Chapitre 20

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 Gabriel qui observe chacun de ses mouvements se lève lorsqu'elle tourne la serrure pour verrouiller la porte de la chambre.

Venant la rejoindre, il la plaque contre le métal, attrapant sa tête de ses deux mains et collant son front contre le sien.

— Tu es sûre ?

— Certaine, Monsieur, répond-elle sans hésiter.

Gabriel sourit avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

— Je vais donc te révéler la raison de sa demande. Nous avions convenu d'un accord. J'avais la possibilité de m'épanouir au club, mais à la condition que cela n'affecte pas son quotidien avec moi. C'est-à-dire que je m'absentais du vendredi soir au dimanche matin ensuite nous nous retrouvions pour le dîner dominical dans sa famille. Une certaine routine s'est instaurée durant plusieurs années, nous n'échangions rien de ma vie sans elle, de toute façon même si je voulais lui parler un peu de ça elle se braquait et partait dans une autre pièce.

Marquant une pause dans son récit, il se perd dans ses pensées avant de reprendre et de lui en apprendre un peu plus sur son passé.

— Diana est en réalité une femme qui ne vit que pour l'apparence. Elle voulait l'argent et le train de vie que je pouvais lui donner, mais en finalité elle ne me voulait pas réellement.

La jeune femme qui observe Gabriel, lui raconter son histoire en essayant de montrer le moins d'émotions, décèle toutefois une tristesse enfouie au fond de lui.

— Vous vous êtes mariés pour donner le change, mais en privé vous vous rendiez au club pour pratiquer sans elle, c'est bien ça ?

— Tu as tout compris ma jolie, répond-il avec un sourire sans joie.

— Que s'est-il passé pour qu'elle devienne la harpie que je viens de voir ?

— Elle voulait toujours plus et comme je culpabilisais de la situation dans laquelle je la mettais, j'avais tendance à céder à beaucoup de choses la concernant.

Emy peine à croire qu'un dominant de son rang puisse un jour avoir cédé à une femme, d'ailleurs son trouble doit se voir sur son visage, car il lui fait la réflexion en souriant.

— Effectivement j'ai du mal à le croire, confirme-t-elle.

— J'étais plus jeune et je pensais, à tort, qu'un bonheur en apparence valait mieux qu'un bonheur véritable. De l'extérieur nous étions un couple influent, elle comme moi aimions beaucoup cela.

— Mais elle plus que vous, termine Emy en comprenant parfaitement la situation.

— C'est exact, toutefois je ne la blâme pas. Elle fut élevée avec des règles dures et des traditions à respecter. Il était très important pour sa famille, qui possède l'entreprise où elle travaille, qu'elle trouve un bon parti rapidement, qu'elle fonde sa propre sa vie et famille pour perpétuer leur héritage.

— Pourtant vous n'avez pas eu d'enfants ? demande-t-elle, espérant qu'il ne lui ait pas caché un si gros détail.

C'est en posant une main sur son genou dénudé qu'il la rassure.

— Non pas d'enfants, mais je ne vais pas te mentir nous avons essayés, cependant il s'est avéré que nous avions des difficultés pour en concevoir un. Sûrement un signe du destin.

— Comment tout ceci s'est terminé ?

— De la pire des façons. Nous étions fin novembre début décembre 2017, j'avais eu une période assez compliquée dans mon travail et je n'ai pas pu me rendre au club pendant plusieurs semaines. Par conséquent, dès que j'en ai eu l'occasion je m'y suis rendu avec la ferme intention de passer une bonne soirée avec une nouvelle soumise. Cole me présente donc les nouvelles recrues et j'en trouve rapidement une à mon goût que ce soit physiquement ou dans sa soumission. Nous nous sommes revus jusqu'aux fêtes de fin d'année où tout est parti à la dérive.

S'arrêtant dans son discours il entremêle ses doigts à ceux de la jeune femme, comme une demande pudique de soutien qu'elle lui accorde sans la moindre hésitation.

— Je me suis livré à elle au travers de ma domination parce que nous avions une entente que je n'avais pas encore trouvée chez d'autres. Je n'aurai jamais cru devoir me méfier de ma soumise pourtant ce fut le cas.

— Qu'a-t-elle fait ?

— Elle n'était pas celle que je croyais. Lors du dîner de Noël, tu n'imagines pas ma surprise lorsque mon beau-père m'a tendu une enveloppe cachetée contenant une série de photos d'elle et moi.

L'étonnant d'Emy est tel qu'elle laisse échapper un petit cri.

— Comment est-ce possible ? l'interroge-t-elle ne voyant pas comment quelqu'un d'extérieur peut prendre des photos de ce qui se passe dans ces lieux. Le président du club doit toujours veiller à la sécurité physique, morale et identitaire de ses membres.

— Je n'ai pas de suite compris non plus, mais en observant un plus près je me suis rendu-compte que vu l'angle des images, ça ne pouvait venir que d'elle. Il s'agissait en réalité d'une employée de mon cher beau-père qui avait des doutes qu'en à mes activités de loisirs et qui n'a rien trouvé de mieux que de me faire suivre. Il savait donc toute la vérité et une vérité qui ne lui plaisait pas du tout. En même temps comment lui reprocher, qui voudrait d'un dominant comme gendre pour sa fille.

— Les gens ne comprennent que ce qui les arrange.

— Je ne peux que le confirmer, ma jolie.

— Comment ça a fini ? se permet-elle de demander même si elle en craint la réponse.

— Il y avait un mot avec les photos, me demandant de quitter sa fille avant la fin de repas sinon elles seraient rendues publiques.


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Bonne lecture à vous et bon lundi

Obedience (Les chroniques d'une affranchie) TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant