𝑄𝑈𝐴𝑅𝐴𝑁𝑇𝐸

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𝒦𝑒𝓃

Je l'appelle par son prénom, l'a secoue un peu, lui serre la main... Mais rien n'y fait. Elle prend de courtes et rapide inspirations brusques qui lui font perdre le contrôle de sa respiration qui devient crescendo saccadée.

Je flippe sa race.

Je n'ai encore jamais fait face à quelqu'un qui se retrouve dans un état pareil sans avoir été victime d'une violence physique. Le sang, les hématomes et les overdoses ça me parle, je connais. Grâce à mes fréquentations d'adolescents, j'ai connu toutes ces merdes. Mais les blessures psychologiques... Je ne connais que les miennes.

Je me sens inutile face à elle. Je sais pas ce que je suis censé faire en tant que témoin. Je ne sais même pas si je doit appeler un service hospitalier. En attendant d'en savoir plus, je détache Mia de la baignoire auquel elle se cramponne avec ses doigts. Je la porte, trempée de l'eau et de ses larmes, et l'extrait de celle-ci.

Je la pose un peu plus loin, sur le rebord de son lavabo. J'ouvre tout les placards pour trouver de quoi l'a sécher. Je trouve enfin une serviette propre que j'enroule autour de son corps nu. Elle continue de sangloter sans réussir à contrôler sa respiration. Je ne peux voir l'expression de ses yeux, elle les a clos.

Je l'a porte jusqu'à son lit, d'où elle se couche pour se recroqueviller à nouveau. La serviette s'échappe de son corps. Mia commence à grelotter. Mais lorsque je cherche dans ses affaires, je ne trouve que ses robes d'été. Finalement je croise le chemin d'une culotte qui traine. Je remercie son manque d'organisation par mes pensées avant de l'a rejoindre. Entre-temps, elle a changé sa position. Elle est roulé en boule, complètement repliée sur elle-même sur le matelas. Je lui enfile en rapidité sa culotte rouge, puis j'ôte mon sweat. Je le lui enfile par dessus sa tête inondée de larmes.

La lumière allumée de sa salle de bain éclaire son visage baigné de larmes. Je m'empresse de courir jusqu'à la porte d'entrée pour l'a fermer à clé. Va falloir qu'elle prenne l'habitude de faire ça, sinon je risque de ne jamais réussir à dormir serein, sur mes deux oreilles.

Je pose la couverture sur son dos frissonnant qui est secoué par de violents spasmes de sanglots. Je m'assois à sa droite puis je lui donne ma main. Elle l'accepte volontiers en resserrant ses doigts crispés autour de mes phalanges. J'ignore le blanchissement de celle-ci et lui laisse libre cours à évacuer ce qui la brise. Même si il faut que je sacrifie la main qui me sert à écrire quotidiennement, je ne regretterai pas.

– Ken...

– Shht... Je suis là maintenant...

– Il me manque...

– Je suis là loukoum.

Je passe mon autre main dans son dos. Je caresse machinalement d'un tempo lent le creux de son dos, une des parcelles de peau qui me relie le plus à elle lors de nos nuits chaudes tant son échine est sensible à la course de mes doigts.

Je continue de frotter la couverture tandis que ses larmes ne se tarissent pas. En contrepartie, ses tremblements diminuent en intensité malgré qu'ils soient encore présent.

– Je veux Ken...

– Mia, je suis là maintenant.

Elle continue de sangloter alors que je me couche à côté d'elle. Mais soudain des coups se font entendre depuis la porte d'entrée. J'abandonne Mia deux secondes pour aller voir le con qui dérange en plein moment houleux. J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec Kamille, ses griffes déjà sorties.

– Qu'est-ce que tu fous là toi ?!

Aucune réaction de ma part. Elle se rapproche de moi, hors d'elle, jusqu'à m'assener la plus belle gifle de ma vie. Elle n'y ai pas allé de main morte putain...

𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant