𝑉𝐼𝑁𝐺𝑇 𝑁𝐸𝑈𝐹

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ℳ𝒾𝒶

– Ken ?

– Hm ?

– Dis oui.

– Nan.

Je soupire pour la centième fois de l'heure alors que lui continue de lire son livre stupide. Première fois de ma vie que je qualifie un livre de stupide.

Mais là, ce livre est la chose que je déteste le plus sur cette planète. Je le hais. Et je hais Ken pour l'avoir acheté. Stupide livre de mes deux.

– Oui ?

– Non.

J'en ai marre. Je m'ennuie. C'est nul. Super nul. Je souffle tellement qu'on dirait un ventilateur. Je voudrait aller un peu marcher dans les rues, mais Ken est trop "occupé". Une semaine que je suis ici, et je n'ai même pas pu prendre une seule fois le temps de découvrir un minimum Paris.

Ses yeux ne quittent plus les pages de son livre alors que les miens dessinent son corps à moitié dénudé de tout son long. Mon pied a une soudaine pulsion et prend son courage à deux mains en atterrissant d'un seul coup sur le ventre nu de Ken.

Il daigne enfin relever ses deux billes noisettes. D'abord sur mon missile puis vers moi.

– Arrête.

Je retire mon pied perdant qui a loupé sa tentative en roulant mes yeux vers le plafond. Et je souffle, très important.

Je boude, mes bras croisés et sourcils froncés. Mais lui est complètement obnubilé par l'histoire nulle et continue de tourner les pages.

– Keen...

– Nan.

– T'es beau.

– Je suis au moment crucial de mon livre Mia. dit-il avec une pointe de colère autant dans sa voix que dans son regard

– S'il te plaît...

Enclenchage des yeux doux. Si avec ça il refuse toujours, il est fort. Très fort.

– Non. refuse-t-il alors que ses yeux retournent à son livre

Vraiment trop fort. Insensible cet homme.

– T'es plus mon amoureux.

– Ok.

"Ok". Sérieux ? C'est tout ?
Fichu livre d'enflure. Je vais le brûler cette nuit.

– La fille meurt à la fin.

– Tu l'as pas lu.

– Ah si.

– Alors il arrive quoi au mec qui travaille à l'hôpital ?

– Il déménage à Paris suite à la mort de la fille.

Il sourit et me regarde par dessus ses lunettes de vue.

– Il n'y a aucun gars qui travaille à l'hôpital dans ce livre.

Je ne cille pas en soutenant son regard moqueur jusqu'au moment où ses fossettes déboulent à toute vitesse pour montrer encore plus l'amusement satirique de Ken.

Je me lève brusquement du lit et pars, ses claquettes que j'ai chipé au pieds, vers le salon. Je me laisse tomber lamentablement sur le canapé et regarde l'écran noir de la télévision. C'est passionnant.

J'attends, encore et encore et encoooore.

Je fixe le plafond, comme quand je faisais des insomnies avant, quand j'étais encore avec l'autre kisama. Je réfléchis encore un peu plus, puis je me rends compte que depuis l'arrivée imprévu de Ken, toute ma vie a été modifiée.

𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant