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Je rentre mollassonne en direction de la résidence universitaire. C'est décidé. Je vais quitter Calvin. Je ne sais pas trop encore comment je vais faire. Je me vois mal lui annoncer cela par message. De toute façon, je vais devoir en discuter avec Oriana. J'espère qu'elle n'a pas bougé de l'appartement. Quand je pense que Tayler allait la voir... Je lui ai dit au passage de faire le BadBoy avec elle. Il m'a aidé. J'ai fait de même.

Je remonte les escaliers et pousse la porte de notre chambre. Oriana est toujours sur son téléphone. En entendant le grincement de la porte, elle tourne la tête. Elle me regarde avec un regard interrogateur, qui pour moi aujourd'hui veut tout dire. « C'est bon, tu t'es calmé ». Je me sens limite, coupable de lui avoir parlé de la sorte.

— Je vais quitter Calvin. Dis-je en un souffle.

Elle qui d'habitude ne pose que très rarement son portable. Le lâche des mains de surprise. Il vient s'écraser au sol. J'ai l'impression que ces yeux vont sortir de ces orbites. D'un coup elle se lève et court en ma direction.

— Oh ma chérie.. Me lance-t-elle en me prenant dans ces bras.

Je sens des larmes coulées le long de mes joues. Cette douleur. Je ne l'ai ressenti qu'une seule fois auparavant. Le jour où j'ai perdu ma grand-mère. Au moment du lui dire, les mots d'adieux. C'est comme si mon corps se déchire en deux. Comme si je me sépare du passé. D'une réalité fictive qui m'empêche d'avancer.

— Il le faut.. J'ai bien réfléchi et c'est la meilleure solution pour lui comme pour moi... Dis-je en reniflant et en essuyant les larmes qui coule sur mon visage.

J'ai fait mon choix. Je préfère vivre dans une vie avec des gens, certes pas parfaits, qui peuvent faire des erreurs. Plutôt que de me voiler la face le reste de mes jours.

— Tu sais ce que tu vas lui dire ? Car rompre avec quelqu'un de.. Si.. Important pour toi. Ce n'est pas un truc qu'on fait tous les jours... Me demande Oriana en me fixant droit dans les yeux.

— Je ne sais pas encore vraiment comment je vais m'y prendre. Je travaille encore sur cette partie du plan. Lui répondis-je en toute honnêteté.

Je n'ai plus envie de lui mentir sur ce que je suis vraiment. C'est Oriana. Ma meilleure amie ici. Quand je ferais mes premiers pas sans bouée de sauvetage. Je veux qu'elle soit à mes côtés. Pour m'aider à ne pas me noyer.

— Écoute, je suis sûre.. Que tu trouveras les mots justes.. Il n'y a pas plus grande psychologue que toi ! s'exclame-t-elle.

Je recule et m'assois sur mon lit. Me masse les joues à l'aide de mes mains. Puis après quelques instants relèvent la tête. Oriana n'a pas bougé. Son regard est toujours aussi inquiet.

— Demain matin, je l'appellerai avant qu'il commence le boulot. Je prendrai le temps... Même si pour sa je dois arriver en retard en cours d'éco.. Soufflé-je.

Je dois vous avouer que je n'en avais rien à faire pour la première fois de toute ma vie d'arrivée en retard en cours. Je dois avoir une discussion avec lui. Un dialogue sain. Sans haine avec une des plus grandes transparences.

— T'inquiète, je te couvrirai, le prof d'économie veut me pécho. J'en suis sûre. Me lance Oriana fidèle à elle-même.

— Putain, même dans des situations comme celle-ci tu trouves toujours un moyen de dire de la merde. Sérieux ! Lui dis-je avec un léger sourire qui commence à se former sur mon visage.

Je dois vous avouer que j'en ai honte. J'essaye de le cacher au maximum. Je refuse d'aller bien alors que je risque de faire souffrir la seule personne qui a était la pour moi depuis plus de deux ans. J'ai honte. Honte de ma réaction.

— Putain ! Aller ! Souris ! Je sais que c'est l'une de décision la plus dure a prendre dans une vie. Renoncer à quelqu'un que tu aimes. Pour son bien et le tien. Mais fais-moi un magnifique sourire ! S'exclame Oriana qui est limite en train de me tirer les traits du visage pour l'avoir.

Je finis par lui faire son maudit plissement de joues. Puis, je par en direction de la douche. Je ne sais que demain, ne va pas être une journée de tout repos. Je ne sais toujours pas si je suis prête à faire ce sacrifice. Il le faut, pour toi et pour lui... Me lance ma conscience. Je me résigne. Puis m'apprête à vivre la pire nuit de toute ma vie.   

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant