Serendipity n°29

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8 Septembre 1949

J'entendis du mouvement autour de moi et j'ouvris doucement les yeux en me tournant sur l'autre côté. 

-Je t'ai réveillé ? 

-Hm non c'est bon...

Il écarta grand les bras et je m'y faufilais sans me faire prier. J'adorais tellement quand il me câlinais le matin comme ça. Ce matin là marqua le cinquième que Taehyung passait dans ma maison et la quatrième nuit. 

Et j'aimais qu'il vive ici, qu'il se sente à l'aise dans ma maison. Dehors le soleil était à peine levé jetant une faible lumière dans la pièce. Taehyung passa ses doigts dans mes cheveux en remontant la couverture sur mes épaules, et les siennes au passage. 

-Rendors toi, c'est le week-end. -dit-il à voix basse

Effectivement, le dimanche en tout cas, le café était fermé, et ni lui ni moi ne travaillions ce jour-là. Je refermais les yeux de nouveau, et me laissais simplement bercé par ses caresses sur moi et la chaleur de la couverture pour sombrer de nouveau dans le sommeil quelques heures de plus. 

En tout cas j'eu cette impression, en me réveillant de nouveau, j'étais seul sur mon matelas et le jour était bien levé. En me levant, je m'étirais, je savais qu'il était quelque part dans la maison, restait plus qu'à le trouver, mais avant ça, j'avais besoin de faire ma toilette, de m'habiller et de me brosser les dents. 

En prenant mes affaires, je passais devant les feuilles que j'avais utilisé pour lui parler à travers la fenêtre. C'était comme si c'était dans une autre vie, la situation était si différente, aucuns de nous deux n'aurait pu prévoir que quelques semaines plus tard, on serait en train de s'embrasser dans mon lit. Je les pris et les rangeaient précieusement. C'était un souvenir de plus. Ca me rendait presque nostalgique.

Enfin bref, je pris mes sous-vêtements et allait dans la salle de bain au premier étage. 


En descendant pour prendre mon petit déjeuner, une bonne odeur de viande grillée me titillait les narines, je le voyais, debout, dos à moi, face à la fenêtre de la cuisine en train de s'affairer à faire je-ne-sais quoi. 

L'horloge un peu au dessus de lui indiquait onze heures et huit minutes. 

Il fredonnait l'air d'une chanson qui passait souvent à la radio, il portait une chemise claire un peu froissée et un pantalon à pinces dans lequel il avait rentré sa chemise, le tout avec une paire de bretelles qui pendaient le long de ses cuisses. 

J'esquissais un sourire en ne le voyant pas coiffé, ses mèches brunes partant dans tout les sens et je crois bien que c'est à ce moment là que je me suis rendu compte que je l'aimais. 

Je l'aimais vraiment. 

Je ne me voyais pas ne pas l'avoir dans ma vie. 

Mais je ne lui dirais pas, ni à lui, ni à personne. Je me contenterais de le penser très fort.

Je m'avançais à pas de loups pour qu'il ne m'entende pas. Une fois derrière lui, je passais mes bras autour de sa taille et posais mon menton sur son épaule. De là où j'étais, je vis ses joues s'arrondir et ses yeux se plisser. Il n'avait même pas sursauté, ni cillé, rien du tout.

Il souriait. 

L'une de ses mains se posa sur les miennes autour de son ventre et il tourna son visage vers moi.

-Bien dormi ? 

-Moui.

Il sourit encore plus, me faisant sourire à mon tour et il déposa un baiser sur le bout de mon nez.

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