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Je me précipite dans mon armoire à la recherche d'un long manteau. Après quelques secondes de recherches, j'enfile un trench blanc. Puis, pars en direction de la maison où se trouvent les deux compères. Tayler avait l'air légèrement paniqué. Qu'est-ce-qu'Alec a encore bien pu faire ?

Je pousse la porte de la résidence universitaire et pars en courant. Je vous avoue que je n'ai pas fait de sport depuis longtemps. Je le regrette amèrement. Chaque année, je me dis. Aller Nina ! Cette année tu te mets au sport ! Mais finalement, je tiens environ une semaine parfois deux si le courage est avec moi.. 

Après quelques minutes de course, j'arrive essoufflé devant le BDE. La lumière est allumée. On ne peut entendre que le silence et le bruit des feuilles frotter le bitume de la route goudronnée. J'essaye de calmer ma respiration, et avance en direction de la maison. Elle est ouverte. J'ai l'impression de débarquer dans un endroit hanté. Tout est cassé. Des bouts de verre sont éparpillés partout sur le sol. Un liquide inconnu accompagne le tout, vu l'odeur, ce n'est pas d'eau. Mais je n'arrive pas à déterminer avec exactitude de quoi il s'agit. Qu'est-ce qui s'est passé ici ? 

D'un coup, j'entends un bruit de balais frotter le sol. C'est sûrement Tayler. Je me précipite en direction de la grande pièce à vivre. Il est en train de nettoyer les meubles de la cuisine.

— Tu peux me dire ce que vous avez foutu ? lui demandé-je en haussant le ton. 

Je suis perdu. Je ne sais pas quoi penser de la situation. Je suis dans le flou total. Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Pourquoi la baraque est dans cet état ? Je ne sais pas. Mais j'espère bien le découvrir.

— Écoute, j'étais en train de trier les papiers que l'on avait reçus pour le BDE. J'avais appelé Alec pour qu'il vienne m'aider... Histoire, d'aller plus vite... Dit-il toujours avec la même voix. Une voix paniquée.

— Ouais ? dis-je en fronçant les sourcils.

— Il est arrivé totalement bourré et en pleure.. Il a tout cassé ici.. Me répond-il. 

— Et pourquoi tu m'as appelé moi ? demandé-je toujours dans l'incompréhension.

Je comprends déjà un peu mieux la situation. Cependant, quand j'ai laissé Alec en fin d'après midi. Tout se passait bien. Enfin, il avait l'air d'être heureux. Je ne comprends pas vraiment ce changement radical d'attitude. Ce n'est pas son genre...

— Il ne veut pas en discuter.. Mais, je pense qu'avec toi.. Il te parlera... Vous vous êtes pas mal rapproché ces derniers temps. Il passait limite plus de temps avec toi qu'avec nous.. Donc, je me suis dit.. Lance-t-il en se passant la main dans ces cheveux. 

— C'était parce qu'on avait un projet commun. C'est tout. Pfff... Mais je veux bien essayer. Par contre, je te garantis rien... Lui répondis-je avec franchise. 

Il murmure une espèce de validation incompréhensible et pose son balai contre le comptoir. Nous retraversons le petit couloir et montons les escaliers qui se trouvent vers l'entrée. Ils sont assez bien cachés. Je n'y avais jamais vraiment fait attention jusqu'à présent. Nous arrivons ensuite dans une sorte de couloir sombre. Elle fait flipper cette maison. Il devrait vraiment penser à refaire la déco. Au moins, repeindre les murs en blanc. Car le papier peint des années 90 ferait même partir en courant, Valérie Damidot. Enfin. Il me monte une porte marron du doigt, comme pour me faire comprendre qu'il est derrière celle-ci.

Je prends mon courage et avance seul dans cet endroit macabre. Franchement, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire ! Je pousse la porte et découvre une chambre magnifique, moderne. En opposition totale avec le corridor. Elle me fait un peu penser à un atelier d'artiste. Avec ces plantes vertes et murs ces blanc et gris. 

En pénétrant dans la pièce, je laisse ma main toucher les étagères remplies de vieux livres. Je tourne la tête et je me rends compte que la fenêtre de celle-ci est ouverte. Elle donne accès d'après ce que je vois au toit de la maison. C'est son délire les toits on dirait ! me lance ma conscience. Je souffle un bon coup en enjambe le rebord tant bien que mal. 

Après un petit moment d'escalade, j'aperçois enfin Alec. Une bouteille de Tequila à la main. J'ai toujours su qu'il avait l'âme d'un mexicain en lui. Bref, je m'égare. Je m'approche de lui sans dire un mot. Essayant de capter son regard. Mais la seule chose que j'arrive à pressentir. C'est la douleur et la peine qui l'animent.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Me lance-t-il avec agressivité.

— Je croyais que les meilleurs, ne fléchissait jamais sous le poids le l'alcool... Dis-je comme pour lui faire remarquer qu'il a un peu trop bu. 

— Ben, faut pas toujours croire ce que je dis... Avoue-t-il en reprenant une gorgée.

Il me fait de la peine. Je ne l'ai jamais vue aussi abattue. Ces yeux sont rouges et remplis de larmes. Dès qu'il ouvre la bouche pour parler son menton, tremble comme s'il était incapable de prononcer un mot.

— Qu'est-ce qui a ? Dis-je en me sentant coupable de ne pas avoir vu qu'il n'allait pas bien.

— Tu ne connais pas la nouvelle ? Ma mère est morte !         

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant