rien.

— Non, c'est bon. Ne t'inquiète pas. Mentis-je.

Je n'ai pas forcément envie qu'il commence à me poser un milliard des questions. Je vais vous faire une confidence. Je n'ai jamais vu Calvin. Enfin. Si, en facetime ou en vidéo Skype. Mais, je ne l'ai jamais vu de mes propres yeux. Nous nous sommes rencontrés sur un jeu vidéo et nous avons tout de suite accroché. Je vous passe les détails, mais on a fini par sortir ensemble. Aujourd'hui, cela fait plus de deux ans que nous sommes en « pseudo » couple. Je sais ça fait bizarre. Mais je me suis beaucoup attaché à lui.

— Tu es où ? J'ai du mal à t'entendre ! Tu es à une soirée ? Demande Calvin.

— Ouais.. Oriana m'y a traîné, mais si j'avais su je ne serais pas venue. Lui répondis-je dépiter.

Je savais que je n'étais pas faite pour ça. Je n'ai jamais étais vraiment appréciée de tout le monde. J'étais et je resterais toujours, la fille qu'on rejette. Car, elle ne rentre pas dans les cases. Pourtant, j'avais tout fait jusqu'à présent pour cacher mon caractère tempétueux. Comment Alexander pouvait-il le faire ressortir comme ça ?

— Bon écoute Calvin, je ne veux pas paraître pour la fille égocentrique, mais j'ai envie de rester un peu seul. Lui lancé-je.

Avant qu'il puisse répliquer, j'appuie sur le bouton rouge. Je range mon téléphone dans ma poche arrière et commence à partir.

C'est alors qu'une main m'attrape le bras. Je me retourne. J'espère qu'il ne s'agit en aucun cas de ce crétin d'Alexander. Non. En réalité, il s'agissait de Tayler. Il me regarde avec un regard paniqué. Comme s'il avait peur de ma réaction.

— Je fais si peur que ça ? lui lancé-je, encore énervé.

— Ben personnellement, je préfère quand tu rigoles. Dit-il en esquivant la question avec un sourire niet sur le visage.

Je peux m'empêcher de sourire.

— Qu'est-ce que tu veux ? dis-je en me décontractant.

— Je suis juste venue te dire. D'essayer, de ne pas prendre à cœur ce que te dit Alec. Il est un peu, compliqué. Lance-t-il en me lâchant le bras.

S'il entend par compliqué, complètement imbu de sa personne, con et impolie. Alors, oui. Il est compliqué. Je pense même que ce mot n'est pas assez fort pour décrire sa personnalité.

— Je ne le prends pas à cœur, mais je ne peux pas le tolérer. Attends ! tu te rends compte, de qu'il vient de me dire Tayler ? lui demandé-je.

— Écoute, je connais Alec depuis la maternelle. Il a eu, une vie, assez...

Compliqué ! dis-je en lui coupant la parole. Je n'ai pas eu une vie simple moi aussi. Mais je ne fais pas chier des personnes qui ne m'ont rien fait ! lui répondis-je en haussant le ton.

— Écoute, je sais que je ne peux pas effacer ce qu'il a dit. D'ailleurs, je ne comprends pas trop. D'habitude avec les filles, il les testent, mais pas à ce point. Je suis vraiment désolé... S'excuse-t-il.

— Excuses acceptées... Cependant j'ai une question. Lui annoncé-je.

Depuis le début de cette soirée, j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose. C'est assez troublant. Ce mystérieux livreur. J'ai l'impression de le voir partout.

— Tout ce que te veux ! me répond-il.

— Est-ce que Alexander est livreur à domicile ? lui demandé-je.

C'est alors qu'il se met à exploser de rire. Comme si je venais de sortir la blague de l'année.

— Quoi ? Non ! Certainement pas ! Alec n'a pas besoin de travailler avec l'argent que lui donne son paternelle. S'exclame-t-il

— tu es sûr ? lui lancé-je en demandant confirmation avec mon regard.

— Je suis son meilleur pote, il me l'aurait dit s'il travaillait. Me lance-t-il avec franchise.

Sa réponse me convient qu'à moitié. J'ai l'impression que notre méchant garçon a plus de secret qu'il veut en faire paraître. Au fond de moi, je suis sûr. Alexander est le livreur qui m'a livré les sushis le soir avant la rentrée.      

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant