𝑁𝐸𝑈𝐹

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ℳ𝒾𝒶

Est ce que c'est interdit d'embrasser quelqu'un pendant qu'il dort ? Parce que les lèvres de Ken entrouvertes, son souffle erratique et chaud, c'est un appel urgent à poser les miennes dessus.

Je n'arrive pas à dormir. D'habitude, c'est complètement l'inverse. Je touche le matelas, je tombe de sommeil. Julian ralait beaucoup de ça parce que monsieur voulait se vider le soir, en rentrant de son boulot. J'vois pas en quoi il en avait besoin d'ailleurs vue que le vagin de sa patronne était déjà à sa disposition.

Julian est commis de cuisine dans un restaurant italien. Un tunisien qui est cuisto italien, c'est n'importe quoi déjà. Mais en plus, il se permettait de se vanter le meilleur pizzaïolo de la ville. T'es commis, pas Pepe élu meilleur pizzaïolo. Le pire je crois, c'est lorsqu'il a osé me sortir l'excuse la plus conne de ce monde pour s'expliquer de ces actes puérils, autrement appelé, l'infidélité.

« T'avais perdu ton job et on avait besoin d'argent. Alors j'ai couché avec elle pour espérer avoir une augmentation. J'ai fait ça pour nous mon cœur...».

Donc en plus, la faute m'était rejetée dessus, comme au ballon prisonnier. Oui, j'avais perdu mon travail mais pour la simple et bonne raison que je suis tombé en dépression après ma deuxième fausse couche. Pendant que lui trempait sa bite un peu partout, moi je pleurais la mort des deux enfants que j'aurais pu avoir, que j'aurais chérit de tout mon cœur et mon âme. J'aurais, sans une once d'hésitation, laissé ma propre vie pour l'a leur donner à eux, ces deux bébés faisant à peine la taille d'une pomme de terre. Alors je crois qu'on ne peut pas me vouloir d'avoir renoncé à un salaire en plus dans notre couple, si on peut déjà appeler ça comme ça... D'ailleurs je vous dis même pas le palace en or qu'on aurait pu s'acheter avec toutes les fois où il a baisé sa salope de patronne, à la chatte en feu.

Une larme s'échappe de mon œil. Je l'essuie avec rage, cet homme ne mérite pas que je mouille l'oreiller que Ken m'a prêté. J'ai terriblement envie d'une clope. Mais après je vais culpabiliser. Arrêter c'est juste une torture parce que, au fond, personne ne m'y oblige, mais je vais m'en vouloir de recommencer en si bon chemin. Julian m'engueulais quand je sentais le tabac et qu'il se glissais sous la couette. J'avais alors le droit au canapé en guise de chambre et ses reproches comme berceuses. Sauf que ce qu'il ne comprenait pas le boug, c'est que c'est pour le supporter que je fumais une tige pour me détendre, empêchant mon esprit de me pousser à faire mes valises et partir du domicile. J'aurais dû, franchement.

– Wesh.

Putain mais c'est quoi ça !
Je sursaute dans le lit, réveillant ainsi au passage Ken qui grommelle d'une intonation grave.

– C'est qui putain ?

– C'est Moh.

– Sneazz ?

– Non, Ali.

Ken se recouche en m'écrasant contre son torse. Le nez contre son cou qui sent bon le déodorant masculin, il me ceinture dans le dos avec ses bras.

– Y'a plus de place dans les autres piaules.

Ken souffle ce qui procure un agréable et à la fois douloureux frisson courant tout le long de mon corps, de ma joue jusqu'à mes doigts de pieds. Imaginez alors comme j'ai kiffer quand il a lâcher un croc dans mon cou dans la piscine... Le surkiffe.

𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant