Obedience (Les chroniques d'une affranchie) TOME 1

Chapitre 28

 Le corps flottant sur un nuage, Emy se laisse bercer dans ce réconfort. Les membres engourdies sous l'assaut des souvenirs, elle suffoque plus qu'elle ne reprend son souffle. Pourtant une chaleur apaisante se propage de son dos le long de sa colonne vertébrale pour venir se nicher dans son cou.

Cependant son corps, lui, se rebelle contre cette sensation agréable, comme s'il a en mémoire une violence qu'il n'arrive pas à exprimer.

Un son long et répétitif se fait dans la tête de la jeune femme avant qu'elle ne puisse l'interpréter correctement. Ce n'est que quand une voix grave et suave se fait distinctive à son oreille que les muscles de ses épaules, jusque là totalement crispés, se relâchent et lui permettent de reprendre son souffle.

— Emy, entend-elle au loin.

Incapable de répondre à cet appel elle se retrouve comme plongée en pleine léthargie. Pourtant elle perçoit parfaitement les mains sur son corps la maintenir contre une musculature volumineuse et rassurante.

Voulant parler sa bouche pâteuse, cependant, l'empêche de dire quelque chose de compréhensible.

— Doucement ma jolie, il faut reprendre ses esprits tranquillement, écoute-t-elle comme conseils pendant qu'une main réconfortante lui caresse les cheveux.

Voulant se soustraire à ce plaisir qu'elle estime dangereux elle agite la tête, mais son dominant la maintient fermement contre lui.

— Emy, c'est moi Gabriel, tu n'as rien à craindre, tente-t-il de la rassurer.

Toutefois il faut bien plus que quelques caresses et discours savamment placés pour réussir à détendre Emy même dans les bras de son dominant actuel.

Reprenant petit à petit conscience de son environnement et surtout de la présence des deux autres hommes dans la chambre, sa respiration s'accélère de nouveau lui provoquant un sentiment d'oppression.

— Chut, continue Gabriel, d'une voix douce.

Ouvrant les yeux en grand, la lumière blanche qui a remplacé l'ambiance tamisée l'agresse sans ménagement.

Mettant la main devant son visage elle peut maintenant regarder correctement autour d'elle.

Son corps est à moitié allongé au sol, soutenu uniquement par Gabriel qui l'entoure de ses bras pour faire barrage entre sa tête et le sol.

Or ce n'est pas cela qui retient son attention, mais bel et bien les deux autres personnes en face d'elle.

— Je vous prierai de sortir de la pièce, messieurs, je souhaiterais réconforter ma soumise tranquillement, leur dit Gabriel en la serrant un peu plus contre sa poitrine.

Le soulagement qui l'envahit lorsqu'ils passent la porte, lui fait prendre conscience que tout ceci est allé trop loin pour elle et lorsqu'il la tourne pour lui toucher le visage elle prononce son « safeword » pour la deuxième fois de la soirée.

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