𝑆𝑂𝐼𝑋𝐴𝑁𝑇𝐸 𝑄𝑈𝐴𝑇𝑅𝐸

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ℳ𝒾𝒶

six mois plus tard

Le froid me sort de mon sommeil, pourtant lourd en ce moment. Je m'étire, à la recherche d'un peu de la chaleur humaine de mon homme. Sauf que j'ai beau tâter l'ensemble du matelas, je n'y trouve que la literie. Alors je jette un œil au portable de Ken qui charge chaque nuit entre nos deux oreillers, et lis l'heure.

3h24.

Je fronce des sourcils, surtout que nous sommes au milieu de la nuit et que Ken ne doit pas être déjà parti pour le studio. Depuis la sortie de son album, il était plus apaisé, plus calme. Ça se ressentait dans son comportement mais aussi dans notre couple. Il ne partait plus dans tous les sens quand un problème se dressait devant nous. À présent il réfléchissait plus avant d'agir, me demandant souvent mon avis. J'étais fière et ravie de le voir plus épanoui, moins dans la confusion permanente.

Et maintenant qu'il commençait à avoir des rides, il fallait éviter le stress au maximum pour conserver la beauté de son visage ! Ce n'est pas moi qui l'ai dit, mais bien lui. Il en était même venu, un soir, alors que je lui caressait les cheveux, a tenté une application pour méditer. Finalement, ça c'était finie sur un fou rire pour ma part en le voyant la bouche grande ouverte, ronflant seulement au bout d'une poignée de dizaine de minutes. Pour être apaisé, ça il l'était !

J'enfile mon peignoir en soie sur mon un mètre soixante, puis mes chaussons. Je m'aventure dans l'obscurité de notre appartement, marchant sous les craquements que font mes pas. Je me dirige sur la pointe des pieds jusqu'à la chambre d'à côté, d'où je retrouve Ken.

Assis à tailleur à même le sol, il sanglote sans pouvoir s'arrêter. Je m'appuie contre le chambranle de la porte, regardant mon copain pleurer, comme souvent en ce moment.

— Ken. Viens te coucher. je chuchote

Il me regarde mais ne s'arrête pas de pleurer pour autant, malgré mon sourire sincère. Alors je chipe le paquet de mouchoirs sur la commode, déjà prévu à cet effet, et m'avance dans la chambre. Je m'assois à côté de lui, le prenant dans mes bras. Il cale son visage sur mon épaule, le nichant contre mon cou.

— Elle est trop mignonne putain.

Je lui passe un mouchoir qu'il utilise dans la même seconde.

— Et c'est ma fille, putain de merde.

Il repart dans un enchaînement de pleurs sans fin. Voilà exactement quatre mois que j'avais donné naissance à Athénaïs, notre petite fille. Et depuis qu'elle avait ouvert ses beaux yeux caramels, son père ne pouvait s'empêcher de se rendre dans sa chambre et de pleurer en l'a regardant dormir. Honnêtement, je pensais que ce serait été moi la plus émue de ce don du ciel. Au début, on était deux à verser nos larmes de joies la nuit. Mais Ken ne s'arrête plus, et franchement, je ne sais plus quoi faire.

— Allez, viens maintenant Ken...

Je passe une main dans ses cheveux courts à présent, avant d'embrasser sa joue. Je me lève, essayant de faire le moins de bruit possible avec le parquet grinçant. Le style ancien, presque royal de l'appartement était plutôt pas mal, ça lui donnait un certain cachet. Mais le parquet, bien qu'il soit magnifique, est son plus gros point faible. Je ne peux même plus aller manger en douce la nuit, sans que Ken se réveille. Oui j'ai des fringales, et mon accouchement n'y a rien changé !

Je soulève la couette pour laisser Ken et ses larmes de crocodiles s'y installer. Pendant neuf longs et intenses mois, il avait été une crème avec moi, défiant les lois du supportable en ne bronchant même pas avec mes crises de nerf. Il était vraiment parfait.

𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant