Lose Me To Find You

Chapitre 16

Only for a moment - Lola Marsh
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Kristen

Il m'embrasse, là, sur la plage, avec douceur et lenteur. Des papillons envahissent mon estomac tandis que les battements de mon cœur s'accélèrent. Je suis aux anges. Il s'agit de mon tout premier baiser et il est unique. La main d'Isaiah, posée sur ma joue, glisse dans ma nuque et m'arrache un frisson. Ses douces lèvres se pressent contre les miennes avec impatience bien que l'échange soit entièrement innocent. Ô que j'aime ce moment.

Plus rien n'a d'importance, rien n'existe à part nous deux. Notre entourage a disparu, plus personne n'est sur cette plage, seules nos bouches timides et soudées m'importent. Puis lorsque nous nous reculons, je reprends mon souffle et garde les paupières closes. La saveur et la chaleur de ses lèvres hantent encore les miennes. Soudain le bruit autour de nous envahit mes tympans et je reviens sur Terre. Les vagues lèchent mes pieds tandis que l'eau fraîche et salée caresse ma peau. Nous avons posés nos chaussures sur le sable, un peu plus loin.

J'ai osé rire lorsque mes orteils sont entrés en contact avec l'eau et Isaiah est le premier à l'avoir entendu en plus de dix ans. Cette confiance que je commence à avoir en lui m'aide grandement. Ma voix, que j'ai longtemps ignorée, a envie de se faire entendre. Mais seulement par lui, Isaiah Andrews.

A vrai dire, c'est également la première fois que je vois la mer. Mon père refusait systématiquement de m'y emmener. Depuis la mort de ma mère, c'est comme si ce dernier bannissait tout ce qui lui rappelait sa défunte épouse. Oui, car ma mère adorait surfer et avait le privilège de surfer à Santa Monica. Isaiah me tire de mes souvenirs en posant à nouveau sa main contre ma joue.

— Kristen ? Tout va bien ? s'enquiert-il.

Je pose mes yeux sur lui et le regarde : ses sourcils sont froncés et ses iris me sondent attentivement. Lui souriant, je hoche la tête. Puis je m'écarte et fixe l'horizon. Le soleil disparaît au loin et je ferme les yeux, profitant de ses derniers rayons. Prenant une grande bouffée d'air, je sens l'odeur iodée de la mer, je souris davantage et me sens libre. J'entends alors Isaiah rire. J'adore son rire, ça me provoque un tas de frissons. Lorsque je rouvre les yeux, Isaiah a retiré son t-shirt et le jette quelques mètres plus loin, sur le sable. Médusée par son torse à la musculature presque parfaite, je reste immobile.

— Viens, me dit-il en me tendant une main.

Je me mordille les lèvres, nerveuse. Je n'ai jamais appris à nager et l'anxiété de me noyer me submerge. Voyant mon mutisme, Isaiah s'approche et m'adresse un petit sourire qui se veut rassurant. Sa main est toujours tendue, la paume faisant face au ciel. La crainte se fait remplacer par l'excitation alors que j'attrape sa main et enroule mes doigts autour des siens. Je refuse cependant de retirer mon pull à cause des bleus. Bien que ces derniers ne se voient presque plus, je reste réticente.

Nous nous avançons dans l'eau jusqu'aux cuisses. L'eau fraîche et salée balaie ma peau pendant que ma peau forme la chair de poule. Heureuse, j'aborde un sourire jusqu'aux oreilles et entends les rires lointains d'autres personnes présentes sur la plage.

— Qu'est-ce que tu ressens ? me demande Isaiah, posant ses yeux noisette sur moi.

Sachant pertinemment que je ne répondrai pas, il reste silencieux mais aborde une mine satisfaite. Il sait que je suis comblée sans même parler. Je pose ma tête contre sa large épaule et regarde le soleil disparaître complètement derrière l'horizon. Je veux sentir l'eau goûter à ma peau. Alors je lâche la main d'Isaiah et m'enfonce, la tête haute. Les vagues percutent mes jambes, s'écrasent contre mon corps.

J'entends Isaiah derrière moi et sais que je suis en sécurité avec lui. Lorsque je n'ai plus pieds, que l'eau m'arrive au niveau du buste et que je commence à paniquer, ses mains se posent sur mes hanches et me soutiennent. Je voudrais le remercier de vive voix mais n'en fais rien, n'étant pas prête. Je me retourne vers Isaiah et m'accroche à lui en enroulant mes bras derrière sa nuque. Nos regards se croisent et s'aimantent. L'eau imprègne rapidement mes vêtements mais je ne m'en préoccupe pas.