Chapitre 8

4.1K 117 5
                                    


 Chapitre 8

— Je suis sincèrement heureux que vous ayez eu le courage de me téléphoner, lui dit Gabriel en touillant son café.

— Moi aussi, répond timidement la jeune femme en observant les mains du dominant se souvenant du rêve de la nuit dernière.

Lorsqu'elle lui a téléphoné il y a deux jours, Emy n'en menait vraiment pas large. Cependant, la sincérité des mots de Gabriel dans sa lettre, ont su la toucher au moment où elle en avait le plus besoin.

Alors, elle a fini par trouver le courage, poussée par Freya, de composer son numéro.

— Comme je vous l'ai dit, je ne vous oblige à rien. N'y voyait pas une quelconque manipulation de ma part pour obtenir quelque chose de vous. Je ne fais que vous tendre la main et c'est à vous de faire le choix de la prendre ou non.

— Comment comptez-vous me venir en aide ? Vous ne savez même pas ce qui se passe.

Il relève les yeux de sa tasse pour les plonger dans ceux d'Emy, la perturbant un peu plus, ils sont aussi pénétrants que dans ses songes.

— Je sais qu'il vous est arrivé quelque chose de terrible et que vous vous sentez coupable. Pour le moment je n'ai pas besoin d'avoir de détails, juste ce que vous voulez bien me dire.

L'air se bloque dans sa poitrine quand elle comprend qu'il est bien plus proche de la vérité qu'elle ne l'aurai cru. Or elle n'est pas encore prête à lui avouer ce qu'elle a fait.

— Je ne sais pas quoi vous dire.

— Uniquement ce que vous ressentez le besoin de dire, même si ça n'a aucun rapport avec tout cela. Libérez-vous.

Regardant le bar ce remplir, elle hésite.

— Ne vous occupez pas des gens, c'est à moi de faire attention à ce que l'on ne vous écoute pas.

Lâchant un rire elle le voit hausser un sourcil et s'empresse de se justifier.

— C'est une phrase que je connais bien.

Souriant à son tour, il penche légèrement la tête avant de lui dire :

— Commençons par un sujet simple. Quand êtes-vous rentrée dans la communauté ?

— J'ai intégré le club de Cole lorsqu'il a rencontré Freya.

— Vous étiez une néophyte ?

— Oui et non, avoue-t-elle. J'ai rencontré mon premier vrai dominant dans le club. Mais avant cela j'avais déjà eu quelques expériences. J'ai toujours été attirée par la soumission, il m'a juste fallu du temps pour mettre des mots sur mes désirs.

— Quelles ont été les premières envies ?

Elle se tait tellement longtemps qu'elle se dit que Gabriel doit penser qu'elle ne veut pas répondre. Mais il se montre exemplaire et attend patiemment qu'elle se décide, seule, à se livrer à lui.

— Je ne saurai même pas répondre à cette question. J'ai l'impression de n'avoir eu que ces envies-là.

— Je ne peux que comprendre, dit-il le regard dans le vague, comme s'il était lui aussi perdu dans ses souvenirs.

— Je n'ai jamais rêvais du prince charmant ou du garçon obéissant que toutes mes copines d'école cherchaient.

— Que vouliez-vous ?

— Je voulais un homme qui sache me contrôler. Malheureusement j'ai grandi dans la pire des périodes.

— Que voulez-vous dire ?

Obedience (Les chroniques d'une affranchie) TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant