Serendipity n°25

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1er Septembre 1949

Étonnamment, la femme à qui j'ai servi son café le bu d'une traite, se levant à peine était-elle assise pour aller payer. Je m'occupais alors des derniers clients, la fermeture allait bientôt commencer et j'étais épuisé. J'avais l'impression d'avoir vécu une semaine en une journée.

Je me demandais si Taehyung avait oublié mon anniversaire...

Peu importe, je le vis monter au premier étage en me lançant un regard profond tandis que je m'occupais d'encaisser le dernier groupe de clients avant de fermer le café pour aujourd'hui. Une fois fais, je pris le trousseau de clés en tout genre et fermais la porte à double tours. 

Mon cœur battait vite. On était imprudents et j'adorais ça, j'adorais le fait qu'on puisse nous surprendre à faire ça. Mais faire quoi ? Pour quoi est-ce qu'il m'avait dit de monter le rejoindre ? Peu importe, j'y allais quand même bien trop exalté à l'idée de le retrouver lui, dans le même genre d'ambiance intime que nous avions connu pendant ces vacances, quand nous étions dans notre chambre, qu'on dormait ensemble, qu'on passait nos journées à se parler ou se regarder, parfois même les deux... Quand il n'y avait que lui et moi, sans rien autour.

Je montais les marches lentement, je savais qu'il m'entendait monter l'escalier en colimaçon lentement. Mon cœur s'emballait et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. Il me rendait complètement fou.

A peine avais-je posé le pied sur la dernière marche qu'il apparut tout à coup devant moi, ses yeux marrons plongés dans les miens. J'eu à peine ouvert la bouche qu'il attrapa ma nuque et me tira contre lui pour commencer le baiser le plus passionné que nous n'avions jamais échangé.

A mon tour je passais mes mains autour de son cou pour le sentir plus proche de moi. En réalité, qui aurait pu prédire ce qu'il allait se passer quand nous nous sommes vu pour la première fois dans son jardin, aucun de nous deux n'a vraiment prémédité ce qui est arrivé.

Il se décolla de moi et prit une grande bouffée d'air, les yeux toujours fermés. Il les ouvrit lentement, plongeant son regard dans le mien et esquissa un petit sourire qui me fit sourire à mon tour. 

-Tu m'as manqué. -dit-il tout bas.

-Toi aussi... -dis-je dans un souffle. 

Il n'attendit pas plus et revint coller nos bouches ensemble. Pour la première fois, il me lécha la lèvre du bas. J'étais censé faire quoi au juste ? Faire la même chose ? Il appuya doucement sur ma mâchoire et j'ouvrit la bouche. 

J'ai cru que j'allais mourir étouffer quand sa langue s'enfonça dans ma bouche. J'aurais pas parié un demi centime que ça me fasse quelque chose, et pourtant... Quand il s'agit de lui, rien n'a de logique. C'est beaucoup trop bon ce qu'il me fait. Je passais alors ma langue dans sa bouche également et là... Et là les gars... Wow.

Il se sépara de moi bien trop vite à mon goût.

-Bon anniversaire. me chuchota-t-il à l'oreille.

-Tu t'en es souvenu...  

J'étais trop touché, de simple mots balancé comme ça il y a un moment, il s'en est souvenu... Mon cœur battit encore plus vite, j'adorais ça, cet effet qu'il me faisait, c'était plus fort que moi, j'en voulais toujours plus. Je plaquais ma bouche contre la sienne à nouveau et n'attendit pas pour ouvrir ma bouche en même temps que lui laissant nos deux muscles se rejoindre une nouvelle fois. Je me décollais du mur et vint le plaquer doucement sur celui d'en face.

J'aimais quand il prenait les commandes, la plupart du temps j'étais trop gêné pour le faire, mais là, je voulais prendre les choses en main, qu'il voit qu'il n'était pas le seul dans cette relation dangereuse.

Mes mains descendirent ses épaules et je touchais tout ce que je pouvais atteindre, de son ventre agréablement musclé à sa taille plutôt bien marquée pour un homme, tout y passais. Je sentais ses mains parcourir mon corps de la même manière que je le faisais avec le sien, passant de ma taille à ma chute de reins pour se terminer sur mes deux fesses qu'il malaxa. 

Puis d'un coup, il colla nos deux bassin l'un contre l'autre, nous arrachant un petit gémissement de plaisir incontrôlé. On se sépara presque immédiatement.

-Je... -commença-t-il en écarquillant les yeux- Pardon...

-C'est rien. -dis-je tout bas- On devrait calmer nos ardeurs vu où on est...

-Ouais... -fit-il, je le sentais quasiment aussi déçu que moi- On redescend ? Hyuk va se demander se qu'on fout...

J'hochais simplement la tête, encore extrêmement gêné par ce qu'il venait d'arriver. Je descendis les escaliers en premier, Taehyung juste derrière moi, en arrivant de nouveau dans la salle, Monsieur Hyuk nous attendait, accoudé au bar et nous regardait étrangement.

-Vous faisiez quoi tous les deux ? -demanda-t-il en plissant les yeux.

-Je... heu... -et voilà, ca y était, j'étais en train de devenir rouge tomate et je me mettais à bafouiller... C'était pathétique.

-Jungkook n'arrivais pas a attraper un truc en haut, je suis allé l'aider. -dit Taehyung d'un ton étrangement convaincant.

-Et c'était quoi ? -fit Hyuk avec clairement des soupçons dans la voix.

Ok. On était foutus.

-Le truc à piano. Mais j'ai pas réussi à l'attraper non plus. -reprit Taehyung avec un petit sourire gêné. Il était trop mignon. 

J'hochais simplement la tête vigoureusement pour confirmer ses dires alors qu'on ne disait que des mensonges. Il haussa un sourcils mais soupira finalement. Il y avait vraiment un produit en haut, pour nettoyer le piano que je n'arrivais jamais réussi à attraper et dont j'avais déjà parlé à Monsieur Hyuk qui lui non plus n'arrivait pas à l'attraper, à se demander comment il a atterrit là... C'était finement joué de la part de Taehyung ça.

-Bon, mettez-vous au travail, sauf toi Jungkook, t'es pas obligé, tu es encore en période de vacances... -fit-il en retournant à la cuisine pour la nettoyer de fond en comble.

Un petit silence reposant s'installa entre Taehyung et moi qui n'osais pas le regarder. 

-Vas t'asseoir là-bas, je m'occupe de tout ranger. -me dit-il en posant sa main dans le bas de mon dos pour me conduire à l'une des chaises du comptoir.

-Je peux t'aider tu sais. 

-J'ai pas envie. Et puis c'est ton anniversaire aujourd'hui. Ménage toi. -il regarda de chaque côtés du café et vint ensuite me claquer un bisous sur la joue.

Je me mis à rougir furieusement et parti donc m'asseoir sur le banc du piano, essayant de me remémorer les quelques notes que j'avais réussis à assembler quand j'étais encore en colère contre lui. De temps à autre, je me levais et allait lui poser un bisou sur la joue après m'être assuré que Monsieur Hyuk ne regardait pas. Qu'est-ce qu'il m'arrivait à la fin ? 

Je n'étais quand même pas...

Non, impossible. Nous étions deux hommes.



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Ca faisait longtemps hein ? :)


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