2.

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J'aurais pu vous décrire le paysage le long du voyage. Mais pour votre bonheur et le mien. Je me suis endormie. Ma mère vient juste de me réveiller. Nous ne sommes pas encore arrivées au campus, mais nous pouvons déjà voir les bâtiments de la ville en arrière-plan. Des buildings, des gratte-ciel. C'est alors qu'une voix métallique me fait sursauter.

— Veuillez prendre la sortie n° 22 sur votre droite. Annonce le GPS.

Ma mère me lance un regard intense. Je ne sais pas alors s'il s'agit plus de fierté ou d'angoisse. Sur ce point c'est vrai qu'on se ressemble beaucoup. Nous sommes deux personnes qui avons extrêmement peur de l'inconnue. Comme s'il était synonymes de champs de bataille.

Après deux ou trois minutes, nous arrivons dans une étendue de verdure. Je me demande pendant quelques instants, si nous ne nous sommes pas trompés de route. Mais heureusement, après avoir traversé une espèce de portique, nous arrivons à destination.

L'endroit ressemble trait pour trait aux photos, que l'université m'a envoyées cet été. Beaucoup de parents embrassent et font des câlins à leurs enfants. Pour certains des larmes coulent. Je pris au fond de moi pour que cela ne soit pas le même cas pour moi. La honte. La voiture s'arrête. Ma mère tire le frein à main.

— Tu es prêtes ma chérie ? On peut partir maintenant si tu veux. On trouvera une autre solution ! Lance ma mère.

— Non, arrête de t'inquiéter, l'opportunité que m'offre cet établissement est juste incroyable. Je ne peux pas la refuser. Dis-je en tentant d'être la plus convaincante possible.

— Bien. répondit-elle après un léger mouvement de tête.

Pourtant au fond de moi, je ne peux m'empêcher d'avoir une espèce de boule au ventre. C'est la première fois que je vais partager ma chambre avec des inconnues. J'ai ne suis même pas partis en colonie quand j'étais petite. Alors, pour moi tout ça est une première.

Je sors de la voiture, puis prends une valise dans le coffre. Ma mère prend l'autre. Nous avançons sur une petite allée dallée, avant de pousser la lourde porte de mon nouveau chez moi. Nous montons trois étages par les escaliers et cherchons la chambre 317. Il y avait légèrement du monde dans le couloir. Entre les étudiants et la famille, c'est un peu le bazar. Cependant, nous trouvons la 317 sans grande difficulté.

— Tu es prête ma chérie. Demande ma mère en posant sa main sur la poignée de la porte.

— Rhô ! Maman ouvre moi cette porte s'te plaît. Répondis-je.

Elle pousse la porte, et nous découvrons une fille allongée sur un lit, téléphone à la main et les deux pieds en l'air. Elle porte des bottines à gros crampons. Elle tourne la tête et écarquille ces yeux.

— Nina ! Je t'attendais ! s'exclame-t-elle en me sautant dans les bras.

— Ah..Euh.. Tu dois être Oriana, c'est ça. Dis-je un peu embarrassé.

Ma mère me jette un regard, qui pour moi veut tout dire :" C'est qui cette folle ». Mais il faut avouer que sur le moment je le pense aussi. Elle est comment dire, très peu, réservé. Ce qui est tout le contraire de moi.

— Oui, c'est moi ! En personne ! Alors j'ai déjà choisi mon lit. Tu ne m'en veux pas, hein ! Au fait enchanté madame, moi c'est Oriana. Dit-elle avec un rictus enfantin.

— Bon Nina, je vais vérifier que tu n'as rien oublié dans la voiture. Lance ma mère un peu sur la défensive.

Ma mère sort de la pièce, et je soupire.

— Je reviens. Dis-je à Oriana qui est en train de se demander si elle a fait quelque chose de mal. 

Malgré MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant