Serendipity n°16

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1er Aout 1949


-...gkook ? 

Je sentais mon épaule être secouée doucement. 

-Jungkook réveille toi, on est arrivés. 

Je reconnu la voix de Taehyung, j'ouvris lentement les yeux. J'avais la tête appuyée contre la vitre, mon dos contre le cuir du train était désagréablement humide, je me redressais en me frottant les yeux. Bordel... Il faisait super chaud...

-Allé, tu viens, le train va pas attendre qu'on soit descendu. -dit-il avec un sourire dans la voix.

Je regardais Taehyung, il était assis à côté de moi, les cheveux en désordre. Ses yeux étaient un peu plus petits qu'à l'ordinaire, lui aussi devait s'être réveillé depuis pas très longtemps. Je me levais et attrapais ma valise dans le porte-bagage au dessus de nous et nous descendions du train alors que nos familles nous attendaient sur le quai. 

Nous nous dirigions tous en silence vers l'allée principale de la ville. J'étais carrément impressionné. Si cinq minutes avant j'étais prêt à me rendormir, ce n'étais plus du tout d'actualité. C'était une ville... Grande. 

En même temps je n'avais jamais vu autre chose que mon petit village de moins de mille habitants alors venir dans une ville aussi grande que celle-là, c'était fascinant. 

Les gens ne se parlaient pas, ils marchaient pour certains vite, pour d'autre lentement. Les terrasses des nombreux cafés étaient pleines à craquer, des hommes lisaient le journal, des femmes promenaient une ribambelle de gamins derrières elles, les magasins se succédaient, passant des vêtements aux chaussures, de la coiffure aux bijoux, tout était là. Je n'avais jamais vu autant de magasin de ma vie. 

J'arrêtais pas de regarder partout, les gens ici étaient si différents, c'était comme si la totalité du monde était en effervescence.

-Jungkook arrête de rêvasser ! -cria ma mère de l'autre côté du trottoir. 

Je ne les avais même pas vu passer. Je traversais la rue après avoir regardé de tous les côtés pour ne pas me faire renverser par quoi que ce soit. Quand je les rejoignis, Taehyung me lança un regard moqueur, je levais les yeux en guise de réponse. Nous marchions tous les sept le long de l'allée qui me semblait interminable, des magasins, des véhicules et la foule à perte de vue. 

Evidemment, je me doutais que le temps n'y était pas pour rien, ça devait être insupportable ici de vivre tous serrés dans ses appartements en plein été.

Une trentaine de minutes plus tard, j'en pouvais plus de porter ma valise comme ça, elle avait beau ne pas être très lourde, la porter au bout du bras comme ça, ça finirait par m'étirer le bras. J'étais là, essoufflé et transpirant alors qu'à mes côtés, Taehyung, sa valise à la main et l'autre dans sa poche, il se baladait comme si de rien n'était. On aurait dit qu'il ne portait rien. Ou alors il ne le laissait pas paraître, et le connaissant, c'était tout à fait son genre.

Enfin...

Je ne le connaissais pas tant que ça. Je ne savais que ce qu'il voulait bien que je sache, ni plus, ni moins. Il laissait filtrer quelques informations par-ci par-là et c'était à moi de les rassembler.

La maison de vacances se profilait enfin. On avait quitté le centre-ville depuis un moment, de rues en rues, nous nous étions retrouvé sur un chemin boisé à l'écart de toute cette foule mais tout de même bordé de maisons. Je me sentais plus à l'aise ici, c'était bizarre. 

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