𝒦𝑒𝓃
Un adieu. Des larmes. Un baiser. Puis une souffrance partagée.
Finalement, un peu comme tous les symptômes d'un adieu que l'aéroport Paris Charles De Gaulle a bien trop côtoyé au quotidien. Un aéroport plein d'émotions différentes.
La joie de partir vers une nouvelle dame qu'est une ville.
La tristesse de quitter Notre-Dame.
La colère du retard permanent d'un vol.
La peur d'abandonner ses habitudes.
L'émerveillement de retrouver une personne.
Ou la déception de comprendre que cette personne ne reviendra jamais.Je dois prendre mon vol. Un envol plutôt. Un envol vers un mes origines, ma famille de sang, nouvelles rencontres, découvertes, plaisirs ou déceptions. Vers ma nouvelle dame, en Grèce.
Alors avant de se dire adieu sous l'œil attentif de Dieu, père de cette femme si angélique au yeux de velours, nous sommes restés un temps indéterminé à se redessiner la courbe des yeux, à savourer leurs couleurs éclatantes et à exprimer d'un regard tous les non-dits au sentiments si puissants qu'on a tout deux peur d'exprimer.
Et après qu'une larme solitaire roule sur les joues de chacun dans un même temps mélancolique, nos paires de lèvres s'unissent à en concurrencer les romans d'amour que Mia lit à tout bout de champ à mon dépit, ayant des voraces aprioris sur ces histoires idylliques qui ne sont qu'une idéalisation impossible de la réalité.
C'est un baiser d'adieu. Si velouteux mais abominable pour le cœur.
– Ne m'oublie pas Ken.
– Je ne t'oublie pas. Je te pense à vie.
Je penserait à elle pendant que je m'affairera a panser mes blessures dû à cet adieu atroce que Paris m'inflige.
Car si cet adieu, bien qu'il soit terrible, était inévitable, c'était juste à cause de cette ville. Paris, ville lumière qui éteint mon cœur au fur et à mesure. Si je voulais tant fuir cette ville funeste à mon goût, je n'en avais rien dit à Mia.
Je lui ai expliqué que je ressentais le besoin de revoir les miens, sur l'île de mes origines.Mais a aucun moment j'ai laissé insinuer que je fuyait Paris, parce que je retombais lentement vers cette affliction affolante. Si mon cœur a chaviré pour Mia, il a malheureusement été entaillé par mon retour dans la capitale.
Je m'en veut terriblement parce que j'ai eu le culot de convaincre Mia a tout plaqué chez elle pour me suivre. Et me voilà à l'abandonner seule dans cette ville si cruelle. J'aurais voulu lui faire visiter chaque recoins de la ville, voir ses yeux pétiller devant la Tour Eiffel, ses lèvres se rehausser devant le Sacré-Cœur ou encore pouvoir l'embrasser devant une œuvre du Louvres. Mais tous mes plans sont tombés à l'eau. Ou dans ma peine plutôt.
Hakim avait tort. Je n'avais pas à me méfier de Mia, mais de Paris. J'ai eu l'impression que cette ville a éclaté la bulle dans laquelle Mia m'a confiné avec elle. Comme si tous mes problèmes me revenait à la gueule comme un boomerang.
Rien qu'en une semaine passé à Paris, je me suis remis à fumer. Mia ne le sait pas, j'ai honte de lui dire, honte de voir son regard déçu posé sur moi.
Il m'ai arrivé d'attendre qu'elle s'endorme, de me lever du lit et de finir un paquet de cigarettes sur le balcon, larmes aux yeux tout en l'a regardant dormir paisiblement.
Je ne lui dis plus rien. Juste des mensonges. Je n'ose plus rien lui dire. Même pas que je l'aime. Pourtant c'est ce que je ressens, même en si peu de temps. Mais c'est indéniable et inavouable.
Je sais qu'elle a remarqué un changement de mon coté. Et égoïstement, j'ai pas voulu l'a rassurer, affaibli de devoir mentir en lui assurant que tout va bien. Parce que tout va mal. Surtout dans mon cœur et ma tête.
J'ai envie de partir loin. De plus avoir cette sensation d'oppression en étant à Paris, la même que j'ai avant de monter sur scène. Mais je ne pourrais pas demander à Mia de me suivre une seconde fois. Il faut que je pense à elle, avant de penser à moi.
Et le pire, c'est que je suis jaloux d'elle. Parce que elle, elle a pu tout quitter et partir loin. Elle a pu se libérer de cette peine où Nice l'enfermait. Et partir à Paris à l'air de l'avoir comblé. Moi aussi je veux partir loin comme ça. Moi aussi je veux suivre Mia qui me demande de déménager, très loin de Paris.
Je ne sais pas encore quand je vais rentrer. Ni même si je vais le faire. À vrai dire j'espère pouvoir apaiser un peu mon cœur pour pouvoir retrouver Mia qui saura le protéger de Paris et mes démons qui y vivent.
Maintenant j'suis dans l'avion, installé sur mon siège. En sortant mon passeport, j'ai trouvé un papier glissé à l'intérieur. Alors me voilà en train de lire ce bout de papier d'où une écriture douce et légère est dessiné dessus.
« Tu as des ailes lactes comme celles d'un ange venue du paradis, endroit d'où j'ai l'impression que tu es venu au monde d'après moi. Tu es comme le fils de Jésus, divinité incarnée. Je te vois comme un ange gardien des cœurs mordus sous tes beaux yeux charbon. Yeux charbon qui ont fait chavirer le cœur de la jeune femme que je suis, dès le premier battement de tes cils. Puis tes yeux dont je suis amoureuse à ne pas vouloir que tu dormes, pour pouvoir les admirer encore un peu. Deux anneaux aussi sombres que les pensées qui habitent le crâne de leur propriétaire. Peut-être que seul le soleil de Grèce saura redonner de la clareté à tes pensées. En tout cas je l'espère halva.
Je t'aime Ken. »
J'étais en train de prendre mon envol de mes propres ailes comme dirait Mia. Mais j'étais surtout en train de pleuvoir sur sa lettre, mes larmes semblables à une fine pluie de tristesse, terriblement abattue de devoir lui mentir sur la nature de ce départ.
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𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑝𝑖𝑟 | nekfeu
FanfictionAu détour d'une nuit, sous un crépuscule effrayant, un petit bout de femme allait changer le cours du destin d'un rappeur. Le cœur meurtri, il va vivre un séjour fait de nuits d'été inoubliables. 𝒦𝑒𝓃 x ℳ𝒾𝒶 ...