𝑉𝐼𝑁𝐺𝑇 𝑄𝑈𝐴𝑇𝑅𝐸

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ℳ𝒾𝒶

– J'ai pas envie de dormir.

– Tu es fatiguée Mia.

Bon, ok. Je suis fatiguée et il a l'air de plus s'en rendre compte que moi. Mais honnêtement, là j'ai vraiment pas l'envie de me coucher sur le matelas et observer le plafond misérablement, sans intérêt. J'ai envie d'aller me poser dans un lieu rassurant. Pas que la villa où je crèche depuis maintenant deux semaines n'est pas rassurante, loin de là.

Mais Nice la nuit m'a toujours aidé à vaincre ou du moins à atténuer mon stress. Plus que n'importe quelle ville.

Je m'en veux d'avoir craqué à la maternité, et encore plus sachant que Ken a dû supporter ma crise et m'épauler. Je n'avais pas envie de lui montrer cette facette de ma personne, celle qui est blessée au plus profond d'elle même.

– On peut aller marcher le long de la mer ?

Franchement, on dirait une gamine qui demande la permission à son daron si elle a la permission de sortir. Avant, je passais mes nuits entières à errer près de ma source de quiétude qui n'est autre que la mer. Et quand le soleil commençais à faire son apparition, je rentrais chez moi et rattrapais mon sommeil ce qui causait mon retard matinal quotidien que mon ex détestait tant.

Maintenant, je passe mes nuits à dormir normalement, comme toute personne ayant un mode de vie ordinaire. Je passe seulement quelque soirée au crépuscule à l'extérieur. Mais cette fois, c'est différent. Ce n'est plus l'étendue d'eau qui borde Nice qui me détache de mon angoisse, c'est lui.

En parlant du loup ou du petit fennec plutôt, Ken me prend la main et me dirige vers la sortie de la maison. Ainsi je comprend qu'il est partant pour une virée nocturne. Peu sont les fois où je vais gambader le soir accompagnée.

Mais je pense que c'est aussi une manière de se détendre pour lui. La nuit, c'est comme si l'on pouvait réellement vivre. C'est existé. Et Ken est un amoureux des étoiles.

Nous marchons simplement sur la plage en passant devant pas mal de maisons tous plus endormi les unes que les autres. On se pose sur un ponton, les pieds vers le bas au dessus de l'eau et la tête vers le haut en dessous des étoiles complètes.

La dernière fois qu'on était venu ici, c'était au beau milieux de la nuit pour parler des secrets. J'ai l'impression que ça remonte à une décennie, or ça ne fait que quelques jours.
Et je me rend compte, que ce soir là, une partie de ma vie s'est close.

– Je suis désolé pour avant...

– Tu n'as pas à t'excuser Mia. C'est normal.

J'avais essayé au maximum de faire bonne figure devant Liya et ses parents. Mais dès que je suis sortie, tout à explosé et j'ai craqué. Heureusement que Ken était là. Je ne pense pas que je me serais retenue moi même à rester ici, avec eux.

– Tu es le soleil de ma vie.

– Hein ?!

Je tourne ma tête vers son visage douteux. On dirait que je viens de lui sortir une énormité des plus débiles.
Je lui répète donc une deuxième fois ma phrase d'amour. Ouais j'ai oublié de le préciser, mais entre temps je suis devenue niaise.

– Mais...c'est mal.

– Pourquoi ? je demande en riant

– Si je suis ton soleil, alors je suis censé rester à 150 millions de kilomètres de toi pour ne pas te tuer. La surface du Soleil est à 6000 degrés et même les métaux s'y évaporent et se retrouvent sous forme de gaz. Avant même d'atteindre la surface du Soleil, on doit traverser la couronne solaire qui est une zone où la température peut grimper jusqu'à 2 millions de degrés. Même sur terre tu peux déjà avoir des brûlures par le soleil ce qu'on appelle des coups de soleil. Alors imagines rien qu'être prêt de Mercure ce serait horrible. Donc si je résume bien, tu es Icare qui va très prochainement se brûler les ailes en s'approchant beaucoup trop près du soleil, donc de moi. Je vais te tuer.

𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant