Chapitre 9

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Presque qu'un mois s'est écoulé depuis qu'Emy a rejoint le dominant dans le bar pour leur première vraie discussion. Depuis ils se sont revus deux à trois fois par semaine, toujours dans la bienveillance et le respect, au grand dam de la jeune femme qui ne rêve que des mains de Gabriel sur elle.

Toutefois, il s'obstine à garder ses distances.

Elle reçoit toujours un message la veille de leur rendez-vous avec les instructions contenant le lieu, la tenue et l'horaire.

Elle s'y rend avec une boule au ventre dû au mélange d'appréhension et d'excitation. Elle s'attend à se qu'il finisse par lui demander quelque chose, mais non il se contente de discuter.

Dans des cadres splendides, certes, mais ils ne font que parler. Il y a des soirées c'est lui qui s'ouvre un peu plus à elle, en lui expliquant au détour d'un verre ou d'une glace ce qui pourrait se passer si elle devenait sa soumise.

À chaque fois, Emy fait en sorte de ne pas réagir et fait de son mieux pour ne pas qu'il se rende compte de son trouble. Or, chaque parole du dominant s'insère tout le long de son être pour pénétrer chacune de ses cellules, attendant le moment propice pour exploser.

En général cela arrive rapidement après qu'elle soit de retour chez elle.

Il fait en sorte qu'elle soit rentrée avant minuit, une trace ironique du prince charmant que se cache sous les désirs du dominant.

Depuis trois semaines, elle a le même rituel. La porte verrouillée elle se déchausse, retire la robe qu'elle revêt à chaque sortie, et se dirige vers la salle de bain pour remplir sa baignoire avant de se servir un verre de vin blanc bien frais qu'elle déguste dans la chaleur ambiante de l'eau moussante.

Le contraste saisissant entre les deux liquides lui font toujours le même effet, ou bien est-ce simplement son occupation de la soirée.

En tout cas ce qu'elle sait c'est qu'après s'être parfaitement allongée dans sa baignoire, sa main libre parcourt son corps.

Elle commence par ses clavicules qu'elle aime sentir sous ses doigts, un vestige du touché de Darius, mais avant que le souvenir ne s'engouffre trop profond, elle descend légèrement la main pour venir caresser sa poitrine qu'elle masse durant de longues minutes.

Au commencement de sa vie intime elle n'apprécier par ce geste, ne ressentant aucune sensation, mais à force de travail et de temps elle est aujourd'hui capable d'atteindre l'orgasme rien qu'avec patience et un savant mélange de caresses et pincement de ses seins et surtout de ses tétons honorés de piercings.

Mais ce soir ce n'est pas comme ça qu'elle veut obtenir la délivrance, non, elle poursuit son exploration sur son ventre qu'elle délaisse vite pour s'occuper de son autre bijou.

Lorsque Darius lui avait annoncé qu'il voulait qu'elle se fasse aussi percer le capuchon du clitoris, elle avait ri, pensant naïvement qu'il s'agissait d'une simple blague. Or, il s'agissait de bien plus que ça parce que le soir même elle se retrouvait avec un bijou à cet endroit si intime de son corps, mais c'est ainsi que Darius a obtenu sa soumission la plus totale.

Cependant ce n'était pas que cela, une fois la cicatrisation terminée, il lui a prouvé que ce si petit accessoire pouvait être son plus grand ami, stimulant en permanence son clitoris.

Elle s'attarde sur son bijou, jouant avec pour ne s'arrêter que quand sa respiration se fait saccader.

Reprenant son souffle, elle passe un doigt entre ses lèvres, sentant parfaitement la différence de texture entre l'eau et sa propre humidité.

Glissant un doigt, elle laisse son esprit s'égarer sur son fantasme du moment : Gabriel.

Ce soir, il lui a dévoilé une facette très intéressante de sa personnalité : la possessivité.

Ils dînaient dans un bistro, visiblement connu, de la communauté comme un lieu de détente, car elle a pu y reconnaître au moins deux dominants croisés en soirée.

L'un d'eux lui a d'ailleurs jeté des regards très insistants, jusqu'à ce que Gabriel s'en rende compte et manifeste son mécontentement en plaçant machinalement une main sur l'arrière de sa nuque. Signifiant aux dominants, qu'au moins pour ce soir, elle était sienne.

Elle frissonne encore au souvenir de la sensation de sa main forte et chaude sur la partie la plus sensible de son corps.

Bien sûr, il ne pouvait pas le savoir, mais son cou est sa zone érogène par excellence.

Elle peut subir un grand nombre de châtiments ou de stimulations sans jamais craquer. Du moins, jusqu'à ce que l'on s'attaque à cet endroit si particulier. Son plus grand point faible.

Et sans le savoir, c'est à celui-là que Gabriel s'en est pris ce soir. Il aurait pu poser sa main sur sa cuisse, passer un peu sous le tissu de sa robe, la mettre dans le bas de ses reins.

Non, il avait choisi le cou. Pourquoi ?

Parce qu'il s'agissait tout simplement d'un acte de domination. Attraper quelqu'un par le cou, l'endroit le plus critique sur un corps humain, sans que cette personne ne s'y oppose indique à tous sa parfaite soumission.

Ou est-ce parce qu'il arrive déjà à lire entre les lignes et voir quel être complexe il a entre les doigts ?

Quoi qu'il en soit, Emy ne veut pas réfléchir à la question de suite. Elle veut d'abord obtenir ce que lui réclame son corps depuis des jours.

Après de longues minutes à explorer son corps, elle ramène sa main à sa gorge.

Ses doigts manucurés se referment de plus en plus pour exercer la pression souhaitée avant de fermer les yeux pour imaginer qu'il s'agit d'une tout autre main qui la maintient dans cet état de tension précédant sa délivrance dans un cri guttural.


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Nouveau chapitre en ligne, je vous souhaite une bonne lecture.

Obedience (Les chroniques d'une affranchie) TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant