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J'ai gardé mon calme tant bien que mal pendant toute la durée du cours. Cependant, la douleur est toujours présente. Elle est là, encrée au fond de moi. Parfois, je me demande si je vais arriver à combattre ce démon. Faut-il le laisser gagner ? Ma conscience me dit que non... Pourtant, en ce moment je n'ai qu'une envie. Rester allonger quelque part et plus ne rien ressentir. Comme si j'étais morte pendant quelques instants.

Je sors de la pièce accompagnée d'Oriana, qui ne m'a pas lâché d'une semelle. Nous nous dirigeons en direction de l'extérieur. Je vais enfin pouvoir respirer. Elle m'attrape par le bras et me tire vers un banc qui se trouve devant la façade extérieure.

— Bon ! Raconte ! J'en ai marre de te voir dans cet état... Lance-t-elle après que nous nous sommes assises.

Elle me prend les mains, puis soutient mon regard. Dans un moment de faiblesse, je baisse les yeux et souffle. Elle ne va pas me lâcher avant que je lui en parle. Puis d'abord, elle veut savoir quoi ? Hein ? Que je viens de quitter la personne qui comptait le plus pour moi sur cette terre !? Après quelques instants, je me rends compte qu'elle veut juste aider. Je souffle à nouveau, mais cette fois-ci pour évacuer la colère que j'ai envers cette situation.

— Cela ne s'est pas passé comme prévu.. Il a raccroché.. Et je n'ai pas eu le courage de le rappeler... Dis-je en essayant de nouveau de contrôler les vibrations de mon menton.

— Écoute chou, c'était prévisible. Tu comptais pour lui autant que lui comptais pour toi. Tu lui as expliqué pourquoi tu faisais ça ? Enfin, as-tu eu le temps ? Me demande-t-elle d'une voix calme.

Je fouille dans ma mémoire. J'essaye de me souvenir de notre horrible discussion. Celle que jusqu'à présent j'essayais d'oublier.

— Oui..Enfin.. Non.. Pas vraiment... Je l'ai sous-entendu, mais... Je ne l'ai pas vraiment dit quoi...

Elle lève la tête au ciel, pas d'une façon hautaine qui pourrait dire « t'es qu'une grosse conne sérieuse ». Non, c'est plus une façon de réfléchir..

— Je pense qu'il faut que tu lui envoies un message. Une explication tu vois... Je sais que c'est un peu remuer le couteau dans plais. Mais, il faut que tu sois honnête et que tu dises la vérité. Dit-elle en ce mordant la lèvre inférieure.

Je baisse la tête de nouveau. Je ne sais pas au fond si je pourrai lui envoyer un message. L'écrire. Mettre des mots sur ma douleur et ma peine. En voyant ma réaction, Oriana me prend la main.

— Nina, je peux t'aider à le faire s'tu veux. Tu n'es pas obligée de surmonter ça toute seule... Me lance Oriana en me massant la main.

Comme pour répondre à sa proposition je la serre dans mes bras. Mes larmes recommencent à couler. Je suis d'ailleurs surprise qu'il m'en reste encore. Je pense que c'est dû au faîte que je me suis interdit de pleurer pendant tant de temps.

Après quelques instants, je me recule et tends mon téléphone à l'hystérique. Comme pour lui demander de le faire à ma place. Enfin... Je ne lui donne pas carte blanche non plus.

Pendant, une demi-heure nous réalisons l'écriture du message que je vais envoyer à Calvin. Au fond de moi, j'espère qu'il ne m'a pas bloqué. Car sinon, tout cela n'aura servi à rien. Puis, je vais passer pour la connasse, sans cœur. Alors que je souffre autant que lui de cette rupture. Après avoir vérifié le message à la virgule prêt. Oriana me rend le téléphone. Je la regarde droit dans les yeux, puis appuie sur le bouton envoyer.

L'évolution de cette relation n'est plus entre mes mains..

Calvin SombreBranche,

Avant toute chose, je veux que tu saches que tu es et tu resteras la personne la plus importante de ma vie. Tu m'as aidé à m'en sortir quand les ténèbres s'emparaient de moi. Tu m'as montré une autre voie, celle de la lumière. Avant toi, je pensais que vivre n'était qu'une putain d'épreuve, un marathon. Que nous pouvions vivre que de souffrance. Mais tu es arrivé, et tu as tout changé. Tu m'as aidé à voir ce qui était beau en moi, en chacun d'entre nous. Tu es une personne magique, gentille, attentionnée et sincère. Mais tu mérites mieux que moi. Quelqu'un qui te traitera non pas comme une bouée de sauvetage que l'on s'appuie dès qu'on est sur le point de sombrer. Tu mérites une fille qui t'aime et qui t'aide. Pas une fille comme moi, que tu ne verras sans doute jamais, et qui t'utilise à la moindre occasion...

Même, si tu ne me réponds pas... Sache que tu auras TOUJOURS une place dans mon cœur. La place de l'ange gardien, de l'ami qui m'a donné le goût de la vie..

Nina BelleSerre... 

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant