𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeu

𝑄𝑈𝐴𝑅𝐴𝑁𝑇𝐸 𝑆𝐸𝑃𝑇

𝒦𝑒𝓃

Je pose un premier pied dans la boutique sans vraiment oser franchir la porte. Une femme aux chignon strict m'accueille d'un regard froid par dessus ses lunettes. Kamille autrement appelée dans le binks. Si elle regarde tous ses clients comme ça faudra pas s'étonner qu'elle n'en aura plus.

– Tu peux aller la voir, elle est dans l'atelier. dit-elle sans ciller

Encore heureux que j'ai l'autorisation de voir Mia ! Et puis quoi encore...
Après j'avoue que Kamille me fait clairement peur. Surtout quand elle accouche et me menace. Story time, vous connaissez.

– Euh d'accord, merci.

– Pas de connerie hein.

Elle hausse ses sourcils pour appuyer son sous-entendu alors que je me met à rougir violemment.

– Non mais non je comptais pas-...

– Oui oui. Moi aussi j'ai des pulsions en revoyant Théo après un long moment.

Elle me tourne le dos et se remet à sa tâche en m'ignorant complètement. Putain, je voulais pas savoir ça à propos de mon reuf et sa go.

La gêne installée sur mon visage, je déambule d'un pas mal assuré vers la porte au fond du couloir. Celle qui se défriche avec le temps, des morceaux de peintures qui font presque office de tapis au pas de la porte tant il y en a.

J'ai déjà vu une fois la pièce dans l'arrière boutique, lorsque le S-crew a dû aider Kamille à s'installer. Elle m'avait donc guidé jusqu'à l'atelier qui se trouve dans l'arrière boutique de madame la fleuriste.

J'entre sans être discret avec la porte qui grince dès que je touche la poignée. Mais en un balayage de regard, je remarque l'absence de ma fleuriste préférée. J'ai été un peu surpris d'apprendre que Mia passait de pianiste à fleuriste. Je lui aurait donné volontiers de la thune si c'est de cela dont elle avait besoin. Mais j'ai entendu que ce métier lui plaît bien, surtout avec sa cop's Kamille.

Alors je m'aventure dans cette pièce, pleine de plantes qui y vivent. Je referme la porte avant de m'avancer jusqu'à la grande table en bois d'où un bordel monstrueux loge.

J'ai envie de faire une surprise à Mia pour aucune raison en particulier. J'ai constaté qu'elle m'a vraiment aidé ces derniers jours en ne me remballant pas à chaque fois que je viens vers elle. Et surtout qu'elle fut compréhensive face à mon problème d'infertilité.

C'est fou parce que lorsque que je repense à cette dernière année, toute ma vision de la vie s'est modifiée. J'étais d'abord au bout de ma vie, toujours enfouis dans un sentiment de douleur imbattable qui me poursuivait à travers le monde. Et puis j'suis descendu sur Nice, et il y a eu Mia qui m'a donné un aperçu sur la vie, la vraie. Parce que je ne connaît que la survie, et pas la vie. Elle a dessiné un autre schéma. Alors je me suis motivé pour devenir quelqu'un de meilleur malgré les sacrifices que je devais endurer et les embûches que je devais faire face. Ça été dur. Parce qu'il y a des barrières que je me suis tout seul instauré. La première, c'est que je suis devenu une boule de nerf, un corp enragé et un esprit tourmenté par la colère en seulement quelques jours, surtout en revenant sur Paris, ville monstre pour mon esprit. La deuxième, ça a été mon infertilité qui m'a fait considérablement douter sur mon couple, sachant que Mia est née en ayant déjà la volonté d'être mère. Et je ne veux pas lui en priver juste à causes de moi. Puis la dernière barrières, c'était cette stupide vidéo de mes couilles là, celle où la meuf tente de me gérer. Elle était nulle à chier, même avec de l'alcool dans le sang je ne l'aurais approché, sérieux.

Et toutes ces barrières m'ont poussé à fuir Paris pour préserver au mieux Mia et son cœur. C'était peine perdu, je venais de le lui briser. C'était pourquoi j'avais préféré m'éloigner de Mia, par peur de l'a faire souffrir, mais je n'ai fait qu'aggraver la situation.