7.

778 41 9
                                    

Nous marchons avec Oriana dans les rues de la cité universitaire. Il doit être environ 19 h 45. Nous sommes légèrement en retard. Enfin. Après, l'intervention d'Alexander. Je me suis vraiment demandé si j'allais venir. Plus impolie et insociable. Tu meurs. Mais l'hystérique m'a finalement convaincue. Cependant, je n'espère pas le recroiser. Je ne sais pas pourquoi, mais ce gars m'énerve.

Plus nous avançons. Plus la musique tape brutalement nos tympans. Au bout de quelques minutes, nous nous trouvons devant le bureau en question. En réalité, il s'agit plus d'une maison. Mais on ne va pas critiquer. Je regarde une dernière fois Oriana. J'ai la boule au ventre. Je stresse.

— T'inquiète tout va bien se passer. Promis on ne reste pas trop tard. Me rassure-t-elle en voyant mon regard.

Je souffle un bon coup. Nous commençons à avancer en direction de la bâtisse. Nous montons les petites marches qui permettent d'accéder à la porte principale. Les gens crient et rient. J'aperçois aussi un couple qui s'embrasse. Je me demande comment ils font sérieusement pour respirer.

D'un coup, Oriana m'attrape le bras et me tire à l'intérieur. Nous traversons un petit couloir pour enfin arriver sur une grande pièce à vivre. Il y a tellement de monde.

— Hey ! Les filles ! Vous êtes enfin là ! Crie une voix derrière nous. Posant une main sur mon épaule.

— Salut Tayler ! Tu vois. On est venue. Tu n'étais pas obligé de nous menacer. Dit-elle avec un regard accusateur en se retournant.

Çà sent la vengeance à plein nez. J'espère juste qu'elle aura l'intelligence d'attendre la fin de soirée. Je n'ai pas envie d'être mêlé à tout ça.

— Ouais, mais bon.. Ton frangin nous a dit que tu étais timide parf...

— ELLE ! Timide ! Non, mais c'est une blague ! explosé-je en lui coupant la parole.

— Ouais, mon frère à une vision altérée de la réalité. Confirme Oriana en rigolant.

— Ah, OK ! Je vois.. Dit-il en camouflant son rire. Je vais vous présenter aux autres. Suivez-moi. Dit-il en faisant un signe de la main.

Nous slalomons entre les autres étudiants. Oriana me tient la main. Je dois vous avouer que sa présence me rassure. Nous arrivons dans le coin salon. Une bande d'amis est assise sur les canapés.

— Oriana, Nina. Je vous présente Pauline, Tristan, Lauryn et pour finir le gars qui a tout au fond c'est Alec. Dit-il en les montrant à chaque fois de la main.

Je ne l'avais pas remarqué au départ. Avec sa maudite casquette noire. Alexander. Debout, le dos contre le mur. Il ne peut pas se mettre avec tout le monde ? Faire comme une personne normale ? Non, il est là. Avec son couvre-chef qui cache ces yeux bleu-gris. Pourquoi, m'énerve-t-il autant ?

— Je vous aurais bien dit. C'est un plaisir. Mais, mes cheveux ne vous ont pas encore pardonné. Lance Oriana en s'asseyant.

Je rigole et m'assois à côté d'elle.

— Vous suivez quel cursus ? Demande Pauline en face de nous. Elle a les cheveux blonds et porte de fines lunettes dorées. Au premier abord, on dirait une fille sérieuse.

— Toutes les deux en licence d'éco avec pour ma part option acting. Réponds Oriana.

Pauline braque son regard la seconde d'après sur moi.

— J'ai pris option étude comportementale. Lui répondis-je après m'être raclé la gorge.

— Ah ben c'est drôle ! Comme Alec ! renchérit Tayler.

— J'ai choisi cette matière. Car, le professeur est très réputé. Répondis-je comme pour couper court à la comparaison.

Je n'ai pas envie que l'on m'assimile à cette personne. Je ne suis pas comme lui. J'ai une âme qui n'est pas pure. Certes. Mais, qui n'est pas noire comme la sienne. Alec esquisse un petit sourire narquois. Puis, sort de la pénombre.

- L'une des plus grandes douleurs est d'aimer une personne que tu ne peux pas avoir. Il marque pose

— Victor Hugo. Terminé-je.

Il me regarde avec insistance. J'ai l'impression que le temps s'arrête. Cependant, les autres ne remarquent rien. Ils continuent à parler, comme si de rien n'était.

— Il y a un problème ? lui demandé-je.

— Ouais. C'est toi mon problème. Répond-il d'une voie grave en hochant la tête.

— Ben, si je suis un problème je me casse. Dis-je en gardant mon calme et me levant du canapé.

J'entends Oriana appeler mon prénom. Plusieurs fois. Mais, rien ne m'arrête. Je fonce en direction de la sortie.  



Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant