1.

2.2K 66 13
                                    

Le réveille sonne déjà depuis quelques minutes. Le jour du grand départ est enfin arrivé. Je n'en reviens toujours pas. Mon rêve le plus cher va enfin se réaliser. Je pars enfin de cette maison, où les règles commencent sérieusement à me taper sur le système. J'appuie, sur l'appareil pour le faire taire et me frotte les yeux.

— Nina, réveille-toi ! Crie ma mère d'en bas.

Sur le moment, je ne relève pas la remarque, me disant que j'ai encore quelques minutes. Cependant, cette voix aiguë recommence plus fort.

— Nina, tu es réveillé ? Continue ma mère toujours en hurlant.

Elle doit sûrement se trouver dans la cuisine. J'entends un bruit de ventilation. Comme si la hotte est allumée. Qu'est-ce qu'elle peut bien fabriquer à cette heure-ci ? C'est à ce moment-là que j'entends à nouveau la voix prononcer mon prénom. Avant que ma mère eut le temps de finir, je la coupe.

— OUI ! Je suis débout pas la peine de hurler ! cris-je.

Elle a vraiment le don pour m'énerver quand elle fait ça. Enfin bref, je prends mes vêtements que j'ai préparés la veille. Les tires de la chaise qui se trouve en face de mon lit. Puis pars en direction de la salle de bain. Je ne sais pas combien de temps je reste sous celle-ci. Mais, à ma sortie mes doigts sont tout fripés. Je m'habille et me coiffe rapidement. Je descends les escaliers et me dirige en direction de ma mère.

— Vive la consommation d'eau, je n'ai pas un portefeuille extensible, tu sais. Me dit-elle avec un regard accusateur.

— L'avantage, comme je pars, c'est que tu n'auras plus à payer autant d'eau. J'espère qu'à la cité universitaire ils ont des baignoires. Je pourrai prendre un bain tous les soirs. Dis-je en y pensant.

Avouez que ce serait le rêve. J'imagine déjà la scène. Baignoire blanche, de l'eau bien chaude avec plein de mousse à sa surface.

— C'est bien beau de rêver, me lance ma mère avec un sourire. Elle a le don pour détruire tous mes petits moments de bonheur. C'est dingue !

— Tu es prête pour le grand départ ? Tu n'as rien oublié ? Tu veux qu'on vérifie une dernière fois ? Me lance-t-elle, avec un peu d'angoisse dans sa voie ?

— Arrête de stresser, tu me rends nerveuse et oui t'inquiètes pas j'ai tout. Lui dis-je en regardant mes deux valises qui se trouvent dans le salon ?

J'ai beaux adoré ma mère, elle n'en ait pas moins assez protectrice. Depuis que nous avons pris des mesures éloignement contre mon putain de paternelle.

Juste par curiosité des moments j'aimerais me rendre aux alcooliques anonyme, juste pour savoir s'il a eu le courage de se faire aider. Car à l'époque, ce lâche ne savait faire qu'une chose. Boire et taper ma mère. Par la même occasion, moi de temps en temps. Comme en témoigne ma cicatrice dans le bas de mon dos. Elle est due au jour où j'ai pris un éclat de verre de la table basse. Longue histoire...

Après avoir entassé les valises dans le petit coffre de la voiture nous nous mettons en route. J'envoie rapidement un message à Calvin, mon petit ami. Comme quoi je suis bien partie et pose ma tête contre le rebord du siège en regardant le paysage. Le trajet risque d'être long jusqu'au campus de l'université. 


Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant