Chapitre 37

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 Les fêtes de fin d'année approchent à grands pas et la jeune femme se retrouve à faire plus d'heures que prévu au boulot pour que tout soit terminé à temps. Toutefois, cela ne la dérange pas étant donné qu'elle n'a pas grand-chose à faire en ce moment en dehors et préfère largement s'occuper l'esprit ici plutôt que de se morfondre devant la télé. Son travail à mi-temps se transforme progressivement en plein-temps.

Marcos, l'assistant de Direction, avec qui elle avait du mal au départ est devenu petit à petit un collègue sympathique avec qui elle aime échanger.

— Si tu as tout, je vais te laisser faire la mise en page avec un peu de chance nous pourrons envisager un envoie pour ce soir.

— Ce serait parfait, confirme-t-elle en ouvrant sur son ordinateur les fichiers pour démarrer de suite l'édition des documents.

— Travaille bien, dit-il en sortant de son bureau.

Emy se plonge dans la mise en page et même s'il s'agit d'une tâche répétitive, elle l'a fait avec rigueur. Mais au bout d'à peine quinze minutes, on vient frapper à sa porte. Marcos fait de nouveau son apparition.

— Je sais que je suis rapide, mais quand même j'ai besoin de plus de temps, avertit-elle en rigolant.

— T'inquiète, je ne suis pas là pour ça.

— Que veux-tu ? l'interroge-t-elle en quittant des yeux son écran pour le regarder.

— Il y a quelqu'un pour toi en bas.

— Pour moi ? s'étonne-t-elle, ne recevant jamais personne ici.

— Oui.

— D'accord je vais voir.

Perplexe sur l'identité de son visiteur, elle prend les escaliers pour ne pas attendre l'ascenseur et perdre du temps.

Arrivée à l'accueil du bâtiment, aucun visage familier ne se fait voir. Juste un coursier dans un coin attendant avec insistance.

Se dirigeant vers le concierge, il lui apprend que le coursier est ici pour elle.

— Bonjour, on m'a dit que vous m'attendiez.

— Mademoiselle Green ?

— Oui, c'est moi.

— Ce n'est pas trop tôt, commence-t-il. Tenez, signez ici !

Se saisissant de la feuille qu'il lui tend, elle y laisse ses initiales et récupère l'imposante enveloppe en papier kraft.

— Au revoir..., le salue-t-elle sauf que le coursier est déjà très loin.

Intriguée elle retourne l'enveloppe pour découvrir l'expéditeur, mais l'adresse apposée ne lui dit rien. C'est le cerveau en ébullition qu'elle retourne à son bureau.

Assise Emy s'empresse d'ouvrir le pli et de commencer la lecture du dossier qu'elle à sous les yeux. La première chose qui l'interpelle c'est tout simplement l'en-tête du document qui porte le sceau d'un cabinet d'avocat réputé de la ville. Ne comprenant vraiment pas pourquoi un tel groupe lui enverrait un contrat, elle regarde la dernière page pour voir les noms apposés et son cœur manque un raté lorsqu'elle voit à côté du sien celui de Gabriel.

Reprenant sa lecture depuis le début elle y découvre un contrat la liant au dominant de manière exclusive pour la durée de son choix à elle, avec ses conditions propres (un espace vierge étant laissé pour qu'elle puisse indiquer ses objections et remarques), mais aussi de manière officielle.

Terminant la lecture, elle repose le document sans pour autant être bien certaine de ce qu'elle vient de lire. À la première découverte, n'importe qui pourrait comprendre qu'il s'agit d'une sorte de contrat de pacs entre deux personnes en relation sauf qu'à regarder de plus près les petites annotations et alinéas, il s'agit en réalité d'un contrat de soumission, la liant à son dominant de manière officielle et juridique.

Le souffle court d'une telle découverte, elle commence par composer le numéro de Freya pour lui raconter ce qu'elle vient de recevoir, mais se ravise en se disant qu'elle doit dans un premier temps clarifier un point.

Changeant de nom, elle attend à peine deux sonneries avant que la voix grave et suave de Gabriel ne lui réponde.

— Un contrat par coursier, venant directement de vos avocats, sérieusement ? dit-elle sans préambule.

— Tu l'as déjà reçu ? Oh je suis navré, il ne devait te parvenir que cet après-midi.

— Je ne vois pas en quoi cela aurait changé le geste.

— En fait tu aurais dû recevoir un bouquet de tes fleurs préférées avec une lettre que je t'ai écrite, avant le contrat.

— Malheureusement ce n'est pas dans cet ordre que c'est arrivé.

— Je vois, répond-il en comprenant sa colère. Je m'en excuse une fois encore.

— Puis-je savoir en quoi un bouquet de fleurs et une lettre auraient pu me faire passer à l'étape du contrat après ce qui s'est passé ?

— Justement je t'explique tout dans ma lettre...

— Sauf que je ne l'ai pas, lui coupe-t-elle la parole.

— Tu ne vas pas me faciliter la tâche n'est-ce pas ?

— Non. Vous voulez vraiment que je signe ce genre de contrat et bah prouvez le ! termine-t-elle en lui raccrochant au nez le cœur au bord du gouffre d'avoir osé faire ceci.

La jeune femme préfère mettre son téléphone en mode silencieux et retourner à sa mise en page, attendant de voir si un fameux bouquet de fleurs et une lettre lui parviennent dans la journée.


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Que pensez-vous de ce nouveau chapitre? Ainsi que de la relation entre Emy et Gabriel?

Obedience (Les chroniques d'une affranchie) TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant