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Je ferme les yeux. Essaye de me calmer. Je ne sais pas vraiment comment je dois réagir à cette information. Dois-je assassiner ? La bâillonner ?

— Tu es au courant que je vais te tuer ? lui dis-je.

— Tu m'as promis que tu ne t'énerverais pas ! crie-t-elle en se levant et en se protégeant avec un coussin.

Je ne sais pas vraiment ce qu'elle fait avec son armure. Mais si elle pense qu'un fichu carré blanc rempli de plume peut m'arrêter. Elle se met le doigt dans l'œil.

— Il ne faut pas toujours croire ce que je raconte, tu sais ! lancé-je avec un regard carnassier.

— Mais je t'ai apporté du poulet ! Tu n'as pas le droit de me faire ça ! crie-t-elle toujours derrière son coussin.

Non ! Mais comment voulez-vous que j'arrive à garder mon sérieux avec des répliques pareil ! Je camoufle mon rire et essaye d'effacer le sourire qu'il est en train de se former sur mon visage.

— Bon OK ! je te pardonne. Mais à deux conditions. La première tu me files 3 tenders. La deuxième, je ne suis pas obligé d'aller à cette putain de soirée. Lui dis-je en croisant les bras.

Elle eut quelques seconds d'hésitation.

— Tu es sûre que pour les tenders, il n'y a pas moyen de négocier ? Dit-elle timidement derrière son bouclier. Comme si elle avait peur des conséquences.

Je rigole à la réplique et lui fais clairement comprendre qu'il n'y a aucune solution possible. Elle fait une mine dépitée.

Nous commençons à manger. C'est dingue, dès que l'hystérique est avec moi, j'ai l'impression que tous mes problèmes s'envolent. Que la vie en réalité n'est pas si compliquée. Cependant, est-ce la réalité ou l'idéale que je recherche ? Je ne sais pas. Ignorer les problèmes de la vie comme le fait Oriana est pour moi aujourd'hui impossible. J'ai trop de responsabilités. Trop de pression. Entre mon passé et mon futur. Je ne vois pas le bout du tunnel. Mais j'espère qu'un jour, je le verrais, et que je pourrais me dire. Voilà, la liberté.

***

Mon téléphone vibre. Cela m'arrache à mon sommeil. Qui peut bien m'appeler à cette heure-ci ? Je regarde la face avant de mon téléphone. C'est à ce moment-là que je vis le nom Maman s'afficher. J'enfile mes pantoufles et pars en direction du couloir. Je décroche. J'espère qu'il ne lui arrive rien de grave. Nous nous sommes très peu appelés ces derniers jours. Cependant, elle avait l'air de tenir le coup tout seul. Je suis très fière d'elle.

— Allô, Maman ? Qu'est-ce qui à ? dis-je en fermant la porte de la chambre derrière moi.

J'entends une sorte de pleurnichement. Ma mère serait-elle en train de pleurer ? Mais c'est quoi ce bordel ? Mon cerveau tourne à plein régime. Je ne comprends pas ce qui se passe.

— MAMAN ! Réponds-moi ! Lui crié-je dans le téléphone.

Les pleures continue. Mais cette fois-ci j'entends une respiration. Elle est différente. Elle est forte et prononcer. J'espère juste que mon pressentiment est faux. Ma mère n'est pas toute seule. Oh... Non...

— Salut, ma chérie, tu m'as manquée. Pourquoi tu n'as pas pris de mes nouvelles ? Dis une voix grave que je reconnais trop bien.

Elle est alcoolisée, floue et me glace le sang. Mon père est au téléphone....

— BARRE-TOI ! LAISSE-LA TRANQUILLE !! Hurlé-je.

C'est alors que j'entends le bruit d'une table en verre se briser. J'entends des pleures d'une petite fille. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? C'est qui cette fille ? Qu'est-ce qu'elle fait dans notre appartement ?

— Oh ! il faut vraiment que tu arrêtes de protéger ta mère. Sinon la prochaine fois ce sera ton visage qui prendra des éclats de verre. Ma chérie.  

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant