Chapitre 26

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PDV de Rebecca : 

~ Le lendemain ~

Une silhouette se présente devant moi, je lève les yeux de mon téléphone et je le vois. Il est contrarié. Je lui demande : 

" Qu'est-ce que tu fais là ? Il est 15 heures ! 

- J'avais envie de te voir ... C'est un crime ? Répond Logan, d'une toute petite voix. 

- Qu'est-ce qui se passe ? Je le questionne, inquiète. 

- Rien, c'est juste que je passe une mauvaise journée... m'avoue mon infirmier en baissant le regard vers le sol. 

- Si tu as besoin de parler, je suis là ! Je rétorque en essayant de le rassurer. 

Je ne sais pas ce qui le rend triste, mais je n'aime pas le voir dans cet état. Lui qui est si joyeux d'habitude ! 

- Merci, c'est gentil... J'en ai déjà parlé à Romane, mais elle n'a pas réussi à m'aider. Dit le beau brun, d'une voix neutre. 

- Romane ? C'est ta petite amie ? Je demande surprise. 

Il me regarde et un petit sourire franche s'étire sur ses lèvres : 

- Non, loin de là ! C'est ma meilleure amie, elle travaille à l'hôpital, elle aussi c'est une infirmière. Tu l'as peut-être croisé... Elle est rousse aux yeux verts.

- Non, ça ne me dit rien ... Je réponds en réfléchissant aux infirmières qui se sont occupées de moi. 

- Je te la présenterai, c'est une fille adorable !" déclare t-il, en retrouvant un tout petit peu de joie. 

Je lui souris en guise de réponse et ne dis rien. Je ne veux pas le brusquer, mais j'aimerai tellement qu'il se confie à moi comme moi je me suis confiée à lui. Je veux l'aider, lui apporter mon aide. 

Je veux me sentir utile ! Mais je ne dis rien, je veux que ce soit lui qui fasse le premier pas s'il en a envie... Logan m'observe et se rapproche de moi. 

Il s'assoit sur le bout de mon lit et prend la parole : 

" Un patient est mort ce matin..." me révèle t-il en tremblant. 

Je lui prends sa main pour le consoler. Mon geste le calme un peu et il continue son récit :

 " Ce n'était pas un simple patient, c'était mon patient ! Il m'a été attribué au tout début de ma carrière dans cet hôpital. Nous avons en quelques sortes " grandis ensemble ". Je sais cela peut paraître bizarre de la voix de ton infirmier mais c'est mon ressenti. M'explique t-il gêné. 

- Non, je trouve cela normal... je réponds honnête. 

Il m'adresse un petit sourire et déclare nostalgique : 

- M. Viviant était un homme âgée d'une soixantaine d'années, cela aurait pu être mon père... Je serre sa main plus fort. 

Il plonge ses yeux dans les miens un court instant puis s'en détache pour se concentrer sur son histoire : 

- M. Viviant avait une femme et un fils qu'il adorait, il me faisait l'éloge de sa famille. C'est ce qui comptait le plus pour lui ! Il a été diagnostiqué qu'il souffrait d'un cancer du poumon. Il se fatiguait plus vite à son boulot et avait du mal à reprendre son souffle. C'est alors qu'il est aller consulter son médecin, il a fait des radios et on lui a diagnostiqué son cancer. Ça a été terrible pour lui de quitter sa famille et de se retrouver à l'hôpital. Mais il a gardé la tête haute en pensant que tout se passerait bien, qu'avec la chimiothérapie et tous les traitements, il serait guéri. Cela a marché pendant 4 ans, jusqu'à ce matin, 9h30 précisément... Tous les jours ses proches venaient le voir, le soutenir. Et M. Viviant rester vaillant, il gardait le sourire et penser qu'il pourrait rentrer vite à la maison. Mais la maladie l'a rattrapé et l'a eut. Il s'est éteint ce matin, sous mes yeux sans que je puisse rien faire ! M'explique Logan en éclatant en sanglots.

Émue, je le prends dans mes bras. Je sens son corps qui d'habitude est si fort, qui a ce moment précis est faible. Je reste dans cette position, à respirer son parfum pendant quelques minutes.

Je ne sais pas si ça fait autant de bien à lui ou à moi ? Les deux sûrement! Il se retire timidement et me dit :

"Au début, je voyais M. Viviant tous les matins, je lui racontais mes petits problèmes, ma vie en générale... Il m'écoutait attentivement, me conseillait, me rassurait... C'était plus lui l'infirmier que moi dans ces moments là ! Mais au fil des jours, j'avais de moins en moins de temps pour le voir car on m'attribuait sans cesse de nouveaux patients. J'essayais de le voir au moins un fois par jour pour m'assurer qu'il aille bien. Cet homme était tellement optimiste que je croyais qu'il allait vaincre sa maladie. Je l'espérais ! Mais non, ce matin, en allant lui rendre visite, il était plus fatigué que les semaines précédentes, plus affaibli. Il n'avait même pas la force d'ouvrir les yeux. Je lui ai dit de s'accrocher de tenir, qu'on allait lui trouver un nouveau traitement, n'importe quoi qu'il puisse le maintenir en vie mais il ne m'a pas écouté. Il a ouvert les paupières avec difficulté, m'a fait signe de m'approcher de lui et m'a chuchoté à l'oreille : " Dis leur que je les aimais plus que tout au monde. " Il a plongé ses iris bleus océans dans les miens et m'a chuchoté : " Adieu, Logan ! J'étais heureux de faire ta connaissance, t'es un type et bien ! " Et il s'est éteint. Je suis resté un moment à le regarder, à observer le visage de ce vieil homme rongé par sa maladie et par le temps. Il avait tellement de choses à découvrir. J'ai appelé les infirmières et elles ont averti sa famille. Je leur ai parlé, je leur ai transmis le message de M. Viviant. Sa femme m'a serré dans ses bras et m'a remercié. Je les ai laissé seuls, pour qu'ils fassent leur adieux et je suis allé me prendre un café, tellement j'étais à cran... Et me voilà ! Termine mon infirmier au bord des larmes.

- T'es un infirmier incroyable Logan ! Personne mérite mieux comme infirmier que toi ! Je réponds sincère. 

- Merci, c'est gentil... Mais tu te trompes ! Il y en a pleins dans cet hôpital plus talentueux que moi ! M'annonce t-il d'une voix triste. 

- Tu connais la blague de la chaise ? Je le questionne pour lui faire changer les idées.

- Quoi ? Me demande t-il perplexe. 

- Tu connais la blague de la chaise ? Je répète, en souriant de toutes mes dents. 

- Non... m'avoue l'homme en face de moi, confus. 

- Dommage, parce qu'elle est pliante ! "Je dis en rigolant. 

Logan est prit d'un rire franche, je suis contente de lui avoir redonné le sourire. Il m'épie du regard et me remercie. Je souris en guise de réponse. Il me dit qu'il doit retourner bosser, et il s'en va vers la porte.

 Au dernier moment il tourne la tête et me salue. Je lui rends son geste et mon infirmier passe la porte... Je le regarde s'en aller, sans rien dire. Je suis heureuse qu'il se soit confié à moi, je sentais qu'il en avait besoin. Je retourne donc à mes occupations: j'allume la télé et regarde la première émission qui passe...

***

Voilà le chapitre 26 ! 

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